Human cities : des villes réellement 'smart'
De plus en plus présente dans le langage courant, des politiques aux médias en passant par les entreprises, la smart city vient aujourd’hui se confondre avec les technologies sur lesquelles elle appuyait son développement.
Or, cette conception selon laquelle l’optimisation des infrastructures et des services urbains passe nécessairement par l’introduction de technologies est source de malaise et controverses. Une ville ne peut se prétendre « smart » seulement parce qu’elle intègre des outils numériques à ses rues. Les habitants attendent des technologies qu’elles rendent leur vie plus agréable, sans pour autant faire leur bonheur sans eux, voire malgré eux.
En tant que co-présidents du groupe de travail de l’AmCham France sur les smart cities, nous avons fait émerger, dans le livre blanc « Human cities : pour en finir avec les ‘smart’ cities », des recommandations innovantes et concrètes relatives aux développements des villes intelligentes au travers de retours d’expérience d’entreprises membres qui sont pionnières de la smart city. Nous avons également pris en considération les conseils et points de vue de décideurs publics et d’experts de la société civile et du monde académique.
Les habitants attendent des technologies qu’elles rendent leur vie plus agréable, sans pour autant faire leur bonheur sans eux, voire malgré eux.
Il est essentiel de renouveler la gouvernance des villes de demain, ce qui suppose d’associer les citoyens, les pouvoirs publics et les entreprises productrices de solutions.
L’intelligence de la ville réside dans sa capacité à anticiper, accompagner et résoudre les problèmes des habitants et usagers à partir des informations disponibles dans divers domaines : sécurité, infrastructures et transports, lien social.
"Human cities" met l’accent sur la finalité d’une ville, qui n’est pas d’être innovante en soi, mais d’être au service de ses habitants et usagers, le tout dans une démarche thématique transversale.
Nous avons identifié trois principaux axes de réflexion relatifs aux dynamiques contemporaines autour de la smart city.
- Les infrastructures existantes doivent être optimisées et réutilisées autant que possible, à des fins d’innovation, de réduction de coûts et d’optimisation du fonctionnement des installations actuelles. Cela est facilité par l’adaptation de l’espace public aux nouveaux usages qui en sont faits, notamment en matière de nouvelles mobilités. Enfin, l’espace public est générateur d’un nombre conséquent de données sur lesquelles il importe de capitaliser tant par leur utilisation, que par leur revalorisation.
- Le discours sur la smart city doit évoluer afin de replacer l’humain au cœur du projet. Il importe de faire preuve de transparence et d’inclusivité, notamment dans la collecte et l’utilisation des données personnelles, de mieux prendre en compte les craintes suscitées par l’omniprésence de la technologie, ou encore de faciliter l’expression des besoins et attentes des citoyens et la participation des habitants aux décisions qui les concernent.
- Le développement et la croissance des villes ne peuvent faire l’économie de principes de gouvernance adaptés. Ils doivent viser la simplification des collaborations entre acteurs et la réaffirmation du secteur public comme organisateur de ces évolutions. Cela suppose la formation et la sensibilisation de tous les acteurs aux enjeux propres aux "human cities" (durabilité, transparence, ou encore inclusivité), mais aussi et surtout la création d’un cadre réglementaire propice à l’expérimentation d’innovations urbaines et à leur mise en pratique.
Les réflexions et recommandations développées dans le livre blanc « Human Cities : Pour en finir avec les ‘smart’ cities » dessinent un modèle de smart city qui se singularise par une gouvernance inclusive, une participation citoyenne accrue, et l’adaptation du cadre réglementaire aux innovations.