Automotive : coup d'accélérateur au Mobile World Congress
En janvier, les analystes du HUB remarquaient déjà le très fort accent "mobilité" donné au Consumer Electronic Show de Las Vegas. De la même manière, le Mobile World Congress 2018 a vu de nombreuses marques automobiles et leurs véhicules ont trouvé leur place sur le territoire sacré des entreprises télécoms.
Le véhicule : nouveau champ de bataille entre iOS et Android
Premier symptôme de cette tendance à la mobilité, l’usage de plus en plus fréquent des OS mobiles pour connecter les véhicules. Désormais ils sont exploités jusqu’aux trottinettes électriques. Archos était le premier à présenter la sienne "Citee Connect" lors du MWC. Il s’agit d’une trottinette électrique Xioami équipée d’une tablette Android sur le guidon. Elle bénéficie donc de toutes les plus-values logicielles apportées par les applications disponibles du play store. On pense notamment au GPS.De leur côté, les marques automobiles se mobilisaient en nombre derrière de grands noms tels que Toyota, BMW, SEAT, Mercedes ou encore Ford. Elles ont toutes profité du Mobile World Congress pour présenter les innovations qui façonneront "l’automotive" de demain.
Le développement du mobile influencé par l’automotive
Cette emprise sur les technologies mobiles se traduit parfaitement par l’émergence de la 5G. Pour la première fois, le développement d’un standard de réseau téléphonique est influencé par la 5G Automotive Association (5GAA), un regroupement de leaders de l’automobile et des télécoms qui envisagent ensemble la manière dont ce nouveau réseau mobile pourra être exploité dans le cadre du marché de l’automotive et des smart cities.Huawei, membre de la 5GAA, a d’ailleurs profité de sa présence au MWC pour démontrer la capacité de ses processeurs mobiles Kirin 970 à se comporter comme des intelligences artificielles. En associant son smartphone Mate 10 Pro (animé par ce processeur) à une Porsche, la société chinoise a réussi l’exploit de doter la voiture des capacités de base d’un véhicule autonome (conduite lente, capable d’éviter automatiquement des obstacles bien visibles, le tout dans un environnement contrôlé). Huawei entend démontrer qu’à l’avenir les technologies mobiles pourraient être si puissantes qu’elles permettront aux constructeurs automobiles d’aller jusqu’à automatiser le comportement de leurs véhicules sans pour autant avoir à les équiper de leurs propres IA.https://youtu.be/JBGRRx-aSpUVidéo promotionnelle ne reflétant pas la réalité de la démonstration réalisée au MWC.SEAT a mis les bouchés doubles pour faire parler de sa marque. Avec l’Ateca, le fabricant automobile devient le premier à commercialiser, en Europe, un véhicule embarquant l’assistant vocal d’Amazon Alexa à son bord. Tous les futurs modèles de la marque intègreront une interface utilisateur ultra connectée avec des écrans tactiles affichant les fonctionnalités mobiles que les développeurs voudront ajouter à l’écosystème automobile. SEAT a par exemple présenté une conversation écrite totalement synchronisée entre le tableau de bord d’un véhicule et un smartphone.https://youtu.be/VaJMpbLZby4De son côté, Mercedes, est revenue sur sa stratégie CASE (pour Connected, Autonomous, Shared, Electric) régissant la conception de ses prochaines voitures. Une occasion pour tous les visiteurs d’assister à la première démonstration de la future Mercedes Class-A : animée par l’intelligence artificielle MBUX (Mercedes-Benz User Experience) et disposant de ce qui pourrait bien être le tableau de bord connecté le plus performant du marché. Ce dernier, animé par les puces graphiques (GPU) de Nvidia, s’attire régulièrement les bonnes critiques de la presse comme étant simple d’utilisation et visuellement aussi attrayant que ce qu’un iPhone peut proposer via iOS.https://youtu.be/yn6XFo9hFNo
Hyper connectivité = véhicule peu fiable ?
Une véritable plus-value pour Mercedes qui pourrait arriver à combler le désamour des utilisateurs face aux véhicules connectés. En effet, si tous les constructeurs automobiles voient dans l’automotive le Graal de la modernité, en 2017 Opinion Way présentait une étude pour Dekra Automotive, indiquant que seulement 28 % des Français souhaiteraient disposer du Wifi et 12 % d'un assistant vocal dans leurs véhicules. 81% des Français expliquent ce désaveu par la crainte que l’hyper connectivité augmente les chances de dysfonctionnement des véhicules équipés.C’est typiquement pour adresser ces problématiques de fiabilité que Ford Motor Company a développé le projet open source SmartDeviceLink (SDL). Cette plateforme vise à standardiser l’ensemble des interfaces existantes entre le conducteur et son véhicule dans le cadre des programmes d’automotive. Couplée à Android, iOS, ou en toute indépendance, ce système d’exploitation gagne en puissance depuis octobre 2017. Il permet par exemple au groupe Sygic, qui se revendique éditeur de "l’application de navigation la plus avancée du monde," d’annoncer l’exploitation de sa solution Driving Assistant dans les prochains véhicules Ford. Leurs conducteurs profiteront de fonctionnalités GPS avancées, mais aussi d’un accès à des informations utiles telles que le tarif de l’essence en temps réel aux pompes à proximité.
Ce jeudi 8 mars aura lieu le HUBDAY Future of Mobile Engagement au MEDEF. Vincent Ducrey, CEO et cofondateur du HUB Institute, ouvrira l'événement par une présentation complète et détaillée des tendances mobiles qui se sont dégagées lors du Mobile World Congress 2018. Ne manquez pas cette opportunité en obtenant votre billet, ou en consultant la diffusion en streaming sur notre page Facebook.