Le déploiement des bornes de recharge, reflet de l’évolutions des usages des Français

Alors que le nombre de bornes de recharge pour véhicules électriques est en plein évolution sur le territoire français, leur développement reste inégal. Alors que les communes étaient jusqu'à présent compétentes dans le déploiement de ces bornes, c’est aujourd’hui l’Etat qui la coordonne au niveau national. A l’occasion du Sustainable Energies Forum, Claude Renard, coordonnateur du déploiement des bornes pour les véhicules électriques au ministère de la transition énergétique revenait sur les principaux enjeux relatifs au déploiement des bornes de recharge.
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Le déploiement des bornes pour véhicules électriques n’est pas une compétence de l’Etat en tant que tel, mais des communes qui peuvent les transférer soit aux autorités organisatrices de mobilité ou de distribution d'énergie, rappelle Claude Renard. Une coordination au niveau de l'État est cependant nécessaire car le sujet est nouveau il faut donc faire beaucoup de pédagogie. Il est important de bien le prendre en compte.
Depuis début juin, pour la première fois, le terme de bornes pour véhicules électriques est affirmé dans les décrets d’attribution du ministère de la transition énergétique qui a notamment une compétence sur les textes réglementaires et normatifs.
Aujourd’hui, rappelle le coordonateur au ministère, il y aurait 65 000 points de recharge ouverts au public, qu’il faut différencier des points de recharge privés mis en place par les entreprises. Le seuil du million de points de recharge aussi bien publics que privés a été franchi il y a quelques semaines d’après ENEDIS. Il y a donc un faible pourcentage de points de recharge ouvert au public par rapport au nombre total de points de recharge disponibles en France.
Sur ces 65 000 points de recharge, seuls 10% sont en recharge à haute puissance. Il faut donc bien faire la distinction entre la recharge normale (en dessous de 22 kilowatts) et la recharge haute puissance (au-delà de 22 kilowatts en courant continu). Pour lui cette distinction est importante car il n’y a pas les mêmes valeurs financières en termes d’investissement.
De même, mes objectifs quantitatifs bruts n’ont pas de signification précise. Concernant les questionnements sur les 100 000 bornes, Claude Renard précise que ces objectifs ont été définis par la PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie) pour fin 2023. Cela a été avancé dans le contrat stratégique de filière automobile entre le ministère et les représentants de la filière.
L’objectif des 100 000 bornes provient d’une directive européenne datant de 2014 précisant qu’il faudrait un point de recharge pour 10 véhicules électrifiés.
Cet indicateur est cependant obsolète pour Claude Renard, car en 2014 il n’existait pas de recharge rapide, c’est quelque chose de relativement nouveau et qui à largement évolué. Les premières recharges rapides étaient d’une puissance de 50 kilowatts aujourd’hui elles atteignent les 350 kilowatts sur les services d’autoroute.
Du point de vue accompagnement, l’Etat essaie d’accompagner sur tous les usages, que ce soit le résidentiel collectif ou encore les grands axes routiers.
Les investissements sont très longs en termes d’acquisition d’après Claude Renard. Il y avait dans le plan de relance une seule ligne budgétaire de 100 millions d’euros dédiée aux aires de service d’autoroute début 2020. Fin 2022, il y aura 100% des aires de services du réseau concédé qui seront équipées des bornes de recharge haute puissance. Au début de 2021, le pourcentage d’aires équipées était de 30% et d’ici la fin de l’été, ce pourcentage passera à 60%.
Le coordonateur du ministère de la transition énergétique rappelle que les investissements relatifs aux bornes de recharge sont très longs. Le raccordement au réseau public de distribution se fait en moyenne en 6 mois, les délais d’approvisionnement dépassent parfois les 9 mois. Il y a une saturation des produits d’un côté et des retards de livraisons des constructeurs automobiles, qui évoluent de manière cohérente.
Pour lui, il ne s’agit pas de fixer un objectif de 100 000 ou 500 000 à une date précise. Tout dépendra du mixte entre recharge normale et haute puissance et entre les recharges privées et accessibles au grand public, et l’évolution de la capacité de recharge des véhicules.
Aujourd’hui, 40% des véhicules électriques n’ont pas de recharges rapides. Pour Claude Renard ce n’est pas une fatalité puisque ces véhicules ne sont pas faits pour les grandes distances, ils ne devront pas rouler sur autoroute et pourront être rechargés à domicile. Il existe une segmentation très forte des différents usages de véhicules électriques qu’il faut prendre en compte dans le déploiement.
Le véhicule électrique massivement est une opportunité incroyable pour équilibrer le réseau selon Claude Renard et permet de lisser le dispositif des réseaux.
Le véhicule to grid, en cours de développement, permet de réinjecter l’énergie stockée dans le véhicule au moment des heures de pointe. Il y a une absence d’effet négatif du véhicule électrique sur le réseau et un effet positif.
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