Développement applicatif : 4 raisons d’utiliser la conteneurisation pour développer l’agilité IT
HUB Institute : De quoi parle-t-on concrètement lorsque l’on évoque les conteneurs ?
Alain Corenflos, CTO de Metanext : Le conteneur est une capsule qui permet d’héberger un microservice, ou vulgairement un bout d’application. Plus précisément, il accueille et isole un ensemble de processus logiciels et tous les fichiers nécessaires à leur bon fonctionnement (le code, les outils système, les bibliothèques et fichiers de paramètres…)
HUB Institute : À quelles problématiques répond le conteneur ?
AC:
- Tout d’abord, nous pouvons parler de l’optimisation de l’utilisation de l’infrastructure sous-jacente.
Les conteneurs sont proches des machines virtuelles, mais présentent un avantage important. Alors que la virtualisation consiste à exécuter plusieurs systèmes d’exploitation sur une seule et même machine, les conteneurs eux se partagent le même système d’exploitation et isolent les processus de l’application du reste du système.
Concrètement, vous êtes en mesure de faire fonctionner spécifiquement certains de ces conteneurs et les microservices qu’ils abritent indépendamment les uns des autres. Dans un workload IT, où l’on teste et vérifie sans cesse les applications et les services qui les composent, cela permet d’optimiser considérablement l’utilisation de l’infrastructure en réduisant la charge sur les processeurs, sur la mémoire ou le stockage.
- Nous pouvons parler aussi de portabilité de déploiement des applications.
En effet, avec les méthodes traditionnelles, le code est développé dans un environnement informatique spécifique. Lorsqu’il est transféré vers un nouvel emplacement, cet environnement entraîne souvent des bogues et des erreurs.
La conteneurisation élimine ce problème en regroupant le code de l’application avec les fichiers de configuration, les bibliothèques et les dépendances associées nécessaires à son exécution. Ce package unique de logiciel ou « conteneur » est extrait du système d’exploitation. Par conséquent, il est autonome et devient portable : capable de fonctionner sur n’importe quel environnement IT (développement, test, production) et écosystème (cloud, on prime).
- La conteneurisation permet ainsi aux développeurs de créer et de déployer des applications beaucoup plus rapidement et sereinement.
Il peut bien sûr rester des erreurs liées au code et d’autres variables. Toutefois, le conteneur permet de les isoler et d’en déduire la source beaucoup plus facilement puisque chaque service conteneurisé est isolé et fonctionne indépendamment des autres. Une défaillance sur un conteneur n’affecte pas le fonctionnement des autres conteneurs.
- Enfin, un autre avantage, qui n’est pas des moindres, est la sécurité.
Cette isolation des applications en tant que conteneurs empêche par nature que du code malveillant ne puisse infecter d’autres conteneurs.
Cela ne se substitue pas au fait qu’il faille tout de même accompagner l’initiative par un outillage de sécurité adapté.
HUB Institute : On imagine qu’un système d’information (SI) peut très vite impliquer l’utilisation de nombreux conteneurs. N’est-ce pas plus compliqué à administrer finalement ?
AC : Effectivement, dans une architecture moderne, on peut parler de plusieurs centaines, voire de milliers de conteneurs. Leur gestion peut représenter un véritable défi.
C’est à cette problématique que répondent les plateformes d’orchestration de conteneurs. Ces dernières ont pour vocation de faciliter les tâches de gestion telles que la mise à l’échelle des applications conteneurisées, leur déploiement et leur mise à jour, ainsi que la surveillance, la journalisation et le débogage. Des plateformes comme OpenShift, de Red Hat, complètent les méthodes DevOps et participent au développement de l’agilité des workflows de mise en production en automatisant les chaînes de CI/CD.
HUB Institute : Quelles sont les valeurs ajoutées d’OpenShift ?
Yacine Kheddache, Specialist Solution Architect Manager chez Red Hat : OpenShift est architecturée autour de la solution Kubernetes, c’est une plateforme 100% open source certifiée CNCF : c’est ce que nous appelons l’open source et en l'occurrence le kubernetes d’entreprise. Il s’agit d’une plateforme PaaS et CaaS regroupant un ensemble de logiciels et services pour créer un environnement de production plus fluide et pratique pour les équipes IT (ops) et également faciliter et libérer le potentiel des développeurs. Il faut aussi souligner qu’elle apporte une protection endurcie par défaut (security by design).
OpenShift propose de précieuses capacités de management multi cluster. Chez certaines entreprises, ces environnements peuvent très rapidement se multiplier selon les besoins. OpenShift apporte cohérence et pérennité d’un cluster à l’autre en adressant les problématiques de réversibilité et en facilitant l’hybridation. Cela résout de nombreuses problématiques de compatibilités pour les organisations IT.
Pour aller plus loin : "Conteneurisation : accélérez le développement de vos applications pour accroître votre business"
Enfin, la plateforme est extrêmement fédératrice et offre un large choix de services via l’écosystème Red Hat en intégrant une marketplace de solutions certifiées afin de permettre aux entreprises d’adapter son usage à leurs enjeux beaucoup plus facilement et rapidement.
HUB Institute : Si vous deviez donner un conseil à une entreprise, qui s’intéresse au potentiel des conteneurs…
AC : Votre préoccupation ne doit pas tant être de savoir comment déployer la solution d’orchestration – nous sommes là pour vous y aider - mais plutôt comment organiser votre transition d’un modèle ancien de développement " monolithique " à un modèle de développement en microservices beaucoup plus agile et performant. Ce sera l’un des éléments centraux de nos discussions lors de notre webinaire commun le jeudi 10 juin 2021 !
YK : De mon côté je soulignerais l’importance de rester inclusif et d’avoir une démarche itérative sur ce type de transformation. Il ne faut pas se contenter d’embarquer uniquement les équipes de production, mais plutôt de travailler en bonne intelligence et comme fournisseur de service avec l’ensemble des métiers. C’est de cette manière que vous libérez le potentiel des développeurs et endiguez le shadow IT au sein de l’organisation.
C’est d’autant plus important pour effectuer une transition progressive vers un modèle de développement en microservices comme l’évoque Alain.