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Défis : Pour une performance réinventée

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Défis : Pour une performance réinventée

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C’est peut-être un défi en soi que de choisir de produire un livre en ces temps d’instabilité. Le livre, objet qui reste, peut paraître anachronique face à la routine de l’incertitude dans laquelle nous sommes plongés. Les points de vue et exercices de prospective deviennent vite obsolètes, à mesure que les événements politiques, les bouleversements macro-économiques et les ruptures technologiques se succèdent et se côtoient.

Nouveau call-to-action

Je crois à la valeur de l’écrit et du témoignage, qui est de pouvoir se retourner et de mesurer le chemin parcouru.

En 2015, nous inaugurions cette série d’ouvrages sous le titre « Référentiel de la transformation digitale », dans l’objectif de proposer des regards croisés entre dirigeants, et d’offrir des pistes et orientations aux entreprises pour planter les jalons de leur transformation. En 2015, les dirigeants abordaient le digital avec espoir (souvent), avec dubitation (un peu), et aussi avec méfiance (parfois). En témoigne la citation qui ouvrait le « Référentiel », celle d’un directeur informatique qui se demandait ce qu’était le digital, et si ce n’était pas de l’informatique mal faite. Ce sera finalement la quatrième révolution industrielle.

La routine de l’incertitude

Sept ans plus tard, les témoignages de cette édition attestent de la maturité des organisations et du marché dans l’appréhension de cette transformation digitale.

La transformation des représentations et des agendas des dirigeants a bien eu lieu : accéléré par la pandémie, l’impératif digital est devenu business as usual.

Les entreprises se sont approprié et déploient les technologies du cloud et de l’intelligence artificielle pour tirer parti des données, personnaliser à l’extrême l’expérience client, « plateformiser » leurs modèles d’affaires, et rendre plus agiles leurs opérations et leurs chaînes d’approvisionnement.

Le digital a également fait émerger de nouveaux modes de gouvernance et d’organisation (agile, test and learn) permettant d’intégrer plus rapidement les disruptions technologiques, et une nouvelle génération de leaders, plus enclins à construire des ROI à douze mois que des plans stratégiques à cinq ou dix ans.

Pour les organisations, les défis de la transformation digitale sont donc majoritairement des défis d’implémentation : opérer leur move-to-cloud et le passage à l’échelle ; réduire les cycles de développement pour accélérer la mise sur le marché de nouveaux services, produits et expériences ; choisir les architectures, les outils et les partenaires pour construire des plateformes de données performantes ; attirer, former et retenir les talents dans un contexte de pénurie de compétences numériques et de modification profonde de notre rapport au travail. 

“Il nous faut être humble et faire le constat qu’ici, aucun acteur n’a encore trouvé l’équation du “Sustainable Business” à l’échelle, celle qui permettra de conjuguer performance économique et performance environnementale, tout en répondant aux besoins du plus grand nombre.“

- Alex Bauer, Directeur Général IBM Consulting France 

L’équation du Sustainable Business

Si, dans cette nouvelle économie de l’expérience, le digital ne vient plus bousculer la performance des organisations, mais au contraire l’outiller et l’accompagner, de nouveaux défis émergent et viennent profondément interroger la performance des entreprises, et au-delà, leur raison d’être. Je veux bien entendu parler de l’urgence climatique.

En tant qu’entreprise de conseil agissant aux côtés des dirigeants de grands groupes, nous avons vu, tout au long de l’année 2022, les enjeux de durabilité s’ancrer à la table des COMEX.

Poussés par la réglementation, les attentes des jeunes générations et la matérialisation concrète du changement climatique sur nos vies durant les deux derniers étés, les PDG et les décideurs assument la responsabilité du changement.  Les défis sont de taille, et préfigurent une nouvelle révolution schumpetérienne. Ce sont parfois des industries entières qui doivent pivoter… ou disparaître. Il nous faut être humble et faire le constat qu’ici, aucun acteur n’a encore trouvé l’équation du « sustainable business » à l’échelle, celle qui permettra de conjuguer performance économique et performance environnementale, tout en répondant aux besoins du plus grand nombre et aux problématiques croissantes d’inégalités et d’exclusion.

C’est pourtant une équation qu’il faut résoudre urgemment, en s’appuyant sur des innovations de rupture, et ce alors même que les entreprises sont déjà confrontées aux défis de l’inflation, des risques cyber, des nouvelles attentes clients et de la guerre des talents.

Dans ce contexte, les nouveaux leaders de marché seront ceux qui parviendront à maintenir leur activité sur leur cœur de métier et à augmenter leur résilience face à l’incertitude, tout en dégageant les profits nécessaires pour financer l’innovation et la transformation durable. Ce qui définit la performance d’une organisation, c’est désormais son utilité. 

La technologie au service de l’utilité

En tant que chef d’entreprise et en tant que citoyen, j’entre dans ce nouveau paradigme avec une détermination et un optimisme portés par trois convictions.

Tout d’abord, je suis convaincu que la technologie, couplée à la créativité humaine, est une réponse à ces défis. À court terme par exemple, ce que les technologies de la data, du cloud hybride et de l’intelligence artificielle font pour l’amélioration de l’expérience client et de l’efficacité opérationnelle, elles peuvent aussi le faire pour la réduction de notre empreinte écologique. À moyen terme, le quantique, déjà utilisé pour modéliser le comportement des écosystèmes biologiques et simuler de nouveaux matériaux, fera effet levier pour faire émerger de nouvelles innovations de rupture et créer de nouvelles matières premières.

Ma deuxième conviction est une invitation à avoir confiance en nos capacités d’innovation collective et dans les promesses de la technologie. Pour instaurer cette confiance, le digital doit évidemment traiter ses propres maux et intégrer ses propres risques : garantir le respect de la vie privée, être un facteur de lien social plutôt que d’individualisme et d’isolement, intégrer nos valeurs humanistes d’éthique, d’égalité et d’équité.

Enfin, je suis convaincu que les nouveaux leaders qui émergent, plus pragmatiques et connectés au réel, sauront naviguer dans l’incertitude pour mener à bien ces transformations. Vous trouverez ces leaders dans les pages qui suivent, ainsi que des pistes pour garder le cap dans cette nouvelle ère.

“ Ce qui définit la performance d’une organisation, c’est désormais son utilité”

- Alex Bauer, Directeur Général IBM Consulting France 

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