La SNCF développe la mobilité en MaaS | HUB Institute - Digital Think Tank
La SNCF a annoncé ce mardi l’évolution de son application phare "L’Appli SNCF". Cette dernière se transforme en un véritable assistant de mobilité urbaine baptisé sobrement "Assistant SNCF". Le but : permettre aux utilisateurs de vivre une expérience de mobilité plus fluide et plus personnalisée, de la planification du trajet à l’information en temps réel de tout ce qui l’affecte.
Pour cela, la SNCF a transformé son application en un véritable agrégateur de services de mobilité. S’il est bien sûr possible de réserver ses billets de train (TER, TGVInoui…) le service accueille également des partenaires tels que Karhoo (VTC et Taxi), Bus Direct Paris Aéroport ou bien la Compagnie des Transports strasbourgeois.
D’autres devraient prochainement être disponibles tels qu’UBER, BlablaLines ou même les futurs concurrents ferroviaires de la SNCF.
L’Assistant n’est pas réservé au club des copains de la SNCF. Nous proposerons à tous les opérateurs d’être présents
- Guillaume Pepy, PDG de la SNCF - propos rapportés par LeMonde.fr
La SNCF entend également ouvrir son outil aux collectivités. Celles-ci disposeront d’une plateforme "copie" en marque blanche où elles pourront librement renseigner leurs services de transports, le tout grâce à une interface client totalement personnalisable.
Certaines agglomérations, telles que celle de Strasbourg, ont d’ores et déjà sauté le pas. Une phase de test a été lancée à l’échelle de la métropole et permet dès à présent aux usagers de payer et d’utiliser leurs titres de transport depuis l’Assistant SNCF, et ce même si le téléphone est éteint.
La MaaS : pierre angulaire de la Smart-City
Première offre française du genre, cette dernière traduit la volonté de la SNCF de s’inscrire dans une dynamique de Mobility as a service (MaaS). Cette approche "plateformisée" des services de locomotions urbains, relativement récente, répond en effet à de nombreux enjeux urbains liés aux projets futurs de "smart city".
Par leur aspect pratique et centralisé, ces services tendent à améliorer l’expérience d’utilisation des services de mobilité accessibles en ville (transports en commun publics, ou services privés tels qu’Uber, compagnies de taxi, etc.) et donc d’en démocratiser l’usage tout en réduisant le besoin de propriété de véhicules pour les particuliers.
Parmi les effets positifs d’une telle logique :
- Réduction du trafic et de la pollution : en proposant de nouveaux services de transports, les villes réduisent le trafic automobile et donc par extension les émissions polluantes liées à ce dernier. En résulte une qualité de vie améliorée pour les habitants.
- Gain de place : dans une ville telle que Paris, un véhicule reste en moyenne stationnée 95% de son temps nécessitant de ce fait qu’une grande partie de l’espace urbain soit réservé aux parkings. En réduisant l’utilisation de la voiture personnelle, les communes disposent de nouveaux espaces exploitables pour développer l’accès au logement, améliorer les voiries civiles, étendre les espaces verts…
De grandes villes européennes se sont déjà engagées dans la MaaS. C’est par exemple le cas d’Helsinski, qui fait office de cas d’école. La capitale finlandaise a mis en place dès 2017 une plateforme de services mêlant mobilité douce (vélo, transports en commun…) et mobilité traditionnelle (location de voiture, taxi…), le tout condensé en une seule application. Résultat : près de 13% de la population utilise la solution et les utilisateurs de l’application font en moyenne 73% de leurs trajets en transports en commun (contre 43% pour le reste de la population).
Sur le marché français, la SNCF entend bien être à l’initiative d’une réussite équivalente et prend une longueur d’avance sur ses futurs concurrents. En effet, l’Assistant SNCF étant de facto une mise à jour avancée de "l’appli SNCF" cette plateforme de MaaS dispose déjà d’une base de 4,2 millions d’utilisateurs actifs au premier trimestre 2019. C’est ce qui s’appelle avoir un train d’avance.