Cercle Des Territoires Innovants

Transition écologique et résiliente : l'eau au cœur des stratégies territoriales

3/10/2024
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Transition écologique et résiliente : l'eau au cœur des stratégies territoriales

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Lila Ricci
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Le lendemain du CITIES Impact Forum, nous avons brièvement abordé l'usage de l'eau pour accompagner la transition énergétique des collectivités. Aujourd'hui, nous revenons sur des interventions qui explorent d'autres enjeux liés à cette ressource essentielle. De Limoges Métropole, située au cœur de la France, aux communes littorales regroupées sous l'égide de l'ANEL, en passant par le département des Alpes-Maritimes, chaque territoire doit composer avec des défis spécifiques en matière de gestion de l'eau et d'adaptation aux risques naturels.

Limoges Métropole : l'eau comme levier d'attractivité et de développement durable

Située entre le Massif central et l’océan Atlantique, Limoges Métropole a fait de la gestion durable des ressources naturelles un pilier central de sa stratégie d'attractivité. Comme de nombreuses autres villes moyennes françaises, la métropole cherche à se distinguer en proposant un cadre de vie alliant tranquillité et proximité avec la nature, tout en répondant aux défis environnementaux contemporains.

L’eau, ressource particulièrement abondante sur ce territoire, est ainsi mise en avant pour attirer de nouveaux résidents.

Alors que certaines régions françaises sont confrontées à des pénuries d’eau de plus en plus fréquentes, Limoges se distingue par une gestion exemplaire de ses ressources hydriques. La ville profite d'une ressource en eau naturelle et durable, ce qui lui permet de garantir un approvisionnement constant, même lors des périodes de sécheresse. Cette abondance est valorisée comme un atout stratégique pour attirer les citadins en quête d'une meilleure qualité de vie, notamment après la crise sanitaire, qui a vu un afflux de Parisiens et d’habitants de grandes métropoles vers les villes moyennes.

La métropole a également lancé un système de collecte des déchets 100 % électrique, soutenu par un mécanisme de bonus-malus encourageant les prestataires à respecter des critères environnementaux stricts. Ces efforts ont permis de réduire de 16 kg par an et par personne la quantité de déchets ménagers produits, tout en préservant la qualité de l'eau en limitant les pollutions provenant des déchets.

Elle s’engage activement dans la protection de ses cours d’eau, notamment en installant des filets pour capturer les micropolluants avant qu’ils ne se déversent dans les rivières.

Littoraux français : gérer l’érosion et la raréfaction de l’eau

Déplaçons-nous maintenant vers les côtes.

Le littoral français, bien qu’il ne représente que 4% de la surface totale du territoire, abrite plus de 12,5 % de la population nationale, avec une concentration particulièrement élevée de résidences secondaires (près de 40 % de l’ensemble du pays). Cette densité de population, associée à la pression touristique, met les ressources naturelles, notamment l’eau, sous tension.

Face aux effets du changement climatique, les communes littorales doivent également faire face à des défis tels que l’érosion côtière et la raréfaction de l’eau douce. Entre les années 1990 et 2010, la disponibilité en eau douce sur les littoraux français a diminué de 14%, une tendance qui pourrait s’aggraver dans les décennies à venir. En réponse à cette crise, les élus locaux explorent des solutions innovantes pour gérer cette ressource essentielle.

Parmi celles-ci, la réutilisation des eaux usées traitées est un exemple prometteur.

Le projet "Jourdain", mené aux Sables-d’Olonne, démontre la faisabilité de cette approche. En traitant et en réutilisant les eaux usées pour la consommation humaine, ce projet pionnier pourrait offrir une solution durable aux pénuries d’eau qui menacent de plus en plus de régions côtières. Des pays comme la Namibie ont déjà adopté cette pratique, et les résultats encourageants des Sables-d’Olonne incitent à envisager une généralisation de ces technologies en France.

L'ANEL (Association Nationale des Élus du Littoral), qui tiendra en décembre son congrès "France littorale 200", prévoit de consacrer une partie importante de ses discussions aux enjeux liés à l'eau, notamment dans les territoires ultramarins (67% du linéaire littoral national). Ces territoires, où la gestion des ressources naturelles est souvent plus complexe, jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et la géostratégie française.

Le congrès mettra également en lumière les bonnes pratiques et les solutions innovantes pour renforcer la résilience de ces zones face aux risques climatiques.

Alpes-Maritimes : un territoire en première ligne face aux risques hydrométéorologiques

Le département des Alpes-Maritimes incarne encore un autre aspect des défis liés à l’eau et aux risques naturels. Ce territoire, qui s’étend de la Méditerranée aux sommets des Alpes, est particulièrement vulnérable aux risques hydrométéorologiques, tels que les inondations, les incendies, les avalanches ou encore les mouvements de terrain.

Avec plus d'un million d'habitants en hiver, et jusqu'à 1,5 million durant la saison estivale, les Alpes-Maritimes doivent gérer un territoire complexe, marqué par une forte pression démographique et un risque constant de catastrophes naturelles. Face à ces menaces, le département a mis en place en 2017 le Syndicat Mixte des Inondations et de la Gestion des Eaux (SMIAGE), le premier du genre en France.

Ce syndicat a pour mission de prévenir les inondations, de gérer les systèmes d’endiguement et d’assurer la protection des zones à risque à travers tout le département au moyen

  • d'outils de prévision des crues et un réseau de capteurs et de caméras pour surveiller en temps réel les cours d'eau torrentiels
  • de formations à la gestion de crise sont également dispensées aux communes du département

Lors de la tempête Alex, qui a ravagé plusieurs vallées du département, le SMIAGE a joué un rôle crucial dans la coordination des secours et la gestion des travaux d’urgence. En seulement 24 mois, près de 70 millions d’euros ont été investis pour reconstruire les infrastructures détruites, et des ponts neufs ont rapidement vu le jour.

Toutefois, la reconstruction matérielle n’est qu’une partie du défi. La question de la réinstallation des populations dans ces zones est aujourd’hui au cœur des discussions entre les autorités locales et l’État. Les règles de la loi Montagne, qui limitent la construction en dehors des zones habitées, posent des obstacles supplémentaires, que les autorités locales appellent à assouplir pour permettre une relocalisation des habitants en toute sécurité.

Un défi commun : l'adaptation et la résilience pour un avenir durable

Les territoires français sont confrontés à une variété de défis liés à l'eau et aux risques naturels.

Ces défis sont exacerbés par les effets du changement climatique, mais ils sont aussi l'occasion d'innover et de repenser la gestion des ressources. Qu’il s’agisse d’attirer de nouveaux résidents grâce à une gestion durable des ressources, de protéger les populations littorales face à l’érosion et à la rareté de l’eau, ou de gérer les risques d’inondations et de catastrophes naturelles, chaque territoire met en œuvre des solutions adaptées à ses réalités locales.

La coopération entre les collectivités locales et l’État sera cruciale pour assurer leur résilience. Retrouvez tous les témoignages partagés lors de la dernière édition du CITIES Impact Forum.

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