Retour d'expérience d'un territoire ambitieux

Grenoble a été désignée "Capitale verte européenne 2022", impliquant de multiples enjeux et objectifs pour la ville iséroise.

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Le prix de la capitale verte européenne récompense les villes pour la prise en compte de l’environnement dans leurs aménagements urbains. Grenoble s’est positionnée comme pionnière en devenant la "capitale du vélo". Grâce à sa société d’économie mixte et son réseau de chauffage urbain, la ville a également produit en fin d’année l’équivalent de la consommation électrique annuelle des Grenoblois sans utiliser d’énergie fossile ou nucléaire et sur la base de 85% d’énergie renouvelable. Les menus dans les cantines des écoles ont également été revus, avec deux repas végétariens proposés chaque semaine.
Cependant, selon Eric Piolle, Grenoble est encore loin des objectifs de la COP21. L’ambition de la ville était à l’origine de sortir de "l’éco-anxiété" en effaçant la paralysie par des actions concrètes. Mais les décideurs, économiques, sportifs, culturels, politiques sont encore très loin de la prise de conscience d’un budget carbone, constate Eric Piolle.
Pour faire évoluer les mentalités, un conseil scientifique a été créé en 2019 afin d’accompagner les efforts de la ville, rassemblant une quarantaine de scientifiques transdisciplinaires dont des sociologues, des économistes, des glaciologues et des spécialistes du climat. La municipalité a également mis en place un comité de partenaires, avec une centaine d’entreprises actrices de cette transformation.
Dans cet élan, Grenoble a associé le monde de la culture et du sport qui, selon le maire, est resté sur le bas-côté dans ces transitions. Le sport doit encore vivre une transformation majeure, explique-t-il en rappelant que la Coupe du monde de football se déroulera dans des stades climatisés. La culture commence quant à elle à penser ses modes de production, de déplacement des compagnies, de réutilisation et de mutualisation.
Dans cette "capitale verte", douze thématiques passent de l’atténuation du changement climatique à l’adaptation. Un rapport à l’adaptation a été lancé en 2018. Il a fait émerger la question sociale sur les émissions de CO2. Eric Piolle indique que 50% des Français les moins aisées émettent 4 tonnes de CO2 annuelles par personne. Les 10% plus aisés en émettent 18. L’enjeu est de diviser par deux les émissions des premiers et de neuf pour les seconds. Ces chiffres montrent la dimension sociale de l’impact énergétique et permettent de mettre en place des politiques qui visent à sécuriser le changement pour les plus fragiles.
Dans sa candidature au prix de capitale verte, Grenoble s’est tournée vers les villes ayant déjà été nommées afin d’en savoir plus sur les résultats obtenus sur le long terme. La municipalité a ainsi choisi de définir ses objectifs à l’horizon 2040 car, à cette date, les enfants qui naissent en 2022 devront être neutres en carbone à l’âge adulte. Sur les indicateurs d’aujourd’hui, cette neutralité devrait représenter environ deux tonnes de CO2 par personne. Un indicateur qui pourrait être réestimé, explique le maire de Grenoble, si les puits de carbone que sont les océans et les forêts sont fragilisés.
On ne parle jamais d’urgence en s’appuyant sur la peur mais plutôt sur ce que nous voulons faire ensemble [...] Et ça fait une énorme différence, on est plus actifs lorsqu’on se tourne vers nos désirs collectifs et individuel et nos arbitrage sociaux qui en découlent
- Eric Piolle, Maire de Grenoble

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