Forum des Interconnectés : un catalyseur

Au cœur de cette transition, le Forum des Interconnectés, tenu récemment à Marseille, qui a brillamment souligné l'impératif de placer le numérique et l'IA au centre des débats politiques. Sous le thème évocateur "Le numérique au cœur des transformations", ce rassemblement a mis en exergue la nécessité d'une approche intégrée de l'IA, mettant l'accent sur les implications sociales, écologiques et éthiques de ces technologies dans la sphère publique. Les échanges ont amené les participants à reconnaître le rôle primordial des collectivités dans l'adoption éthique de l'IA, en mettant l'accent sur des aspects cruciaux tels que la lutte contre la fracture numérique, la protection de l'environnement et la gestion sécurisée des données.

Les discussions du forum ont révélé une vision commune : l'IA ne se limite pas à un outil technologique, mais s'impose comme un véritable levier de transformation sociale et administrative. L'accent a été mis sur des projets pionniers et des initiatives de terrain, illustrant concrètement comment l'intégration de l'IA dans les services publics peut améliorer significativement l'efficacité administrative, la qualité des services aux citoyens et la réactivité des collectivités face aux défis urbains contemporains.

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Donner le pouvoir aux agents publics : l'administration proactive

La transformation interne des administrations est un thème d’actualité. L'orientation vers une administration proactive, où les besoins des usagers sont anticipés grâce à l'analyse prédictive et à l'automatisation, a été mise en avant comme une étape cruciale vers un service public plus agile et réactif. À Marseille, Arnaud Mercier, conseiller métropolitain en charge du numérique, a souligné l'importance des technologies numériques pour résoudre des défis complexes tout en restant fidèles aux valeurs de la métropole. 

Un "callbot" pour désengorger le centre d'appels qui gère la majorité des 700 000 appels annuels a notamment été mentionné, illustrant comment ces innovations s'intègrent dans un marché en croissance, estimé à 5,8% en 2024 avec un chiffre d'affaires de 66,2 milliards d'euros en France.

L'étude "Transformation digitale des collectivités territoriales 2024 : cap sur la proactivité", réalisée par le HUB Institute en partenariat avec Salesforce, et présentée au MOBILITY Impact Forum, révèle une mutation profonde : les services publics, grâce à l'IA, s'orientent vers une proactivité sans précédent, avec des requêtes mieux comprises, voire anticipées, et des agents dédiés à des missions à plus forte valeur ajoutée.

La direction interministérielle du numérique de l'État (Dinum) a lancé un chantier ambitieux d'administration proactive, visant à anticiper les besoins des usagers. Cette initiative a déjà conduit à une multitude de projets innovants au sein de diverses administrations, de la DGFIP à la Gendarmerie nationale, en passant par France Travail, cherchant à exploiter efficacement les données pour simplifier les processus et améliorer la qualité des interactions. Cette démarche a conduit à une meilleure compréhension des besoins des usagers, réduisant les délais et le non-recours aux prestations par manque d'information.

Les collectivités territoriales embrassent également ce mouvement de transformation digitale. En effet, l'étude révèle que les Français évaluent à 6,5/10 la qualité de la relation avec leurs collectivités locales, indiquant une marge de progression significative. La digitalisation offre aux agents publics la possibilité de se dégager des tâches répétitives pour se concentrer sur des interactions plus humaines, renforçant ainsi l'attractivité du secteur public dans un contexte de pénurie de talents.

Pour naviguer vers l'administration proactive, les collectivités se tournent vers l'IA, dans ses formes analytique, prédictive, ou générative. Cette dernière, encore à ses débuts, promet de révolutionner le traitement des tâches répétitives à moindre coût. En parallèle, la Dinum développe un modèle d'IA ouvert et souverain, adapté aux besoins du service public, qui devrait être lancé en test en 2024.

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Vers une gouvernance éclairée et une culture de la donnée

À ce jour, environ 1100 collectivités ont commencé à développer leur culture de la donnée, principalement dans les régions, départements et grandes villes. Cependant, plus de 80% d'entre elles n'ont pas encore pleinement exploité leur potentiel en matière de données. L'année 2024 devrait voir une accélération de cette tendance, avec des données de plus en plus ouvertes, interconnectées et partagées, notamment grâce à la loi 3DS qui facilite l'échange de données entre administrations.

Le forum des Interconnectés a également souligné l'importance d'une gouvernance éclairée et d'une culture de la donnée robuste au sein des collectivités. La nécessité d'une approche interconnectée et ouverte des données a été reconnue comme essentielle pour exploiter pleinement le potentiel de l'IA dans la gestion publique.

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Dans le Grand Paris, la nouvelle édition des Quartiers d'Innovations

Il y a tout juste un an, la Métropole du Grand Paris dévoilait le programme "Quartiers Métropolitains d'Innovations", une initiative visant à encourager l'expérimentation urbaine pour améliorer l'action publique. Depuis les résultats révélés lors de Vivatech 2023, trente solutions innovantes sont en phase d'expérimentation à travers l'agglomération, avec un accent sur la transition écologique et sociale. Dans cette nouvelle édition, le programme accueille six nouvelles communes, élargissant le champ d'innovation urbaine : Athis-Mons, Aubervilliers, Fontenay-sous-Bois, Sucy-en-Brie, Issy-les-Moulineaux, Argenteuil.

Pour adapter l'accompagnement aux besoins spécifiques de chaque commune, deux phases de diagnostic territorial sont prévues. L'appel à projets lui-même, visant à sélectionner des expérimentateurs, se fera également en deux temps, du 13 mai au 16 juin prochain, puis en janvier 2025. Depuis leur sélection, les six communes ont déjà profité de formations sur l'expérimentation urbaine et la communication de projet grâce au Pass Expé, en collaboration avec Paris&Co.

Parmi les solutions pionnières déjà actives, le HUB Institute avait relevé Wintics Cityvision, EcoFlow et Tracemob, qui se distinguent comme exemples parfaits du potentiel de l'IA pour remodeler nos cités. Wintics Cityvision utilise l'analyse vidéo pour générer des indicateurs complets sur la dynamique urbaine, EcoFlow optimise la mobilité urbaine et la qualité de l'air grâce à des insights basés sur les données, et Tracemob, une application mobile open-source, permet aux citoyens de suivre leurs déplacements tout en protégeant leur vie privée. Ces initiatives soulignent une tendance plus large à utiliser l'IA pour relever des défis urbains complexes, rendant les villes plus vivables, efficaces et connectées.

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Former les futures générations

À l'avant-garde de cette vague transformatrice, "Kesk'ia" par Evolukid, une autre initiative mise en avant lors de la précédente édition et qui incarne la vision de l'intégration de l'IA dans l'ADN du secteur public. Spécialisée dans l'éducation et l'engagement des jeunes dans l'IA et les domaines connexes, Kesk'ia est un exemple de l'approche proactive nécessaire pour préparer la main-d'œuvre future aux défis et opportunités que présente l'IA. 

Un hackathon sera tenu pour les jeunes résidents de Noisy-le-Grand le 5 mai prochain, afin de démontrer les implications pratiques de ces technologies dans la résolution de problèmes réels.

Cette initiative est un phare pour le secteur public, illustrant l'immense valeur de promouvoir une culture de l'innovation et de l'apprentissage dès le plus jeune âge. En investissant dans des programmes tels que Kesk'ia, les agences publiques peuvent cultiver un bassin de talents non seulement compétents en IA, mais aussi profondément conscients de son potentiel à stimuler le progrès sociétal.

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