Marques, entreprises, start-ups : avec qui construire un monde durable ?
Retrouvez dès à présent les interventions de Vincent Ducrey (HUB Institute),Yann Hervé (Relations d'Utilité Publique), Marc Violo (Loop), Georges Viglietti (Sowefund) et Marina Vassallo Rachline (Wave Makers).
Les marques face au consommateur responsable
Pour introduire le sujet, Vincent Ducrey, CEO du HUB Institute, rappelle l’importance et l’urgence des grands challenges auxquels nous sommes actuellement confrontés. Il présente différentes entreprises ayant fait le choix d’être acteurs de cette transition. Ces marques, de tailles variées et opérant dans des industries totalement différentes, ont décidé de s'investir et de participer à la construction d’un monde plus durable.
Patagonia a intégré le durable dans chaque département de son business depuis sa genèse. Une conception de produits résistants, un modèle de vente privilégiant la réutilisation, et une communication choc : Don’t Buy This Jacket.
Carrefour, est un grand groupe qui s’investit massivement notamment via ses partenariats produits responsables ("C’est qui le patron?!", "PouleHouse") et systèmes responsables (Loop).
- Vincent Ducrey, CEO (HUB Institute)
Cette prise de conscience des marques fait de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) un enjeu clé pour toute entreprise. Ce propos est appuyé par, Yann Hervé, Directeur du développement et de la stratégie chez Relations d'Utilité Publique, qui nous présente son livre recensant un grand nombre de marques et leurs initiatives concrètes.
Après plus de 20 ans dans les grandes agences de communication j’ai pu observer l’apparition de la RSE, d’abord comme un sujet exotique, puis sa démocratisation.
Le "Business as usual" est caduc. Le marketing moderne nous a tous appris les 4 P, aujourd’hui, il faut intégrer 2 variables nouvelles : People et Planète. Et cela change tout : R&D, production, distribution et communication.
Aujourd’hui, les 2/3 des consommateurs n’ont pas confiance dans les marques. Ce consommateur est de plus en plus informé et "vote" en achetant. Les marques sont attentives à cette pression, qui est donc vertueuse.
La grande problématique est la coexistence de sustainability avec scalability. C’est-à-dire la capacité à financer ces initiatives et à rester profitable. C’est cette scalability qui permettra aux grands groupes de bouger et d’impacter tous les consommateurs.
- Yann Hervé, Directeur du développement et de la Stratégie (Relations d'Utilité Publique)
Une solution concrète : le retour de la consigne
Loop est une start-up qui s’est lancée il y a un an sur le sol français, américain et bientôt britannique. Son ambition est de résoudre le problème posé par l’augmentation drastique des emballages jetables et la difficulté pour les éliminer ou les recycler en remettant la consigne au gout du jour. Ce service s’adresse aux petites marques ainsi qu’aux grands groupes et nous est présenté par Marc Violo, Head of Marketing.
Aujourd’hui l’emballage est considéré comme un coût. Pour réduire ce coût, les marques réduisent sa qualité. Loop peut s’associer à toute entreprise afin de transformer l’emballage en actif : meilleur design et meilleure praticité afin d’améliorer l’expérience consommateur.
Par exemple, nous avons accompagné Hagen Dazs afin de créer un contenant plus beau et qui ajoute de la valeur au produit en permettant de conserver la glace en dehors du congélateur pendant 3 heures.
Loop veut créer un écosystème dans lequel tout emballage unique pourra être remplacé, quel que soit l’environnement : la grande distribution, le B2B, la restauration rapide…
On peut très bien imaginer un système de gestion centrale de la consigne où un contenant acheté à Carrefour pourra être récupéré dans les poubelles municipales grâce à un partenariat avec une ville par exemple.
- Marc Violo, Head of Marketing (Loop)
L’investisseur aussi est éco-conscient
Le consommateur n’est pas le seul moteur de la transition durable. Georges Viglietti est le président de Sowefund : une plateforme d’investissement participatif où des particuliers peuvent, à partir d’un budget de 100 euros, investir dans une start-up de leur choix. Depuis plusieurs années il observe un fort engagement de la part des investisseurs dans l’identification et le financement d’entreprises à impact.
On s’est rendu compte que plus on proposait des dossiers orientés vers le développement durable et l’impact investing, plus on attirait d’investisseurs.
L’investisseur particulier est intéressé par le retour sur investissement, mais aussi par l’impact qu’il peut avoir sur la société et sur l’environnement.
Nous avons 2 labels spécifiques. Le label "Financement participatif pour la croissance verte" supportée par le Ministère de la transition écologique et le label "Impact", propre à Sowefund qui se base sur les 17 ODD de l’ONU. La moyenne de fonds investi sur ces dossiers labellisés est beaucoup plus importante que sur les campagnes habituelles.
Nous sommes convaincus que c’est le particulier qui fera la différence. L’approche collaborative de l’investissement permet de pousser la démarche sustainable au sein des entreprises.
- Georges Viglietti, Président (Sowefund)
Se lancer et devenir un acteur engagé
Marina Vassallo Rachline, experte en transformation positive, a eu son « wake up call » en 2014 et a décidé de mettre toutes ses compétences, son réseau et son savoir-faire au service de projets qui sont bénéfiques à la planète. D’abord chez Michelin puis en participant au lancement de The Camp et enfin au sein de son propre projet : Wave Makers. Elle nous présente le cas d’une PME dans le secteur de l’optique qui a décidé d’abandonner le business as usual pour devenir une entreprise à mission.
"Wave makers" est une agence et nous agissons en tant que collectif de personnes engagées afin de participer à la transformation positive en utilisant l’innovation consciente et collective.
On ne peut pas pondre une stratégie saine et sincère si on ne s’est pas d’abord questionné sur soi, sur ce qui nous anime véritablement au jour le jour.
Nous avons donc travaillé avec cette PME sur des ateliers d’intelligence collective afin de faire émerger la vision et la raison d’être de ses fondateurs.
C’est seulement après ce travail que nous avons pu rédiger des livrables concrets tels qu’une boussole stratégique, des engagements, une feuille d’action, et une stratégie d’accompagnement du changement auprès des équipes.
- Marina Vassallo Rachline, Fondatrice (Wave Makers)