Le changement climatique est évidemment une préoccupation de tous : gouvernements, communautés et citoyens. Qu’en est-il effectivement pour les entreprises ?

Thomas Krummenacker : La lutte contre le changement climatique constitue la mission critique de nos générations actuelles, et pour les entreprises la sustainabilité est maintenant un prérequis pour faire du business. 58% des entreprises du Fortune 500 ont déclaré en 2022 qu'elles avaient un plan pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050 ou avant.

C’est 26% de plus qu’en 2021. Et là encore le sentiment d’urgence n’est pas au bon niveau : une étude d’Accenture réalisée fin 2022 avant la COP 27 a montré que 93% des entreprises dans le monde qui se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas les atteindre, à moins d'une accélération très importante de leurs efforts.

Plus précisément, l'action climatique oriente la stratégie de l’entreprise, sur 3 aspects fondamentaux :

• Surperformance
• Innovation
• Attractivité‍

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Comment qualifierez-vous la mission de l’entreprise à impact dans le domaine de la lutte contre le changement climatique ?

T.K. : Nous avons vu que la contribution des entreprises dans la lutte contre le changement climatique est clé. Certaines entreprises globales génèrent en effet des revenus de la magnitude du PIB de pays, et leur gouvernance mondiale permet de résoudre deux éléments clés pour notre réussite collective :

• La décarbonation à l’échelle
• L’innovation qui est nécessaire pour remporter les prochains défis technologiques

L’entreprise à impact est celle qui réussira intégrer les enjeux et les défis de la décarbonation de son écosystème tout en créant de la valeur pour ses actionnaires, des emplois durables pour ses salariés et contribuera à réduire les inégalités au sein des communautés locales. Les engagements des entreprises se sont considérablement accélérés depuis le Covid. De nombreuses entreprises ont soit annoncé publiquement des objectifs de réduction des émissions, soit accéléré leur délai de réalisation. Microsoft et Velux ont par exemple été les premières entreprises à s’engager à neutraliser leurs émissions historiques.

En 2019, les engagements net zéro couvraient 16 % de l'économie mondiale. Désormais, 90 % du PIB mondial est couvert par des objectifs nets zéro.

- Thomas Krummenacker, Regional Director Sustainability Infrastructure Europe (Johnson Controls)

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Que fait concrètement Johnson Controls pour sa propre transition climatique ?

T.K. : Forts de notre expérience de décarbonisation de notre propre empreinte carbone au sein de nos usines, nous avons créé une entité, Sustainability Infrastructure, qui a pour vocation d’aider nos clients à réaliser leur propre transformation.

Nous aidons les grands groupes que nous accompagnons à définir ou à affiner leur stratégie carbone, à définir leurs objectifs en ligne avec leurs ambitions et leur point de départ. Ensuite nous les aidons à identifier et actionner l’ensemble des leviers de décarbonisation. Il s’agit ici de récupération de chaleur, d’électrification, d’efficacité énergétique dans leurs utilités et dans leurs procédés et enfin de changement de source d’énergie à bas carbone, sur site ou en dehors des sites.

Nous assemblons ensuite avec nos clients l’ensemble de ces leviers dans un plan de décarbonisation à l’échelle de l’entreprise, qui tient compte des spécificités des marchés, des mix énergétiques des pays et des programmes d’incentives disponibles. Enfin, nous les aidons à exécuter leur plan à l’échelle, en utilisant le digital comme accélérateur et nos solutions de décarbonisation comme des steps changes, réplicables sur l’ensemble de leurs géographies.