Encourager les modes de transport alternatifs avec Hove et le réseau Stan
L'ajout d'artefacts [pour rendre les données anonymes] peut être fastidieux pour le réseau neuronal et rendre les données douteuses ou inutilisables.
- Gaëlle Bardoul, Directrice Marketing, Mobilité et Relation Clients chez Keolis Grand Nancy
Pouvez-vous nous présenter le Service de transport de l'agglomération nancéienne et les nouveautés à venir pour la métropole ?
Gäelle Bardoul : Le réseau Stan, c’est le réseau de l’agglomération de Nancy, qui est en pleine mutation car le Grand Nancy a décidé d’élaborer et de conclure un plan métropolitain des mobilités. Pour sa première opération concrète, la métropole a décidé d’arrêter le tramway sur pneus actuel à partir du 12 mars de cette année, pour le remplacer par un trolleybus (véhicule électrique sur pneumatique) articulé qui sera en service à partir de la rentrée de septembre 2024.
Nous réfléchissons aussi en parallèle à un futur réseau de transport qui donnerait la part belle aux modes actifs, que ce soit le vélo, la marche à pied… Mais il est aussi question d’une augmentation du nombre de lignes structurantes qui équipent le réseau. Aujourd’hui, nous avons une ligne principale qui transporte 40% de la fréquentation et 3 lignes de bus à haut niveau de service ; à la demande de la métropole, une quatrième va voir le jour, possiblement à l’aune du lancement du projet Trolleybus.
Post-COVID, la fréquentation du réseau Stan est-elle revenue à la normale ?
GB : La fréquentation n’est pas encore revenue au niveau de fréquentation de 2019. Nous avons presque récupéré l’intégralité de ce qu’elle était sur le réseau de bus – pas loin des 98%. Mais la ligne de tramway a connu son lot de déboires après la pandémie, et aujourd’hui nous stagnons à un taux de reprise d’environ 80%.
Comment arrivez-vous à mesurer l’attractivité du réseau Stan par rapport à la voiture ou même au vélo et à la marche ?
GB : Nous utilisons bien sûr les données billettiques, qui nous permettent de vérifier que la fréquentation augmente sur certaines lignes ou certains tronçons grâce à la validation des titres. Des cellules compteuses à bord des véhicules enregistrent en plus le nombre de montées et descentes à bord. Nous nous appuyons bien sûr aussi sur des données de comptage habituelles, grâce à des enquêtes, ou encore des études de terrain.
Enfin, nous avons recours à deux outils acquis grâce à Hove
- Un système de suivi des traces GPS anonymisées avec la plateforme Patterns
- Un système de suivi des traces mobiles des portables pour pouvoir comptabiliser le nombre d’utilisateurs, mais aussi leur origine et leur destination
Comme ils sont soit macro, soit extrêmement précis, ces outils ne peuvent pas être utilisés indépendamment les uns des autres. C’est leur combinaison qui nous permet de mesurer l’attractivité du réseau, mais également celle de certaines mesures prises par la Métropole.
Depuis décembre 2020, le Grand Nancy a rendu le réseau Stan gratuit les week-ends, et comme cela ne requiert pas de titre de transport, les données billettiques ne peuvent pas être utilisées. Le transport est aussi gratuit pour les moins de 18 ans, mais là la validation obligatoire de leur titre permet de vérifier quelle ligne ils utilisent le plus, quel jour ils se déplacent le plus…
Grâce à ces mesures, la fréquentation a augmenté de près de 20% sur les lignes structurantes le week-end ; des enquêtes de comptage et des enquêtes qualitatives auprès des usagers à bord ont été menées pour nous assurer de leur succès.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour les 5 années à venir ?
GB : De retrouver le niveau de fréquentation que nous avions avant la crise sanitaire, que ce soit grâce aux habitués ou à de nouveaux usagers. Nous voulons faire découvrir le futur trolleybus à davantage d’habitants, leur faire l’essayer pour qu’ils l’adoptent ! L’important, c’est de donner envie aux usagers d’utiliser davantage les modes de transports alternatifs à la voiture pour se déplacer, pas parce qu’ils n’ont pas le choix mais parce qu’ils en font le choix.