Les bonnes pratiques en matière de mobilité

Maître d’œuvre de l’initiative HUB Cities, Vincent Ducrey, CEO du HUB Institute, a introduit ce HUBTALK par une présentation des plus grands enjeux de la mobilité urbaine à l’heure actuelle. De l’optimisation des parkings à la gratuité des transports publics, en passant par l’amélioration de l’expérience voyageur avec le MaaS, ou encore l’accessibilité des services aux personnes à mobilité réduite, ce sont près de dix exemples de réponses concrètes vues à travers le monde qui vous sont présentées.

Focus sur les projets innovants développés par la ville de Paris

Tant pour le projet Grand Paris, que pour la commune elle-même, Paris entend revoir le partage de son espace public afin que celui-ci corresponde davantage aux habitudes des habitants et visiteurs. "La part modale des déplacements en voiture à Paris est de 12%" précise Pierre Musseau, Conseiller Ville Intelligente et Durable pour la Ville de Paris, en l’opposant aux déplacements à pied dont la part s’élève ici à près de 47%.

Dans cet effort, les services de mobilités douces comme le vélo ou la trottinette sont pris très au sérieux par la mairie. "La part modale des déplacements à vélo est de seulement 5% alors qu’une récente enquête montre que 25% des Parisiens voudraient pouvoir se déplacer à vélo dans la ville." Bien que favorable à l’installation de services de micromobilités, Pierre Musseau reconnaît que Paris les a d’abord subies avant de s’adapter.

Au gré de son intervention, il revient en détail sur la vision parisienne de la mobilité, les expériences en cours, et le cadre que la ville entend imposer aux acteurs de cet écosystème.

Comment organiser l’offre de transports dans une ville moyenne ?

Si de grandes villes comme Paris disposent de moyens indéniables pour expérimenter et cadrer la mobilité de demain, qu’en est-il des villes moyennes ou "médianes" ?

Jérémie Nestel, Directeur Innovation et Territoire Intelligent de Nevers Agglomération, l’explique dès le début de son intervention : "nous avons bien sûr moins de moyens qu’une ville comme Paris, les villes médianes ne sont pas un marché suffisant pour que les acteurs privés souhaitent y expérimenter… alors nous sommes obligés d’avoir une vision différente de la mobilité."

Dans un contexte qui semble moins favorable à la transformation des mobilités, Nevers brille pourtant par sa capacité à innover en la matière. Jérémie Nestel revient sur les éléments qui permettent cette recherche constante, impliquant à la fois un marché public centralisé et acculturé, mais aussi des partenariats fréquents avec les startups françaises et étrangères…

Les entreprises qui transforment la mobilité de demain

Premier acteur privé à pitcher son activité lors du HUBTALK, Jean-Claude Puerto Salavert, Président Fondateur d’UCAR Mobility Group entend nous proposer une façon de "faire de la voiture un objet de croissance du 21e siècle comme elle l’a été pour le 20e siècle."

Très tôt, il entrevoit la solution à cette problématique dans un modèle économique reposant sur le car sharing. Pourtant, il considère que la société française (et Occidentale de manière générale) n’est pas prête pour un tel modèle. Cette maturité serait désormais atteinte, puisque toutes les conditions sont réunies selon lui : "nous constatons une accélération des progrès technologiques en matière d’automobile, une certaine distance entre l’objet et son propriétaire, mais aussi des urgences environnementales."

Et Jean-Claude Puerto Salavert de revenir sur les différents modèles économiques que sa société teste autour de l’accès à l’automobile et surtout sur les enjeux portés par cette idée. "Nous pourrions diviser la pollution automobile par 2, tout en augmentant le pouvoir d’achat des automobilistes en divisant le budget d’accès à une nouvelle automobile par 2 aussi !"

De son côté, Denis Saada, CEO de Betterway, entend améliorer l’expérience de déplacement de tous les collaborateurs d’entreprise. "Les déplacements quotidiens de vos salariés représentent une part très importante des flux de mobilité aujourd’hui. Et pourtant, la perception qu’ils ont de leurs déplacements est souvent très pénible."

Betterway entend ainsi permettre à ces collaborateurs de ne plus uniquement dépendre de transports en commun saturés ou d’axes routiers embouteillés grâce aux nouveaux modes de mobilité. Sur le modèle des cartes – tickets restaurant - l’entreprise propose une carte bancaire sur laquelle n’importe quelle société pourrait allouer des crédits à dépenser, par le salarié, dans tous les services de mobilité à disposition dans le pays.

Un outil d’autant plus intéressant pour les sociétés privées soucieuses d’œuvrer à l’intérêt commun puisque l’on "estime que 30% de la responsabilité sociale des entreprises est liée à l’impact des déplacements de leurs salariés."

Enfin, Stéphane Mac Millan, General Manager de Fuell, nous propulse dans le futur du deux roues. Son entreprise propose en effet une nouvelle vision de la moto et du vélo ; "pas vraiment une moto, et pas vraiment un vélo non plus."

Avec des appareils conçus dès le départ pour être adaptés aux nouvelles habitudes de déplacement, l’entreprise entend adresser les besoins de profils spécifiques tels que "le citoyen parisien qui effectue de longs trajets à l’intérieur de la ville."

"Nous sommes persuadés que l’apparition de nouveaux engins, plus adaptés à nos besoins en déplacement, permettra d’aligner nos habitudes de mobilité aux enjeux de société que nous rencontrons."