Comment Quadient a redéfini la livraison du dernier kilomètre au Japon avec des consignes à colis automatisées
Contexte :
Au Japon, la croissance de l’e-commerce est l’une des plus fortes au monde. 65% de la population en fait déjà usage, soit 82,6 millions de personnes. La hausse d'utilisateurs est estimée à 7,6% supplémentaires en 2022. Les magasins de proximité Konbini qui servent de point relais, également appelés « PUDO » (Pick Up Drop Off), se retrouvent saturés par le volume de colis qui surcharge les collaborateurs et l’espace disponible. L’enjeu de la réduction de l’impact environnemental du dernier kilomètre est très présent au Japon, alors que l’échec de la livraison à domicile est supérieur à 15 %, malgré 3 tentatives systématiques.
Objectifs :
Quadient se propose alors de fournir aux citoyens japonais une solution de livraison innovante et adaptée aux enjeux de la ville durable. Ceux-ci sont au nombre de 5 :
- Ecologie : un besoin de régulation et de réduction du trafic en ville et des nuisances associées : bruit, pollution, bouchons…
- Proximité : faciliter l’expérience de livraison e-commerce pour les habitants
- Nouvelle infrastructure de livraison et de collecte de colis ou d’objet : construire un lien durable entre les transporteurs et les habitants
- Développement des services de quartier : créer un réseau accessible de points de livraison pour les acteurs locaux
- Sans contact : respecter des normes sanitaires dans un monde post-Covid
Idée
Face à ces enjeux, Quadient imagine une solution de consignes à colis automatisés, répartis dans un réseau dense et ouvert. En pratique, les casiers s’ouvrent d’abord au travers d’une interface avec écran et ensuite, pour les nouvelles générations, par Bluetooth au travers d’une application mobile, sans contact. Les transporteurs peuvent ainsi y déposer les colis en cas d’échec de livraison à domicile dès la première tentative. Le destinataire aura un accès exclusif et sécurisé au casier, disponible en permanence, et proche de son domicile.
Quadient prévoit le projet sur 5 ans, et vise l’installation de 3 000 consignes automatiques dans les lieux de forte fréquentation sur l’ensemble du pays.
Moyens :
Quadient lance le projet en 2016, en partenariat avec le principal transporteur du Japon, Yamato Transport Co., qui gère 90% des livraisons. D’autres transporteurs tels que Sagawa et DHL rejoignent rapidement le projet, ce qui permet le déploiement d’un réseau de consignes dense, facile d’utilisation, et ouvert, l’utilisation des consignes étant désormais partagée entre les transporteurs.
Résultats :
- L’objectif de 3 000 consignes en 5 ans a rapidement été dépassé, puisque 4 ans après le lancement du projet déjà 5 500 consignes étaient déployés, dont 4 000 à Tokyo. Cela correspond à 120 000 casiers autonomes.
- L’opération est un vrai succès, avec 1 million de colis qui y transitent mensuellement, et répond aux attentes des acteurs locaux, qui y trouvent des usages multiples. En effet, si le réseau de consignes était d’abord à destination des transporteurs pour faciliter la livraison du dernier kilomètre, les particuliers l’ont vite adopté et s’en servent également entre eux pour leurs échanges e-commerce. Certains expéditeurs y déposent aussi leurs colis pour faciliter leur prise en charge par le transporteur.
- Quadient envisage d’autres partenariats avec des acteurs locaux tels que les pharmacies, qui pourraient déposer dans les casiers les médicaments prescrits sur ordonnance et ensuite assurer un suivi téléphonique avec les patients.
- Le projet a permis de réduire par 3 le nombre de tentatives de livraisons à domicile générant ainsi un impact positif sur les émissions de gaz à effet de serre du dernier kilomètre.
Conclusion
L’expérience du Japon s’est révélée inspirante pour de nombreuses villes, qui y voient un modèle à reproduire. Des projets sont en cours de discussion avec plusieurs villes européennes pour optimiser la tournée des transporteurs et accompagner le développement de l’activité e-commerce des commerçants de proximité. Les villes européennes travaillent sur un socle juridique qui rendrait possible une telle collaboration entre les villes et les entreprises.
La maturité du marché japonais est plus importante et leur permet d’aller plus vite que nous sur certains sujets. Ces villes nous donnent des exemples réels de projets durables qui fonctionnent et sont sources d’inspiration.
- Daniel Malouf, Chief Solution Officer - Quadient