Au delà du coronavirus, comment DiDi Chuxing, le Uber chinois, continue de se développer
Connaissez-vous DiDi Chuxing ? Fondé en 2012 à Pékin par Cheng Wei, le groupe est né de la fusion en 2015 de deux concurrents nationaux soutenus respectivement par Tencent et Alibaba. DiDi propose une large gamme de services de mobilité, alliant le VTC, le partage auto - vélo - scooter, la livraison de nourriture, et plus récemment l'accès aux transports publics et le taxi traditionnel. En stoppant la concurrence d’Uber en Chine contre une participation au capital d’environ 20%, DiDi s’est assuré une part de marché de 93% en Chine, avec près de 30 millions de trajets quotidiens.
Ce n’est donc pas un hasard si le groupe est valorisé plus de 53 MM€ début 2020, et compte dans ses investisseurs et partenaires le gotha de la technologie : Tencent, Alibaba et Uber bien sûr, mais le groupe japonais Softbank et Apple (ce dernier a investi pas moins de 920 M€).
Ce qui caractérise sa démarche c’est l’agilité, avec un écosystème de 7500 partenaires, sous des formes diverses selon les marchés, allant du simple accord de licence pour intégrer de nouveaux services (y compris ceux que la compagnie aurait tout à fait pu opérer comme le partage vélo), jusqu’à la prise de participation majoritaire. Ainsi la plateforme intègre le taxi classique là où il est encore largement dominant, l'appli se révélant une simple commodité pour y accéder. L'ambition de DiDi : faire de son service une super App de MaaS, boostée à l'AI et intégrant toute la gamme demandée par le public où qu'il se trouve.
Si l'élargissement de la gamme de services est essentiel, le développement de DiDi est renforcé autour de 2 piliers :
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D’une part l’international : Pour cela, l’opérateur a levé 3.7 MM€ en 2017 et est désormais présent en Amérique du Sud, à travers l’acquisition de la compagnie 99 au Brésil, en direct au Costa Rica, au Chili et bientôt au Pérou et en Colombie. Au Mexique, il a développé la livraison de repas. En Inde, il intègre le service de taxis classique Ola, et au Japon, marché réputé peu ouvert, il ouvre 20 nouvelles villes. En Australie, DiDi ouvre Sydney, après 7 autres grandes villes déployées depuis 2018. En Europe, DiDi a signé en 2017 un partenariat stratégique et investi dans le VTCiste estonien Bolt (anciennement Taxify) présent dans 150 villes de 35 pays en Europe, Afrique du Nord et Amérique du Nord. Citons enfin des prises de participation dans Careem au Moyen-Orient et Lyft aux USA : tous les continents sont désormais couverts.
D’autre part, la technologie avec des investissements massifs dans l’IA et la voiture autonome : Après avoir levé 276 M€ auprès de Softbank sur ce seul enjeu, et annoncé des partenariats avec Kia et l’alliance Renault-NIssan-Mitsubishi, c’est principalement avec Toyota qu’il avance sur le sujet, avec l’annonce mi-2019 de la création d’une JV et d’un investissement du constructeur auto de l’ordre de 540 M€ (les deux compagnies avaient déjà collaboré sur e-palette, un projet d’utilitaires autonomes présenté au CES). Concrètement, DiDi s’est lancé en Septembre dernier dans un test mixte taxi autonome / véhicule traditionnel dans un quartier de Shanghai et planifie en 2020 d’autres test à Pekin et Shenzhen.
Rien ne semble arrêter l’opérateur, qui a cependant dû gérer deux crises en moins de 2 ans : des enjeux de sécurité des passagers en 2018, puis la crise du coronavirus. Durant le confinement, le service a été totalement suspendu dans 50 villes chinoises et le nombre d’utilisateurs a chuté de 50%. DiDi a su adapter rapidement l’offre pour assurer une logistique de proximité, investir plus de 13 M€ dans l’aménagement et la sécurisation des véhicules, et a également créé un fonds de 9 M € pour venir en aide aux conducteurs atteints du virus partout dans le monde. Le taxi autonome permettrait-il faire de cette crise une opportunité, en offrant des garanties sanitaires supplémentaires pour les passagers ?
DiDi en chiffres
- 550 millions d’utilisateurs dans le monde (fin 2019)
- 10 milliards de trajet par an (2019)
- 30 millions de courses par jour (2018)
- 21 millions de chauffeurs (dont 2.3 femmes) (2018)
- 400 villes chinoises couvertes (2018)
- 2000 térabytes de data collectées chaque jour (2017)
- Un écosystème de 7500 partenaires
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