France Hydro Electricité : l’hydroélectricité face au défi de la flexibilité
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Ghislain Weisrock introduit son intervention en affirmant que “le green deal change tout”. Le Green Deal révèle plusieurs choses : le besoin de décarbonation du mix énergétique mais également le besoin croissant de flexibilité.
Il existe plusieurs sources de flexibilité, avec 4 caractéristiques distinctes :
- La commandabilité : la capacité à réagir à un signal
- La dynamique : la capacité de ramping (MW/unité de temps)
- La puissance commandable (MW)
- L’énergie pouvant être fournie (MWh)
Selon Ghislain Weisrock l’hydraulique est essentielle pour l’équilibre du système électrique.
Si aujourd’hui l’hydro disparaissait du réseau européen, le risque de blackout serait très important.
- Ghislain Weisrock, Référent réseaux et Europe (France Hydro Electricité)
France Hydro Électrique a collaboré avec EDF Hydro, le CNR, la SHEM et l’ADEME sur une étude visant à démontrer les besoins de flexibilité actuels, la contribution de l’hydraulique, l’évolution des besoins de cette flexibilité et les évolutions envisageables du modèle de marché. Ajouté à cela, les bons signaux à détecter pour le maintien ou le développement de moyens flexibles.
L’état des lieux actuel de la flexibilité de l’hydraulique révèle plusieurs choses concernant la variation de demande résiduelle. L’hydro couvre 50% de la demande sur les échéances inférieures à la journée et 20% pour les échéances journalières. Sur les échéances hebdomadaires et saisonnières, l’hydro couvre 10% de la demande.
Compass Lexecon a batti pour France Hydro un modèle offre-demande à l’horizon 2050 : “nous avons simulé 2 scénarios contrastés pour révéler les problématiques du modèle de rémunération de la flexibilité”, explique Ghislain Weisrock.
Résultats à 2050 :
- Les besoins de flexibilité augmenteront très fortement (facteur 5) : la flexibilité journalière se situera entre 10 à 40 GWh/h et la flexibilité hebdomadaire entre 100 à 700 GWh/h.
- Il y aura un développement massif de capacités flexibles. (Le suréquipement des barrages existants est économique (+900MW + davantage de STEP (+5 à +10 GW))
Autre constat : il n’y aura pas de rentabilité naturelle. Selon les scénarios sur 2030-2050, il y aura des investissements massifs allant de 3,5 G€/an à 4,5 G€/an mais il y aura des manquements allant de 1 G€/an à 2,2 G€/an. Ghislain Weisrock l’affirme : “Le missing moyen reste à être couvert par une rémunération spécifique.”
Pour conclure, à ce jour, la limite du modèle de marché actuel se situe dans l'absence de signal à l’investissement. Pour y remédier il y a plusieurs solutions, que Ghislain Weisrock cite ici :
- Suivi de la demande résiduelle
- Gestion des aléas par constitution des réserves
- Mettre en place un mécanisme de capacité à compléter pour la flexibilité
- La mise en place de réseaux
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