Approvisionnement, distribution : quand la circularité réinvente les modèles

Les modes de consommation et de production n’ont pas encore opéré leur transformation durable. Noémie Bauer de Pernod Ricard est intervenue sur la stratégie RSE adoptée par le groupe.
Retrouvez dès à présent l'intégralité des interventions de l'Impact Paris Summit !
Pour 2030, le groupe Pernod Ricard a mis en place une stratégie RSE qui adresse tous les impacts de la chaîne de valeur du groupe. Le modèle linéaire dans lequel on extrait, produit, jette, puis recycle, a montré ses limites et n'est plus fonctionnel. En l'occurrence, afin d'arrêter l'arrivée prématurée du jour de dépassement, il est essentiel de réinventer les modèles et être plus circulaire. L’économie circulaire permet de limiter l’extraction de ressources naturelles mais également l'émission carbone.
Chez Pernod Ricard, tous les produits proviennent de l’agriculture : son cognac provient des raisins, sa vodka du blé… Le groupe a constaté les dégâts de l’agriculture conventionnelle et par conséquent promeut une agriculture régénératrice qui tourne autour de 3 piliers : le climat, la nature et les communautés. Ceux-ci visent à changer les pratiques qui vont permettre d'améliorer la fertilité des sols, la rétention d'eau, la capture du carbone et notamment de préserver la biodiversité.
Pernod Ricard a effectué un test du modèle d’agriculture régénératrice en mettant entre les rangs de ses vignes des couverts végétaux. Ces essais ont été concluants avec de bons résultats observés :
- Diminution de l'empreinte carbone liée aux pratiques agricoles de 20%. Avec le GHG protocole, le groupe mesure le taux de carbone qu’ils peuvent capturer dans les sols. Ce taux a été estimé à 1 tonne de CO2 par hectare/an.
- Ils se rendent compte que les agriculteurs ont retrouvé avec la nature un lien qu’ils avaient perdu avec l’agriculture conventionnelle.
Cette régénération des sols et de la nature fait revenir tout ce cycle circulaire. En parallèle, Pernod Ricard redouble d’efforts sur 3 axes :
- La recyclabilité : au stade de l’écoconception, le groupe s’assure au moment de designer leurs packagings qu’ils soient tous recyclables en fin de vie.
- Le recyclage : le groupe améliore l’accès des consommateurs aux filières de recyclage. Ils se sont engagés sur leurs 10 plus grands marchés à travailler avec le reste de l'industrie pour améliorer la filière de recyclage du verre.
- Le réemploi : l’idée est d’améliorer et d’augmenter le nombre de rotation de chaque packaging. L’objectif est d’avoir plusieurs utilisations possibles du packaging, de lui donner plusieurs vies.
A titre d’exemple très concret, Pernod Ricard utilise en Inde près de 10% de son portefeuille, il le re-nettoie et le réemploi afin d’améliorer le système. Le groupe teste actuellement un nouveau modèle avec la startup “EcoSpirits”. Celui-ci vise à distribuer au CHR (cafés, hôtels et restaurants) des contenants de plus gros formats réutilisables. Chaque composant est détachable, réparable et recyclable en fin de vie. Aujourd'hui ils testent ce modèle à Singapour, parvenant à diminuer leur empreinte carbone liée au packaging et au transport de 60% avec ce test.
Nous voulons multiplier ce modèle, nous sommes persuadés que ce genre de modèles circulaire peut vraiment révolutionner le packaging de demain.
- Noémie Bauer, Sustainable Business Director chez Pernod Ricard