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La formation des agents territoriaux, un levier essentiel pour accélérer la transition climatique

4/9/2023
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La formation des agents territoriaux, un levier essentiel pour accélérer la transition climatique

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À l’échelle locale, les citoyens, les acteurs des territoires ont de plus en plus conscience de leur impact sur le climat et de l’urgence aujourd'hui pour s'adapter et passer à l'action. Tatiana Khavessian, Responsable Développement de l'École du Climat, nous explique l’engagement d’AXA Climate pour accompagner cette transformation à leur échelle.

Le changement climatique est éprouvé par chacun. Comment ce ressenti se traduit-il en une prise de conscience de la nécessité d'agir à l'échelle des territoires ?

Tatiana Khavessian : Nous pouvons valoriser le sentiment des Français sur l’actualité, et ce au moyen de deux baromètres. AXA Climate a réalisé une étude en juin 2023 sur les Français et l'adaptation climatique, qui révèle que plus de la moitié des Français actifs entre 18 et 60 ans visualisent assez bien les conséquences locales du changement climatique dans le pays en 2050. La culture climatique des citoyens a nettement progressé, et continue à s'enrichir.

Selon une étude portant sur notre humeur écologique, menée cette fois-ci par la Fondation pour la nature et l'homme, sept Français sur dix ressentent les effets du changement climatique au quotidien. Le changement climatique n'est plus un problème simplement théorique, mais une réalité à laquelle les Français doivent faire face et dont ils ont complètement conscience.

Quels sont les deux grands piliers pour atteindre une adaptation ?

T. K : Après avoir fait ce constat, celui que le citoyen prend conscience des effets du changement climatique et de son propre impact, il faut se demander quel est le rôle des territoires. Aucune région ne se sent réellement épargnée par les phénomènes climatiques.

Une prise de conscience doit aussi s'exprimer dans les politiques publiques qui sont mises en place. Il est important pour les collectivités d’agir sur les causes et donc de réduire, par exemple, les émissions de gaz à effet de serre – c’est ce qu’on appelle l’atténuation. Gérer par la suite les conséquences entre dans phase d'adaptation.

Les villes doivent être en capacité d'adapter leurs territoires aux conséquences du changement climatique, avec par exemple la réduction des îlots de chaleur urbains, l'appropriation des enjeux d'adaptation par les acteurs du territoire et les citoyens, le développement de dispositifs de gouvernance, la mobilisation d’associations faisant participer les populations à ces sujets, etc.

Plusieurs options s’offrent aujourd’hui aux territoires qui souhaitent s’outiller pour monter en compétences sur ces sujets. L’École du Climat a d’ailleurs été créée à cet effet – pouvez-vous nous la présenter brièvement ?

T. K : Le changement climatique concerne tout le monde, acteurs privés comme publics. En l'occurrence, les collectivités territoriales sont, de manière directe, à l’origine de 15% des émissions de gaz à effet de serre et sont en mesure d'agir sur 50% d'entre elles. C’est de ce constat d’un besoin d’adaptation qu’est née l'École du climat, une formation destinée aux agents territoriaux de catégorie A, B, C et aux élus par le biais d’une approche pratico- pratique, ancrée dans la réalité des territoires.

Les contenus de l’École ont été conçus en collaboration avec des experts de The SHIFT Project, et nous avons bénéficié également du soutien du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. Ces partenariats assoient la crédibilité du travail qui a été fourni et qui a mobilisé à la fois des scientifiques et des acteurs de terrain.

Nous mettons en exergue des expérimentations qui ont pu être menées sur différents territoires afin que les élus puissent maîtriser aux mieux les outils à leur disposition, transformer efficacement les politiques publiques et réussir collectivement à toucher le plus de monde possible. Chaque modèle sera cohérent par rapport aux objectifs fixés pour les communes, aux différentes typologies de scénarios.

Cette formation permet de valoriser une meilleure qualité de vie et de pouvoir anticiper aussi de façon très concrète comment son territoire va se transformer.

Nous accompagnons aussi depuis deux ans déjà les entreprises (Accor, Michelin, Schneider Electric…), et nous sommes déjà mandatés pour former 4 millions de personnes dans le monde. Ces entreprises souhaitent, au même titre que les territoires, se mettre en action à leur échelle et adopter un socle commun de connaissances sur les sujets de transition environnementale.

Pour conclure, vous souhaitiez aussi nous parler de la Métropole Nice Côte d'Azur. C'est une collectivité avec laquelle vous avez travaillé récemment ?

T. K : En effet, la Métropole a une politique très volontariste en matière environnementale, étant elle-même exposée aux éléments, entre montagne, forêt et mer. Dans un premier temps, nous avons mené avec elle une expérimentation pilote sur trois ou quatre mois – 300 ambassadeurs climat nous ont partagé leur vision des problématiques qu’ils recontraient en tant qu'agents territoriaux. Ces retours ont été d'une aide précieuse, et sont venus enrichir les contenus conçus par l’École du Climat pour les différentes typologies d’acteurs.

Ensuite, nous avons lancé l'École du Climat à une échelle plus importante, afin de former sur deux ans 12 000 agents de territoire et élus de la Métropole. Les objectifs : permettre à tous les acteurs de parler le même langage et donc de maîtriser les concepts fondamentaux liés à la transition climatique des territoires.

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