La Smart City, des enjeux spécifiques pour les villes développées | HUB Institute - Digital Think Tank
La transformation de la ville est devant nous, et elle est smart. Par Smart City, on entend la mise en place de systèmes interconnectés dans la ville, capables d’optimiser les flux de toutes natures (énergie, trafic, bâtiments...) pour générer une meilleure efficacité. Dans ce domaine, l’Asie concentre souvent l'attention par l'ambition des innovations proposées, comme à Sondgo, la ville coréenne 100% connectée (qui peine néanmoins à séduire les habitants) ou Shenzhen, l'une des vitrines chinoises de la Smart City.
La brain room de Shenzhen, l'une des applications Smart City présentées au showrom Huawei
Les villes 'historiques' développées ont elles aussi pris leur digitalisation en main. C'est la Smart City 'brownfield' (par opposition au 'greenfield' pour les villes en développement). Elles constitueront encore dans 4 ans la majorité du marché :
L'Europe et la France plutôt en avance
Alors que, selon Deloitte, la Chine revendique 500 villes engagées dans la Smart City, l'Europe totalise 90 projets, dont 25 villes françaises, comme le souligne une récente enquête du JDN, laquelle confirme que les innovations sont drivées principalement par l'open data :
Utilisation de la Smart City dans les villes françaises
Mais plutôt que déployer from scratch des infrastructures, il leur faut tenir compte des particularités du tissu urbain, des infrastructures déjà en place, des enjeux économiques et également du caractère hétérogène des sources de data.
Smart sous contraintes
Par exemple, le mobilier urbain installé ne pourra être renouvelé que progressivement. La mobilité est le sujet prépondérant, mais les rues étroites ne pourront être que partiellement optimisées. Certaines données sont en open data, d'autres jalousement protégées. Les parties prenantes peuvent également s'opposer aux changements, en particulier ceux qui impactent le patrimoine... La ville se transforme, mais au cas par cas.
Les besoins des citoyens de ces villes anciennes et développées évoluent vers :
- plus d’optimisation : optimisation de l’espace, du temps et des finances locales
- plus de commodité : les citoyens veulent une meilleure disponibilité des services publics, un commerce affranchi des contraintes d’attente et de livraison, un environnement amélioré…
- plus d’interactions : une ville conviviale, sécure, inclusive, où le citoyen peut faire entendre sa voix.
3 demandes clés auxquels l’utilisation intelligente de la data permet de proposer des réponses concrètes.
La data est partout, au sein des services publics locaux, nationaux, chez les retailers, les fournisseurs du de services, sur les plateformes GAFA ou participatives. Le développement de la 5G va permettre de multiplier la connectivité, donc les sources de données, la capacité à en disposer en temps réel et en grand volume, pour alimenter l'intelligence urbaine. Mais corolaire, cette data est insuffisamment fédérée.
L’enjeu de développement du marché repose donc sur cette capacité des acteurs à créer l’écosystème le plus connecté possible. Cela passe par l’identification et l’interopérabilité de ces sources de données éparses, la capacité à les faire dialoguer ensemble en tenant compte de l'existant. Le HUB Institute en a fait le mapping suivant :
Autant de besoins qui constituent des opportunités business pour les acteurs privés qui accompagnent les villes.
5 exemples d'innovation à suivre
- A Toulouse, la ville, en collaboration avec EasyMile et Alstom, expérimente les véhicules autonomes sur le site de l'IUCT Oncopole. Ce n'est que l'une des nombreuses expérimentations menées dans le cadre du projet "Open métropole" qui doit, à compter de 2020, impactant le réseau de transports, la régulation du trafic, la consommation électrique, l'éclairage public, les parcours touristiques... La ville veut également lancer des « places de village » qui feront converger plusieurs services (conciergerie, transports, informations …) et favoriser le lien social via 10 quartiers intergénérationnels.
- A Rennes, un jumeau numérique de la ville a été créé (en collaboration avec Dassault Systemes) intégrant les données topographiques, de mobilité, de santé, etc. pour fédérer des données locales au niveau de la métropole, favoriser la collaboration entre toutes les parties prenantes, et simuler les transformations avant mise en oeuvre.
A Dijon, ville de 160.000 habitants, les services publics (vidéosurveillance de la police municipale, transports urbains, parkings, vélos partagés, appels téléphoniques aux services municipaux, PC de crise…) ont été réunis dans le même poste de commandement totalisant 75 personnes, facilitant l'action publique et l'intermodalité des transports.
- A Lyon, l'App Optimod’Lyon propose la prédiction du trafic : une heure à l’avance, l’usager reçoit une alerte qui lui propose le mode de transport le plus approprié (transport, voiture, mobilités douces), grâce au traitement des données de trafic reçues en temps réel et à la contribution des usagers.
- En Europe, Santander est l'une des plus anciennes expérimentations européennes. L'appli 'Pulso de la Ciudad' permet de réunir les données participatives des citoyens et celles collectées par 12000 capteurs, pour informer sur les difficultés de trafic, de parking ou les urgences. En parallèle, l'appli Smart Santander AR, donne accès aux 2700 données et webcams de la ville permettant d'observer le trafic routier, la météo, la fréquentation des plages...
Pour rendre compte de cette transformation, le HUB Institute crée un cycle annuel "Smart City" : des HUBTALK, des learning expeditions, dont le Smart City Expo World Congress à Barcelone, et un HUBDAY dès décembre prochain jalonneront l'année.
N'hésitez pas à nous consulter pour en savoir plus.