Pouvez-vous nous partager comment s’est initié l’engagement d’Amazon en faveur du développement durable ?

Julie Laboureix : L’engagement d’Amazon dans le développement durable a été pris dès 2019 avec The Climate Pledge, que nous avons co-fondé, et qui est un engagement que nous avons pris d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, soit 10 ans avant l’échéance de l’Accord de Paris. Cet engagement porte sur l’ensemble de nos activités ; nous l’avons pris pour nous-mêmes, et avons invité toutes les entreprises qui le souhaitent à nous rejoindre, qu’elles soient partenaires d’Amazon ou non.

Nous espérons apprendre tous ensemble, de manière symbiotique.

- Julie Laboureix, Directrice Retail et Ambassadrice développement durable pour Amazon en France

Quels sont les autres objectifs du Pledge ?

JL : Nous avons pour ambition d’atteindre les 100% d’ENR sur l’ensemble de nos activités d’ici 2025, soit 5 ans avant l’objectif initial ; Nous y arrivons en créant nos propres parcs et installations solaires, et en achetant auprès des énergéticiens, ce qui fait de nous le plus gros acheteur d’énergie renouvelable privé dans le monde.

Nous mettons aussi en avant et facilitons pour les consommateurs l’accès à nos produits à moindre impact et nous améliorons nos emballages. Nous avons notamment réduit de 38% le poids de nos emballages depuis 2015. En France, nous avons annoncé la fin des emballages plastiques à usage unique pour les livraisons effectuées au travers de notre réseau de distribution et avons également annoncé la suppression progressive des coussins d’air en plastique dans nos emballages en France.

Nous avons notre rôle à jouer en tant qu’entreprise, mais chacun d’entre nous, en tant que citoyen et consommateur, doit avoir accès à une sélection de consommation durable pour faire les bons choix.

- Julie Laboureix, Directrice Retail et Ambassadrice développement durable pour Amazon en France

À l’occasion du Salon des Maires, Amazon annonçait un investissement de 3 millions d’euros dans la restauration de la nature et de la faune en France, dans le cadre du Programme Nature 2050 de CDC Biodiversité. Pouvez-vous en dire plus ?

JL : En 2019, nous avons créé le Right Now Climate Fund qui, au-delà de la décarbonation, nous permet de contribuer à la restauration et à la conservation des espaces naturels dans le monde.

Nous avons effectivement annoncé le premier investissement de ce fonds en France à l’occasion du Salon des Maires : une dotation de 3 millions d’euros au fonds Nature 2050, qui a été créé par CDC Biodiversité. C’est une démarche dans la lignée de notre stratégie long-terme et de notre ambition. Ce qui nous a beaucoup plu dans l’approche de Nature 2050, c’est la sélection des projets par un comité scientifique, qui regroupe des acteurs reconnus comme l’ADEME ou l’Agence française pour la biodiversité ; vrai gage de qualité pour notre investissement.

Une autre dimension intéressante : aujourd’hui, ce fonds gère une cinquantaine de projets un peu partout en France, ce qui correspond bien à notre ancrage, car nous avons plus de 35 sites répartis sur le territoire. Nous voulions des actions assez variées, dans des centres urbains, sur des forêts, sur des zones humides… Concrètement, cette dotation de 3 millions fait de nous l’un des principaux contributeurs à ce fonds, et doit permettre de préserver plus de 600 000m2 de terrain, soit 80 terrains de foot.

En octobre 2022, vous aviez également annoncé un investissement d’un milliard d’euros pour électrifier le réseau de transport d’Amazon en Europe, avec 250 millions alloués au réseau français. Que souhaitez-vous accomplir avec ce fonds ?

JL : Il est très important pour nous de décarboner nos moyens de transport et toute notre logistique. Avec ces 250 millions d’euros en France, nous allons poursuivre l’électrification et la décarbonation de notre réseau de transport en France, pour livrer nos clients de manière plus écoresponsable. Nous prévoyons une flotte de 300 poids-lourds électriques en France dans les 5 prochaines années.

Nous savons que vous cherchez à développer la cyclo-logistique, avec des micro-hubs établis dans 10 grandes villes françaises. La livraison du dernier kilomètre représente un enjeu important pour Amazon ?

JL : La logistique, de façon générale, constitue le cœur de notre activité. Notre ambition est d’arriver à livrer le maximum de villes en France avec une mobilité qui soit la plus décarbonée possible. Il y a déjà un certain nombre de villes en France, typiquement Paris, Caen, Vincennes, où plus de 2 colis sur 3 sont livrés avec des mobilités douces (véhicules électriques, vélos cargo électriques ou livreurs à pied) et nous sommes même à 9 colis sur 10 à Lens, Arras, Nantes, Annecy, Annemasse, Rouen ou encore Reims. Au total, ce sont 10 millions de colis qui ont été transportés par ces mobilités douces en 2021 – ce volume est en constante évolution.

Concernant la mise en œuvre de la cyclo-logistique il y a des contraintes techniques particulières ; nous devons travailler main dans la main avec les pouvoirs locaux et des partenaires implantés. Nous avons dû trouver de nouveaux entrepôts au plus proche des villes : ces derniers concentrent les livraisons acheminées par camion en provenance de nos agences de livraison, et les livreurs à vélo prennent ensuite le relai sur le « dernier kilomètre » en centre-ville.

Dès 2017, Amazon a introduit la cyclo logistique dans ses activités de livraison et nous avons commencé avec 3 vélos à Strasbourg. L’idée a progressivement fait son chemin et mi-2020, nous avons lancé une opération plus vaste à Paris, ville qui a permis d’élaborer une stratégie responsable et efficace à l’échelle d’une grande métropole pour ensuite étendre ces modes de livraison à l’ensemble du territoire. Les clients Amazon sont désormais livrés à l’aide de vélos cargo dans une dizaine de villes françaises : Annecy, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Rouen, Strasbourg, et Toulouse.

Quelques chiffres

The Climate Pledge, c’est

• Un engagement à atteindre l’objectif zéro carbone d’ici 2040
• Plus de 370 signataires dans le monde
• Un badge “Climate Pledge Friendly” qui s’appuie sur 39 certifications externes (FSC, Ecotext, labels bio, labels qui valorisent une moindre consommation d’eau ou d’énergie, etc.)