Digital instore : des robots aux étiquettes dynamiques, vers un magasin autonome ?
Après une édition 2021 tout en digital, le retour en physique à la NRF était un peu atypique, avec 10 000 visiteurs estimés. Moins de monde mais plus de maturité, avec beaucoup de V2 ou V3 de produits qui fonctionnent. Beaucoup de startups qui ont profité du boom du e-commerce, mais aussi à New York de nombreux espaces de retail vides : beaucoup de business ont fait faillite et de nombreux New Yorkais qui ont perdu leur emploi (⅓ étaient sans emploi en avril 2021), tandis que certains sont sortis gagnants comme Home Depot, Costco et Target. Plus de 30 milliards de dollars de pertes et des taxes qui vont augmenter au-delà du niveau de la Californie.
Début 2022, Emmanuel Vivier constate moins d’innovation dans les boutiques, donnant plutôt la priorité à survivre et à passer le cap du e-commerce. Le digital instore est parfois un acte manqué, peu efficace voire même inutile avec des écrans en panne ou des robots d’accueil incapables de répondre aux questions posées. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre, entre le bon moment, la bonne technologie et le bon coût et ROI pour répondre aux frustrations des consommateurs. En effet, la technologie peut doubler la rentabilité des magasins, surtout face à la montée du e-commerce : en effet, passer à l’omnicanal, c’est 5% de rentabilité en moins, puisqu’il faut aller chercher le trafic sur le web, et faire face à une concurrence élargie.
Le HUB Institute a détecté plusieurs magasins innovants à New York qui parviennent à exploiter le potentiel du digital instore : ainsi le Nike Store depuis 2 ou 3 ans investit dans des applications pour gérer les parcours clients, plus facile à mettre à jour que des bornes en magasins. Microsoft crée un centre d’expérience : showroom, lieu d'événement, et magasin à la fois. Taco Bell rappelle ce que fait déja McDonald's en France avec des écrans connectés pour la prise de commande, et des lockers pour récupérer sa commande et moins mobiliser le staff.
1) Robotique
On constate la fin des robots gadgets, qui manquaient de spécialisation et d’utilité. On voit plutôt se démarquer des robots plus sophistiqués et spécialisés, qui sont majordomes, barmans, compagnons ou même pizzaiolos.
Côté logistique, de nombreux robots sont spécialisés dans l'inventaire pour décharger le staff des tâches de logistiques comme Trax par exemple, ou les robots Avidbots pour nettoyer dans le supermarché. Ce sont aussi des robots pour aider en back office pour préparer les commandes, et des robots qui amènent les plats au restaurant : à 4,50$ de l’heure pour un robot, c’est une vraie alternative au manque de main d'œuvre sur le marché.
2) Rayons Connectés
En magasins, les écrans permettent d’attirer l’attention, d'informer, de divertir et d'inspirer. Parmi les acteurs présents à la NRF, Crown TV travaille avec Bouygues Télécom pour piloter les écrans et définir les contenus projetés. Perch Interactive est quant à lui spécialiste du digital en magasin pour proposer une expérience très fluide, où le dispositif technologique agit de manière invisible.
De plus, les acteurs de la tech arrivent sur le mobilier connecté grâce à leur bonne connaissance du retail. Plusieurs acteurs comme Solu-m ou Hanshow proposent des étiquettes intelligentes pour un pricing dynamique. La solution de Ses Imagotag, implémentée chez Monoprix, prend des photos des rayons pour faire remonter en temps réel le niveau de stocks, ce qui permet un gain de temps d’1h30. Autre technologie, la RFID qui permet de scanner les produits et d’avoir un inventaire en temps réel.
3) Commerce autonome
Amazon est un géant du retail, avec 1,6 millions employés dans le monde. À l’origine plateforme de e-commerce, aujourd’hui Amazon se diversifie et lance des magasins de vêtements, des salons de coiffure, de nouveaux concepts alimentaires comme Wholefood et aussi Amazon Go, qui propose de multiples moyens pour payer dans le magasin, et une technologie qui est disponible pour d'autres magasins.
Le commerce autonome voit d’autres acteurs émerger, comme Aldi, Carrefour, Auchan, Boxy. Chacun fait évoluer le concept pour se l’approprier, comme Carrefour Flash qui se passe du téléphone pour proposer une identification par CB directement.
Si le magasin autonome semble ambitieux à mettre en place, des acteurs comme Edgify proposent des technologies de caisse autonome connectée à l’internet. Enfin, la version low tech du magasin autonome correspond aux distributeurs automatiques, comme ceux de Swyft pour proposer de la joaillerie ou Shinsegae dont les distributeurs automatiques comprennent combien de cannettes sont prises.