Veolia : transformation écologique, l'heure est à l'action

Si une majorité des acteurs économiques sont désormais convaincus de l’importance et de l'immédiateté des enjeux environnementaux, ils constituent depuis toujours le cœur de métier et l’ADN de Veolia. Créé il y a près de 170 ans pour répondre aux enjeux de santé publique, le groupe continue d'améliorer la gestion des ressources en eau, déchets et énergie. Carine Kraus, Directrice du développement durable chez Veolia, partageait sur la scène du Sustainable Leaders Forum sa vision de la transformation écologique des entreprises.
En propos liminaire, Carine Kraus revient sur la place centrale qu’occupent les enjeux environnementaux pour l’ensemble des acteurs constitutifs de la société. Les chiffres en témoignent, les émissions de gaz à effet de serre ayant doublé depuis 1970, nous sommes tous confrontés au changement climatique. Convaincu par cette urgence écologique, Veolia a pour ambition de créer, notamment dans le cadre du projet de rapprochement avec Suez, l’entreprise de référence de la transformation écologique. Le groupe compte contribuer au développement d’une économie plus verte en mettant à profit son expertise, son expérience, son réseau et ses 180 000 collaborateurs qui incarnent quotidiennement les valeurs de Veolia.
La Directrice du développement durable met en exergue les similitudes qui existent entre la transformation écologique des années 2020 et la révolution digitale des années 2000. La transformation écologique, comme la révolution numérique, est une force motrice puissante et incontournable qui va profondément transformer les pratiques. A ce titre, la RSE et le développement durable, trop longtemps considérés comme accessoires ou périphériques, doivent être intégrés au centre de la stratégie des entreprises. Un Sustainable Leader est donc celui qui saura réellement mettre la sustainability au cœur du business et faire en sorte qu’elle crée de la valeur. A ce niveau, Veolia entend convaincre l’ensemble de ses parties prenantes.
Alors, pour passer de la théorie à l'action, Carine Kraus propose une démarche en 3 axes qui repose sur :
- Une stratégie et une ambition fortes et publiques : "nommer les choses, c’est les faire exister” et en matière de sustainability, c’est reconnaître qu’elles sont importantes et non négociables ce qui initie le changement. Il faut donc, notamment dans la raison d’être des entreprises, envoyer un signal fort et clair en interne comme en externe.
- Des engagements concrets et chiffrés, au-delà de la performance financière. Par exemple, alors que le charbon ne représente que 3% du CA de Veolia pour 30% de ses émissions de GES, le Groupe a décidé, au lieu de céder ces installations, de déployer des investissements massifs pour les reconvertir en énergies propres. Cela représente un enjeu écologique majeur et 400 M€ d’investissements sur le Plan stratégique 2020-2023 de l’entreprise.
- Une surveillance de ces engagements, c'est-à-dire la mise en place d’un monitoring et d’un reporting exigeants. Sur ce point, les tiers indépendants - agences de notation extra-financières, comptabilité, finance durable - sont nécessaires pour vérifier la réalité des engagements. La taxonomie, considérée comme un enjeu prioritaire de l’UE, agira également comme une forme de référentiel universel de ce qui est écologique ou non.
Pour favoriser l’incorporation des enjeux du développement durable au business, la connaissance de l’opérationnel peut être considérée comme un véritable levier de performances. Carine Kraus, qui a dirigé pendant 5 ans Veolia Energie France avant de prendre la tête du développement durable du groupe, incarne cette idée.
Un certain nombre de pratiques peuvent également être adoptées afin d'accélérer le sustainable leadership d’une organisation. Tout d’abord, cet engagement doit se retrouver au niveau des dirigeants. Des moyens incitatifs, puisés dans la théorie de l’entreprise, existent et ont été adoptés au sein de Veolia. Par exemple, il s’agit d’inclure des indicateurs environnementaux dans les politiques de bonus des cadres dirigeants pour dépasser la notion de performance financière. De plus, l’accent doit être mis sur l’innovation technologique, sociétale et environnementale fondée sur une prise en compte de l’ensemble des parties prenantes. Cela répond à la nature holistique et transversale du défi écologique où seules des réponses concertées et coordonnées seront pertinentes.
La prochaine étape, abordée par la Directrice du développement durable, sera donc de construire un modèle d’action qui articule et capitalise sur les forces de l’ensemble des parties prenantes :
- les gouvernements, qui ont la capacité régalienne de mettre en place des régulations incitatives
- les entreprises, qui ont des solutions technologiques performantes et de fortes capacités d'innovation
- les acteurs associatifs et les ONG, qui ont la connaissance du terrain
- les citoyens, qui votent et décideront des propositions qui leur sont faites.
Retrouvez dès à présent l’ensemble des interventions du Sustainable Leaders Forum !