Industrie 4.0 : comment Michelin a bâti sa digital roadmap
Selon Jean-Philippe Ollier, VP Manufacturing du groupe Michelin, la digital roadmap Michelin, qui capitalise désormais trois ans de travaux, s’est structurée en deux temps. Une première phase, de nature exploratoire, s’est déroulée de 2017 à 2018, notamment via un digital tour, en externe, mais aussi en interne. La deuxième phase, celle du déploiement, se déroule depuis 2019.
Pour construire cette roadmap, le manufacturier s’est appuyé sur 4 principes-clés :
- Dégager de la valeur, et ceci, en plusieurs centaines de millions d’euros
- “Think big…" Une vision globale, en particulier sur l’aspect technologique : proposer des architectures informatiques évolutives
- "Start small, roll out fast” : commencer simple pour déployer vite, complexifier ensuite
- “It’s all about people” : les cas d’applications sont fournis par les usines, avec un mix d’approches top-down et bottom-up
Avec deux prérequis : une organisation lean, et l’accent mis sur la responsabilisation des usines. Le management lui, évolue pour tendre vers l’accroissement de l’efficacité opérationnelle.
Cinq leviers structurent cette digital roadmap :
- Assets, avec les maintenances conditionnelles et prédictive
- Quality, avec par exemple l’analyse des causes de défaillance et la mise en place de prédictif
- Supply, avec notamment le jumeau numérique. Le digital twin est d’ailleurs l’un des quarante démonstrateurs initiés par les sites Michelin. Connecter les flux permet de mieux planifier la production.
- People, avec un accès assisté à l’information ou le monitoring et le contrôle à distance
- Et enfin, l’Automatisation, avec la collaboration homme / robot (AGV, cobots, vision)
Ces cinq leviers s’appuient sur un socle commun de fondations qui comprend les systèmes de technologies, de data management, les process de confidentialité et de cybersécurité. Celle-ci est évolutive et en phase de déploiement.
Jean-Philippe Ollier partage lors de son intervention les exemples de deux démonstrateurs, l’un autour du digital management sur le site du Puy-En-Velay, l’autre sur le Digital Twin, ainsi que les gains mesurés pour l’entreprise.
Comment ces nouvelles technologies et méthodes sont-elles déployées dans le groupe ? Une trentaine de personnes composent la plateforme Digital Manufacturing de Michelin. Celle-ci s’appuie sur des usines désignées comme “leaders digital”, qui sont les têtes de pont de la transformation. Quatre personnes se consacrent dans chaque usine à temps plein au déploiement des technologies et processus. Au total, ce sont 300 personnes qui travaillent uniquement sur la digitalisation des 70 sites du groupe.