Information produit : quelles règles d'or à l'ère du e-commerce ?
En propos liminaire, Guillaume Ardillon revient sur la définition de l'information produit : "Cela regroupe beaucoup de choses qui vont être utilisées par différents métiers. On peut par exemple parler des dimensions d'un produit (utile pour la mise en rayon par les distributeurs), des allergènes présents (utile pour le consommateur final) ou de l'origine (utile pour les restaurateurs) […] Ces données s'enrichissent tout au long de la vie du produit." Une définition partagée par Ophélie Debert, qui ajoute que ces données sont généralement fournies par le producteur au distributeur. "Si ces derniers ne nous les fournissent pas alors nous ne pouvons les diffuser aux clients […] De manière générale, si cette donnée est incorrecte ou incomplète, alors le distributeur est de fait mis en porte-à-faux vis-à-vis des régulateurs, mais également des clients puisque cela impacte l'image de l'entreprise".
75% des rappels produits proviennent d'une erreur d'étiquetage ou de packaging. Il y a donc un réel enjeu à donner les bonnes informations au consommateur. Dans le cas contraire, le fournisseur est jugé comme responsable.
- Guillaume Ardillon, Directeur des Opérations et des Technologies (NumAlim)
Pour faciliter la diffusion de ces informations, nombre d'entreprises ont adopté des catalogues électroniques permettant aux différents acteurs de la chaîne de valeur de faire remonter les informations dans un format standardisé. Ces données sont ensuite enrichies ou corrigées par des agrégateurs de contenu avant d'être diffusées. Cependant, si ces outils sont un premier pas, Ophélie Debert insiste sur l'importance de la communication interentreprises : "Il faut savoir identifier les personnes responsables de cette information produit. Dans les grands groupes, il peut par exemple y avoir des référents e-commerce, mais encore faut-il pouvoir les identifier", indique-t-elle.
Cette donnée produit va également permettre, dans le cadre de logiques e-commerce, de mieux mettre en avant le produit en adaptant les supports marketings par exemple. "Les outils actuels nous permettent aujourd'hui de faire preuve d'une certaine réactivité. Si l'on doit mettre à jour certaines de ces données, cette mise à jour se répercute en moins d'une journée sur le front-end des sites que nous opérons", indique Ophélie Debert. Et Guillaume Ardillon de conclure : "La donnée produit est un actif de l'entreprise, et elle doit être traitée comme telle ! Ce n'est pas uniquement à la DSI de s'en occuper. Il est nécessaire de savoir qui pilote cette donnée et qui en est responsable […] Pour que cela bouge, il faut généralement un déclencheur comme a pu l'être la maladie de la vache folle dans le secteur de l'alimentaire à l’époque."