Décarboner l’industrie grâce à l’hydrogène

Karine Vernier, Directrice Générale France chez EIT InnoEnergy et José Noldin, CEO de GravitHy ont partagé leur conviction quant à l’hydrogène comme solution à la décarbonation de l'industrie française.
Retrouvez dès à présent l'intégralité des interventions de l'Impact Paris Summit !
InnoEnergy est une structure ayant vocation à développer, accélérer et industrialiser l’innovation dans le paysage européen, dans une optique de dépasser le stade de démonstrateur. Pour ce faire, l’entreprise s’appuie sur 3 thématiques :
- l’éducation
- la recherche
- l’industrie
Au-delà d’investir dans des startups, EIT InnoEnergy anime 3 chaînes de valeur à l’échelle européenne : l’alliance européenne des batteries, le Centre Européen d’accélération de l’hydrogène décarboné (EGHAC) et l’Alliance européenne de l’industrie photovoltaïque.
L’hydrogène n’est qu’un moyen et n’est surtout pas une fin en soi.
- Karine Vernier, Directrice Générale France d'EIT InnoEnergy
Le véritable enjeu est de savoir à quoi va servir l’hydrogène, et comment celui-ci va s’inscrire dans une chaîne de valeur. InnoEnergy travaille principalement sur
- Les fertilisants : décarboner cette chaîne de valeur en produisant les fertilisants au moyen de l’hydrogène décarboné, l’idée n’étant pas de s’arrêter à l’hydrogène mais d’aller jusqu’au produit fini
- L’acier : le but n’est pas de produire de l’hydrogène mais de l’utiliser pour décarboner ce secteur
- La chimie avec notamment la production d’ammoniaque
- Le fuel pour le transport maritime et pour l’aviation
Karine Vernier explique qu’il faudra 7200 TWh/yr pour décarboner les principaux secteurs industriels, la production électrique nette en Europe par tout moyen est de 2700 à 2800 TWh/yr. Il y a un déficit de capacité de production électrique de plus de 4000 TWh/yr pour réussir à décarboner à l’hydrogène les secteurs industriels les plus émetteurs de carbone. Pour autant il faut faire des choix, accompagner un déploiement massif des capacités électriques et prioriser. Aujourd’hui, la capacité électrique est la condition sine qua none pour réussir les grands projets industriels.
José Noldin explique que l’acier représente 7% des émissions de CO2 dans le monde (30% en France). Parler de décarbonation de l’économie française revient à décarboner l’industrie de l’acier.
La solution se trouve alors dans l’hydrogène : aujourd’hui, l’acier est fait par une transformation du minerai de fer en fer métallique en utilisant le carbone. Pour José Noldin, il faut une révolution à l’hydrogène, et plus particulièrement sa molécule, qui réagit avec le minerai de fer pour produire du fer métallique. Des “lots” sont créés et vont être recyclés, dans un modèle circulaire.
La société GravitHy a été lancée il y a quelques mois, et pour chaque partie de la chaîne de valeur il y a des actionnaires qui apportent de l’expertise pour répondre aux défis stratégiques de la société. Mais cela passe par la puissance électrique : il faut un accès à l’électricité décarbonée. 2024 sera l’année de construction pour l’entreprise, et 2027 le début de l’exploitation.