Performance, économie, écologie… Convergence des grands enjeux de l’industrie au SIDO Lyon 2022

Les 14 et 15 septembre dernier, s’est tenue la 8ème édition du SIDO Lyon. Comme chaque année, l’événement a rassemblé les professionnels de nombreux secteurs désireux d’étudier comment les nouvelles technologies, de la robotique à l’intelligence artificielle, passant par le métaverse, peuvent accroître leurs performances opérationnelles. Pourtant, alors que le monde se heurte à la problématique environnementale, et désormais à celle de l’énergie, la question de la sobriété technologique ne semble jamais très loin…
Cette huitième édition du SIDO Lyon aura été marquée par la qualité de ses échanges, entre experts métiers, experts technologie, et experts scientifiques. Les organisateurs de l’événement l’avaient annoncé d’emblée : cette édition serait placée sous le signe de la convergence des enjeux. On pense d’abord à celui de l’excellence opérationnelle des organisations, mais aussi celui de la résilience et de la durabilité des modèles. Une thématique assumée jusqu’à l’organisation des tables rondes et conférences de cette édition qui aura parfois amené à la confrontation des idées et des visions.
Ainsi, les exposants de solutions digitales présents sur le salon ont été mis devant leurs responsabilités. Dans le contexte actuel, la technologie ne peut plus seulement avoir pour objet l’accroissement des capacités opérationnelles. La réduction de l’impact environnemental des organisations doit-être un objectif d’importance égale à celui de la performance économique.
Nouvelles technologies versus sobriété énergétique : une question de bonnes pratiques
Cette nécessité n’a d’ailleurs pas seulement été soulignée par les quelques scientifiques et universitaires conviés au SIDO Lyon, mais directement par les entreprises. Inquiètes de la crise énergétique qui se profile, et qui provoque déjà un ralentissement important du secteur industriel, elles ont largement questionné l’impact de ces solutions. Peut-on encore œuvrer à l’excellence opérationnelle en exploitant bras robotiques et autres algorithmes d’intelligences artificielles alors qu’ils viennent avec une facture énergétique importante ?

L’objectif n’est plus tant la course à la technologie la plus pointue, mais celle qui optimisera le mieux les processus organisationnels actuels afin d’en réduire les impacts négatifs. Globalement, les exposants étaient préparés et le principe de sobriété technologique semble avoir fait son chemin dans le pitch de la plupart des solutions présentées. Cette tendance aura d’ailleurs eu le mérite de faire évoluer les discours, désormais résolument centrés sur le cas d’usage client et la preuve par la démonstration.
Vers des outils de production toujours plus flexibles
Au SIDO, rien d’étonnant à dénombrer un grand nombre de solutions tournant autour du syncrétisme des technologies de l’Internet des Objets (IoT) et de l’Intelligence artificielle. C’est d’ailleurs ce qui attire chaque année un public très important de professionnels de l’industrie avides de découvrir comment améliorer l’observabilité de leurs processus à l’aide de machines connectées, et en optimiser les performances via l’exploitation de nouvelles données de production.
Cette année toutefois, les machines se voulaient totalement agiles. Les bras robotiques et autres tapis roulants connectés avaient souvent pour objectif de stimuler la flexibilité industrielle. Il s’agit d’adapter les outils de production à une nouvelle manière de fabriquer. Désormais les consommateurs souhaitant des produits de grande qualité et personnalisés, l’industriel doit pouvoir raccourcir ses cycles de production et les adapter à une demande qui évolue très vite.

On aura donc aperçu des bras de fabrication mobiles grâce à des châssis sur tapis permettant de restructurer toute une chaîne de montage grâce à des solutions de jumeaux numériques. Ou encore des bras robotiques actionnant automatiquement, ou à la demande, le remplacement de têtes de gravure dès la modification des ordres de production.
L’idée étant qu’en permettant à des chaînes de production de s’adapter sans cesse sur la base de l’existant, on réduit drastiquement le besoin de se doter de nouvelles machines. De facto, l’empreinte carbone et la facture énergétique sont réduites à condition d’utiliser la technologie à bon escient.
La recherche de l’efficience réelle au travers du virtuel
Autre tendance intéressante, le développement massif des interfaces virtuelles et du metaverse industriel.
Il est bien probable qu’à l’avenir, la nécessité d’équiper les zones de production de postes informatiques disparaisse. En effet, si aujourd’hui l’homme a besoin de ses écrans et claviers pour commander aux machines, les chaînes de production flexibles évoquées précédemment peuvent être commandées depuis une interface virtuelle affichée devant les yeux d’un opérateur muni d’un casque de réalité mixte.
Cet opérateur n’a donc pas nécessité à se trouver sur place et peut opérer à distance notamment grâce aux évolutions des jumeaux numériques industriels. Ces derniers présentent une cartographie visuelle des infrastructures et outils de production afin d’aider l’humain à contextualiser des informations ou des décisions (ils sont ainsi déjà très employés dans le cadre de programmes de simulation). Désormais, ces jumeaux numériques deviennent de véritables métaverse dans lesquels peuvent interagir les avatars des opérateurs humains.
En plus de simplifier l’interface homme-machine, de telles technologies pourraient fortement simplifier les processus de collaboration et de formation. Grâce à sa capacité à faire fît des distances physiques qui séparent les différents acteurs d’une même chaîne de valeur, il devient par exemple possible de rassembler dans le metaverse de l’outil de production les cabinets d’étude, les fabricants de pièces détachées, et les utilisateurs finaux, afin d’accélérer les processus d’idéation et de conception.
Le virtuel pourrait aussi largement augmenter la transmission du savoir en entreprise à l’aide de la réalité mixte. Alors que l’expertise technique des secteurs industriels ou de la santé (le secteur médical ayant été très représenté lors de cette édition du SIDO Lyon) est extrêmement précieuse, mais aussi particulièrement complexe, la réalité mixte offre de nouvelles possibilités pédagogiques. L’entreprise est ainsi en mesure de créer des parcours de formation à l’aide d’une interface simplifiée qui associe le didacticiel avec des contenus audio et vidéos, et surtout un guidage en réalité augmentée. L’apprenant peut ainsi suivre sa formation en situation réelle. Les professionnels les plus expérimentés n'ont plus à se déplacer constamment pour appuyer les collaborateurs apprenants. Comme ces derniers apprennent en faisant, la montée en compétence, et la productivité sont présentées comme beaucoup plus rapides.
De la réalité augmentée au metaverse, ces technologies sont loin de faire l’unanimité dans leurs applications BtoC, vivement critiquées pour leurs caractéristiques énergivores. Pourtant il se pourrait que leur application BtoB puisse simplifier les processus d’entreprise et ainsi les aider à tendre vers des modèles à la fois plus économiques et plus écologiques. Les clés pour y parvenir ? Déterminer des cas d’usage concrets efficaces pour le plus grand nombre, et n’employer la technologie qu’à juste mesure.
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