Santé & Pharma : E-santé & parcours de soin, quelles tendances pour 2023 ?

Back from CES : tendances & innovations

Ececlean transforme l’eau en désinfectant grâce à la nano-catalyse, Germpass tue le Covid en tout juste une seconde… Au CES 2023, les vestiges du Covid ne manquaient pas.

Pourtant, ce sont bien les wearables qui ont le vent en poupe cette année : écouteurs intelligents, patchs et implants de luminothérapie, casque de thérapie pour induire un endormissement plus profond, mais aussi vêtements connectés avec la startup Nanoleq… Toujours plus efficaces, les wearables font remonter rapidement l’information en mesurant les signes vitaux en temps réel, comme le tensiomètre CharmCare ou les produits du laboratoire Abbott, qui envoient aussi d’eux-mêmes des impulsions pour soulager le patient. 

Les outils médicaux sont maintenant mobilisés sur la prévention, avec des capacités de diagnostic de plus en plus rapides, et des laboratoires comme Opteev ou Admir peuvent détecter le Covid, et même le cancer chez un patient en seulement une heure. 

Arterya permet à l'utilisateur de faire ses prélèvements de sang depuis chez lui, le capteur Withings analyse notre urine, des senseurs comme Biobutton ou Pontense détectent nos mouvements et nos signes vitaux… L’e-santé s’est emparée de la smart home, et chaque pièce peut aujourd’hui diagnostiquer nos carences. Nous pouvons même passer nos tests depuis notre portable grâce à des applications qui mettent l’IA au service de l’analyse faciale (Blueskeye, Caducy) !

Cette accessibilité des soins facilite la vie des personnes fragiles, et d’autres innovations prévues à cet effet étaient exposées au CES :

• AI Nexus, une suite d’application pour suivre la santé des seniors
• Omron, un ensemble de services qui préviennent les crises cardiaques
• Buddy par blue frog, un robot d’assistance
• ou encore Bocco Emo, un autre robot “émotionnellement réactif”

Comme de nombreux autres secteurs, l’e-santé semble de plus en plus poursuivre le chemin d’un traitement personnalisé ; déjà la solution Algocare nous propose une gestion adaptée de notre nutrition grâce à une analyse continue de nos données.

OmniReady, des professionnels de santé connectés au profit des patients

Une fois de plus, la pandémie revient sur les sujets de la transformation. La période post-COVID est caractérisée par l'utilisation du digital, sinon totale, elle occupe une bonne partie de notre quotidien. Pour les professionnels de santé (PDS), même si l'humain reste un canal indispensable, ils manifestent une appétence pour la technologie et les interactions via les canaux numériques.

C'est dans ce contexte que Roche a décidé d'accélérer la transformation digitale des professionnels de santé. Cette vision guide alors son nouveau modèle qui repose sur 3 piliers : 

• des offres intégrées, basées sur le parcours patient
• des interactions plus impactantes
• une organisation collaborative et flexible basée sur un modèle plus fluide et une organisation plus agile

En résulte OmniReady, un programme de formation basé sur l'expérimentation d'outils de connaissance client développés par Roche, à l'usage des professionnels de santé. Des outils omnicanaux, centrés sur le client et sur la data.

Ces outils permettent de capter les besoins, créer des contenus et des services adaptés pour les restituer aux professionnels de santé, pour in fine apporter de la valeur au patient.

- Gines Ortega, Director, Digital and Omnichannel Customer Engagement (Roche)

OmniReady consiste d’ateliers de mise en pratique de ces outils, à l'issue desquels Roche souhaite améliorer leur performance, le parcours client, l’expérience de leurs clients PDS et des collaborateurs. Le programme se base sur 4 principes fondamentaux : 

• Former par l’expérience à travers de cas d’usage sur des situations concrètes
• Impliquer à travers une communauté de leads impliquée et d’acteurs du changement
• Accompagner les équipes avec des modalités innovantes
• Susciter l’adhésion à travers une bonne communication

Grâce à ce programme, 160 collaborateurs ont été formés (soit 2x l'objectif) ce qui a généré +37% d'utilisation de ces outils en 2 mois. Les participants témoignent de leur satisfaction quant à la modalité de ce programme, la formation par l'expérimentation.

E-santé : structurer sa transformation digitale

Il existe des difficultés de transformation digitale dans le secteur de la santé et 70% des projets de transformation digitale échouent. Pour autant, des tendances se dégagent : 

• La “cloudisation” : transporter les données de santé sur le cloud et utiliser des outils qui permettent d’analyser ces données sur le cloud. Les parcours de soin sont souvent cloisonnés mais avec le cloud, les professionnels de santé peuvent avoir accès aux données des patients. 

On demande de plus en plus aux patients d’être acteur de leur parcours de santé

- Thierry Godelle, Senior Advisor Healthcare (Kynapse)

• Multiplication des usages de l’IA : l’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée puisque les algorithmes peuvent gérer et analyser la masse de données. Tout au long du parcours client, il existe des solutions permettant sa fluidification, basées sur l’IA.
• Value-based healthcare : la meilleure solution pour essayer de viabiliser les systèmes de santé en mesurant tout au long d’un parcours patient l’ensemble des coûts associés pour arriver à un outcome du patient. Il est donc nécessaire de digitaliser le parcours patient.

Pour éviter que les projets de transformation échouent, il faut bien s’assurer que la conduite du changement soit gérée, grâce notamment à 3 piliers :

• Associer tous les métiers dès le départ : les équipes doivent travailler ensemble en partageant leurs objectifs et contraintes tout au long du projet.
• Mettre les utilisateurs au cœur de la conception de solutions : 40% des applications de santé sont vus par les utilisateurs comme “non user-centric”. Des méthodes telles que le design thinking et UX sont absolument adaptées à la transformation digitale. 
• Passer à l’échelle : il faut anticiper l'écosystème technologique dans lequel la solution va devoir évoluer pour prévoir les coûts, l’interopérabilité mais aussi s’assurer qu’elle est bien en adéquation avec le business model.

Révolution numérique en santé : La FHF prend les devants pour une coordination efficace des acteurs du parcours de soins

La Fédération Hospitalière de France (FHF) est une organisation engagée dans la promotion du service public hospitalier et la définition de politiques publiques sanitaires, sociales et médico-sociales conformes aux intérêts de la population et à la santé publique. Cette association d’intérêt général propose une immersion dans la révolution numérique en santé. Cette initiative vise à explorer comment le partage de données numériques peut améliorer la coordination des acteurs du parcours de soin. L’approche novatrice proposée permet une optimisation de la gestion des soins, une amélioration de la qualité des diagnostics et des traitements, tout en préservant les droits des patients et la confidentialité de leurs données personnelles.

Les investissements hospitaliers ne sont plus seulement immobiliers et mobiliers mais sont également de plus en plus immatériels et la place du numérique est essentielle.

 - Cécile Chevance, responsable du pôle O.F.F.R.E.S (FHF)

Cécile Chevance, responsable du pôle O.F.F.R.E.S de la FHF, a souligné l'importance du numérique dans les investissements hospitaliers et a indiqué la mise en place d’un plan de relance de l’investissement avec un volet numérique (2 Md€ dont 1,4 Md€ pour le sanitaire et 0,6 Md€ dédiés pour le médico-social). Pour assurer une prise en charge optimale des patients, il est crucial de disposer d'un système d'information partagé entre les acteurs, avec un enjeu majeur sur l'interopérabilité des SI et l'implémentation dans les DPI des établissements publics de santé.

La FHF souhaite favoriser le partage de données numériques dans le respect des règles de protection des données personnelles et des droits des patients. Le partage de données numériques peut aider à optimiser la gestion des soins, améliorer la qualité des diagnostics et des traitements, et mieux répondre aux besoins de santé de la population. 

Pour favoriser la recherche en santé, nous devons construire des entrepôts de données ouverts et interopérables, intégrant des données réelles issues d'opérateurs externes et de secteurs liés à la santé humaine. L'IA est un outil précieux pour exploiter ces données et les valoriser.

- Cécile Chevance, responsable du pôle O.F.F.R.E.S (FHF)

Améliorer le parcours de soin oncologique grâce à la data 

Portée par une ambition forte de réinventer la prise en charge de l'oncologie et d'améliorer le parcours de soins des patients, Resilience développe plusieurs solutions au bénéfice des patients, dont Remote Patient Care.

Cette intervention dans la vie des patients consiste en 4 points : 

1. Revisiter et réinventer le soin par la collecte de données patients grâce à plusieurs outils. Le but ? Améliorer les symptômes pour le patient, faciliter leur prise en charge clinique et enrichir la recherche pour continuer à accélérer les innovations au profit du patient.
2. Le Remote Patient Care qui est une application au profit des deux parties prenantes : 

Pour le patient, elle permet de mesurer son état grâce à des questionnaires selon la fréquence définie par son centre de suivi. Elle lui donne accès à des informations pour comprendre sa situation au quotidien. Et enfin, elle lui permet de se prendre en main avec des conseils visant à améliorer son quotidien.

Quant à lui, le PDS pourra personnaliser la prise en charge de chaque patient, créer des alertes pour sensibiliser les équipes au bon endroit et au bon moment, ce qui va leur permettre au final d’agir et d’améliorer la prise en charge.  

3. Les chiffres d'une étude CAPRI montrent qu'un tel suivi peut réduire les symptômes de 9,3%, en particulier les symptômes graves de grade 3, et améliorer la survie globale de 5,2 mois. Un succès qui explique la mobilisation de plusieurs pays européens, dont la France, pour rendre ces solutions disponibles en droit commun.

Essayer de trouver les meilleures approches digitales qui vont nous permettre de personnaliser le parcours de soin de chaque patient et améliorer sa prise en charge.

- Sébastien Richard, Head of Partnerships, Résilience

4. Ce programme est le fruit d'une grande expertise, tant numérique que sanitaire, avec notamment Gustave Roussy, le centre de cancérologie numéro 1 en Europe et bien d'autres experts qui accompagnent Resilience dans la réalisation des différents programmes mis à disposition des patients tout en respectant le RGDP, la CNIL, etc.

Le MBA DMB Health pour booster son employabilité dans le secteur de la santé

Les deux intervenants commencent par présenter l’Efap ainsi que le MBA spécialisé Health qui tirent son origine par des rencontres : d’abord avec le HUB Institute qui est devenu co-producteur du programme du MBA Digital Marketing & Business de l’Efap mais aussi avec Lionel Reichardt, qui est devenu le directeur pédagogique du MBADMB majeure #Health. 

La clé pour acquérir les bonnes compétences c’est d’être dans les écosystèmes

- Vincent Montet, Fondateur Directeur du MBA Spécialisé Digital Marketing & Business (EFAP)

Les 4 plus grandes associations professionnelles du digital se sont réunies pour créer un label et ont audité les MBA. L’Efap fait partie des 4 premières écoles à avoir reçu ce label. Plus largement, c’est un écosystème d’entreprises, d’organismes, d’incubateurs, d’associations qui composent le programme du MBA.

“La transformation digitale n’est pas l’accumulation de compétences technologiques, c’est avant tout la transformation de soi” énonce Vincent Montet en reprenant Edgard Morin.

Vincent Montet poursuit en définissant les différentes compétences acquises à travers les MBADMB Health qui sont essentielles sur le marché : définir une stratégie de marketing et communication digitale, piloter des opérations de marketing digital et de e-commerce, gestion de projet, initiation de projet de transformation digitale. Le MBADMB health est en part-time, inter-générationnel avec un board d’experts pédagogiques qui embrassent l’ensemble de la chaîne de valeur. 

Le MBADMB health propose deux volets avec des fondamentaux tels que les réseaux sociaux santé et influence, la pharma 2.0, le parcours patient mais aussi un 2ème volet qui sont des masterclass. Les intervenants étant des professionnels et industriels, cela laisse une grande liberté dans la conception des cours. En dehors de l’écosystème, l’expérience aussi est cruciale : le MBA propose une communauté, mais aussi un parcours complet - qui est un plus pour l’employabilité.

Personnalisation : faire de l'engagement des patients une réalité 

Prouvée et démontrée, la personnalisation et la compréhension fine des patients par rapport à leur comportement et à ce qu’ils souhaitent faire afin de les faire adhérer aux différents parcours de soin proposé, est un enjeu clé, au service de l'observance.

Vincent Galand, HUBXepert en Digital Health rappelle quelque données clés: 

• Selon l’OMS, 1 patient chronique sur 2 a des difficultés à suivre son traitement 
• La majorité des médecins ont tendance à surestimer l’observance de leurs patients

Plusieurs études démontrent que prendre en charge les patients de manière personnalisée, même digitalement, a plus d’impact significatif sur le changement comportemental et clinique du patient qu’une prise en charge sans personnalisation. Aussi, une intervention adaptée au profil comportemental individuel obtient un comportement souhaité deux fois plus important dans le groupe d’intervention qu’une approche “one size fits all”.

L’expert alerte l’audience sur un écueil dans lequel les organisations sont trop nombreuses à céder : croire en une data patient qui à elle seule pourrait remédier à toutes les incompréhensions. Et de citer Sheri Pruitt (Behavorial Science Expert) : “Si je vois mes data chaque jour, ça ne m’aide pas à comprendre ce que je dois faire en tant que patient. Si on ne me donne pas la stratégie pour faire la différence, ça ne sert à rien : sans feedback comportemental du patient on passe à côté d’une prise en charge efficace”

Et s’il fallait encore le démontrer, Vincent Galant de rappeler que cela a été prouvé et démontré scientifiquement : la personnalisation a un impact positif sur l’observance.

SPUR : un nouveau modèle et un outil développé par des chercheurs académiques

Le HBM (Health Belief Model), modèle de croyance en santé, est l’un des premiers modèles psychologiques qui tente d’expliquer et de prédire les comportements en matière de santé. Pour ce faire, il se concentre sur les attitudes et les croyances des individus. La limite de ce modèle ? Il suppose que les gens agissent de façon rationnelle et que les décisions de santé sont effectuées sans prendre d’autres gens en compte.

Face à cela, le SPUR propose de fournir un profil holistique du patient, inégrant les dimensions comportementales :

• Sociale : impact de la relation à l’autre
• Psychologique : facteurs psychologiques 
• Usage : capacité à accéder et à suivre un traitement
• Rationnelle : facteurs cognitifs et culturels

Pour quelle utilisation aujourd’hui ?

Etudes de marché : anthropologiques et comportementales des patients.
En comprenant mieux chaque patient, à l’aide d’un outil exhaustif, possibilité est donnée d’identifier les leviers comportementaux les plus courants dans une population de patients donnée ; orienter la conception des services ; mieux sensibiliser et susciter l’empathie des patients, etc.

Création et personnalisation de solutions patients e-santé
Grâce à une meilleure compréhension de chaque patient, il devient possible de fournir le contenu le plus approprié, délivré avec le bon ton et le bon style, via le canal le plus efficace… Le tout pour influencer les facteurs comportementaux et ainsi améliorer la qualité de vie des patients, de manière automatisée, grâce à la technologie.

Pour tester le SPUR, rendez-vous ici