La pérennité des ETI face à la transformation environnementale
Pour Alexandre Montay, les ETI sont des pépites de l’économie française, représentées à 40% dans l’industrie (34% des exportations, 75% des sites de production hors Ile-de-France). Ce sont des entreprises qui ont tout à voir avec la durabilité et la pérennité, puisqu’elles ont en moyenne 70 ans et un actionnariat qui est majoritairement familial ou patrimonial.
Alors où en est la transformation environnementale des ETI ? Elles ont largement pris le tournant et sont engagées autour de la question de la transformation environnementale, avec plusieurs moteurs dont les risques sur le modèle d’affaires (entreprises dont le business model est troublé par la transformation) et l’opportunité business. Tout cela se met en œuvre à très court terme puisque ces challenges se jouent dans les 2 prochaines années. Les moteurs de la transformation restent les coûts des ressources, les tensions sur les prix de l’énergie, la pression des parties prenantes et la réglementation.
Le mouvement de transformation environnementale et RSE ne date pas d’hier et s'est accéléré ces 2, 3 dernières années. Aujourd’hui les entreprises sont confrontées à une crise majeure.
L’année 2023 est un véritable saut dans l’inconnu pour les ETI avec 50% qui disent envisager de ralentir leur activité et 10% de l’arrêter.
- Alexandre Montay, Délégué général du METI
Pour autant, ce ne sont pas leurs investissements que les entreprises veulent ralentir ; les investissements qui étaient engagés et qui portaient à plus de 80% une dimension environnementale ou écologique sont aujourd’hui menacés.
Pour Alexandre Montay, la situation doit évoluer selon différents objectifs :
- L'éligibilité des ETI aux dispositifs de soutien face à la crise énergétique.Tout doit se négocier à l’échelle européenne dès lors que l’entreprise dépasse 50 millions d’€ de chiffre d’affaires ou 250 salariés, et des dispositifs et aides sont mis en place par le gouvernement.
- Compétitivité : il faut poursuivre le travail sur le cadre compétitif. Le PLF n’est pas définitivement voté mais il y a un enjeu autour de la contribution sur la valeur ajoutée, et l’incitation à l’investissement est majeur. France 2030, selon Alexandre Montay, est vu comme impraticable pour les ETI mais des propositions sont portées en la matière.
Si la pérennité représente l’activité, le vrai sujet réside dans la capacité à maintenir un niveau fort d’investissement en matière de transformation écologique. Pour conclure, le président du METI explique que les ETI ont une place stratégique dans le tissu économique français. Elles sont à la fois sous-traitantes et ont une position stratégique géographique sur les territoires, et sont donc en mesure d'être un relais pour France Nation verte.