Le boîtier télématique de Geotab aide les flottes publiques à respecter leurs obligations et facilite l'auto-partage
HUB Institute : Nous parlons beaucoup de la mobilité partagée comme une solution à la réduction d'émissions de CO2. Comment une ville intelligente peut-elle accompagner les citoyens dans la transition vers des déplacements plus vertueux ?
François Denis : Il existe 2 méthodes pour réduire les émissions de CO2 dans les villes. La première désigne l’amélioration de toutes les actions véhiculaires. En premier lieu, en réduisant les émissions de la flotte de la ville et des flottes publiques. Ceci est possible grâce à la télématique qui permet à la fois la mesure de la consommation énergétique du véhicule et l’analyse du comportement du conducteur et de permettre à ce dernier de s'améliorer en lui proposant une formation à l'éco-conduite.
La deuxième solution réside dans le partage de véhicules. En effet, un véhicule partagé remplace 7 à 10 véhicules particuliers. Grâce à la télématique, l'utilisateur accède et démarre la voiture à l'aide de l'application dédiée sans avoir à échanger les clés. C’est important aussi de savoir qui est au volant du véhicule partagé (responsabilité, infractions…). Enfin les données que l’on obtient grâce à la télématique vont permettre de connaître précisément l’utilisation qui est faite du véhicule (kilométrage, consommation de carburant..) et quel véhicule électrique sera le plus apte à le remplacer.
Les collectivités territoriales peuvent également favoriser l’auto-partage ouvert au citoyen, au-delà de leur propre flotte. Avec Geotab Keyless, le système d’accès sans clé pour des véhicules partagés, le processus est alors plus fluide et plus rapide. C’est la télématique qui va permettre ce passage à l’auto-partage et à l’électrification.
Quels impacts positifs peut-on espérer de la LOM ? Quelles sont les difficultés que cela pose aux professionnels ?
FD : La LOM oblige dès 2022 à remplacer (lors des remplacements de flottes) un certain nombre de véhicules par des véhicules à faibles émission : électriques ou hybrides rechargeables. Ils représentent 10% des renouvellements cette année, un chiffre qui va atteindre 70% en 2030.
Qu'il s'agisse de flottes publiques ou d'entreprises, c'est aux gestionnaires de se demander quels véhicules doivent et peuvent passer à l'électrique. Il est ainsi très utile d’étudier les usages des véhicules actuels pour pouvoir choisir quels sont les véhicules électriques les plus adaptés. Les 3 millions de véhicules reliés à Geotab dans le monde nous donnent également beaucoup d’informations techniques sur les différents véhicules électriques disponibles sur le marché: le kilométrage réel, leur véritable autonomie… C’est une donnée qu’on a en quantité suffisante pour pouvoir comparer avec les chiffres officiels constructeurs, en prenant en compte aussi bien les conditions atmosphériques que la dégradation de batterie. Lorsque le véhicule est électrique, il faut absolument qu’il soit communiquant, et donc qu’il soit connecté. Il est indispensable de suivre le niveau de charge des véhicules pour gérer sa flotte, la télématique est donc indispensable.
Nous parlons de sécurité, de productivité, d'optimisation des flottes de véhicules. Comment intégrer la transition énergétique dans toutes ces problématiques ?
FD : En matière de sécurité, il est désormais possible, grâce à la télématique, de réduire les accidents, qui peuvent avoir des coûts humains et matériels. En effet, le boîtier télématique Geotab dispose d'un accéléromètre et d'un gyroscope qui mesurent le comportement au volant. La télématique intervient aussi sur la productivité du véhicule. Elle permet d’ailleurs de remonter des codes de panne à travers des alertes sur écran qui vont faciliter l’entretien du véhicule, même prédictif. L’optimisation des flottes par le passage aux véhicules électriques est également facilitée par la télématique. La conduite des véhicules électriques est plus souple, plus sûre et moins coûteuse en termes d'entretien et d'utilisation. Cependant, les véhicules doivent être connectés, pour optimiser la recharge et la gestion des bornes dans les parkings d'entreprise qui disposent de moins de bornes que de véhicules électriques.
Quelles seraient vos recommandations pour une flotte zéro émission ? Parle-t-on d'un idéal que nous pouvons atteindre ?
FD : Je dirais que c’est un idéal mais qu’il est atteignable. C’est quelque chose qui finira par arriver lorsque tous les véhicules seront passés à l'électrique mais tout cela se planifie, s’organise. C’est ici que la télématique à un vrai rôle pour justement le planifier et l’organiser et non pas pour le faire sous la contrainte parce que la loi LOM y oblige.
Ma première recommandation serait de choisir dès aujourd’hui les véhicules qui peuvent passer à l'électrique. Donc pour cela il faut équiper les véhicules de la flotte actuelle pour savoir lesquels vont être prioritaires, soit parce qu'ils sont des consommateurs importants de carburant, soit parce que ce sont des véhicules qui ne roulent pas beaucoup. En fonction de l'usage, il va être facile de déterminer quels sont les véhicules qu’il faut passer à l'électrique. Et puis le fait d’équiper tous les véhicules va aussi permettre de réduire les émissions de CO2 sur toute la flotte même si ce sont encore des véhicules thermiques. Comme on l’a vu, l’éco-conduite, c’est quelque chose qui va avec la télématique, à partir du moment où on mesure le comportement des chauffeurs, on va réduire les consommation d'énergie. Ensuite, année après année, tous les véhicules vont passer à l'électrique. Ceux qui ne peuvent pas par exemple passer aujourd’hui à l’électrique par rapport à leur usage, pourront le faire d’ici quelques années avec des batteries permettant une autonomie supérieure.
Donc en mesurant vraiment avec la télématique les usages de la flotte, on peut planifier sur les années suivantes le passage à l’électrique de la totalité de la flotte.