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Comment mettre la blockchain au service de la supply chain ?

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Les consommateurs sont aujourd’hui plus exigeants que jamais. Pour répondre à ces exigences, les entreprises doivent revoir et augmenter leurs processus, et le domaine de la supply chain n’échappe pas à la règle. Et si la blockchain pouvait permettre d’assurer la résilience de la chaîne logistique ? Réponses lors de notre webinar avec les intervenants d’IBM. Voir le replay vidéo
Visuel intervenant webinar

Supply Chain : des chaînes logistiques sous tension

En introduction, Yassine Essalih revient sur les changements de paradigme qu’ont récemment connu les entreprises. Si elles traversaient déjà une période de crise de confiance, ces dernières ont également dû faire face à l’explosion du e-commerce. La période a ainsi mis en évidence la fragilité de nombreuses chaînes logistique en cas d’aléas externes. Une situation qui s’explique par le fait que les acteurs de l’entreprise peinent encore à accéder à la donnée en temps réel, la faute à une data trop captive des différents systèmes d’information de l’entreprise. "On parle de la supply chain comme d’une entité unique, mais elle est en fait composée de multitudes de profils qui doivent au quotidien accéder à l’information, l’extraire, la concilier, la réconcilier […] Tout cela peut paraître simple, mais ça ne l’est pas dans réalité : pour s’assurer de la cohérence, il faut récolter une donnée digne de confiance, mais également connecter ses systèmes d’information et ses process avec ceux de ses partenaires dans le but de garantir un accès en temps réel pour mieux gérer la demande et les aléas", explique Yassine Essalih.

Pour aller plus loin : "Replay HUBDAY Future of Retail & E-Commerce - Smart Supply Chain"

La supply chain a un rôle majeur à jouer : il s’agit véritablement de l’épine dorsale de l’entreprise. Elle doit savoir faire preuve de transparence, être agile et durable. Pourtant, tout cela est compliqué sans une réelle collaboration interne et externe.

- Yassine Essalih, IBM Sterling Supply Chain, CSCO Ambassador, Europe (IBM)

Pourtant, comme le rappelle l’expert, "partager de l’information avec la chaîne de valeur, c’est prendre le risque d’un usage frauduleux ou d’une cyberattaque". Et c’est bien là que la blockchain a un rôle à jouer : elle doit devenir une technologie capable de fédérer et catalyser la donnée pour permettre à l’entreprise de disposer et partager des données de confiance.

Lire aussi : "Comment donner à la supply chain la flexibilité nécessaire pour répondre aux contraintes du new retail ?"

Blockchain : l’histoire d’un chaînon manquant

Pour expliquer ce qu’est la blockchain, Luca Comparini prend en exemple le principe de la comptabilité en partie double, inventé en Italie par Luca Pacioli au XVème siècle. Celle-ci prévoit que, lors d’un échange marchand, la transaction doit-être inscrite dans deux registres distincts ce qui permet de certifier la bonne teneur de cette dernière. "La Blockchain reprend ce principe, mais casse le paradigme : chaque transaction est inscrite dans un sous-registre qui est distribué digitalement à l’ensemble des personnes composant le réseau […] La Blockchain devient ainsi une sorte de notaire digitale capable à tout moment de savoir qui a dit quoi", explique l’expert. Il revient sur les 3 caractéristiques principales de la technologie :

  • Elle est immuable : il est impossible d’effacer une écriture.
  • Elle est irrépudiable : chaque utilisateur possède une signature électronique unique.
  • Elle est programmable : il est possible d’y appliquer des règles métiers et donc de déclencher automatiquement des actions.

Dans notre société, la blockchain a tout d’abord été mise en valeur grâce à l’émergence du Bitcoin et par sa capacité à utiliser un système de pair à pair pour décentraliser la confiance. La blockchain s'est peu à peu répandue dans l’industrie, notamment alimentaire, et a donné naissance à des initiatives tels que Food Trust, une blockchain déployée par IBM et regroupant de grands acteurs de l’alimentation tels que Nestlé, Wallmart, Carrefour etc… Par ses capacités de traçabilité augmentée, la technologie ouvre un champ des possibles très large et peut être appliquée à de nombreux secteurs : textile, cosmétique, monde pharmaceutique… Luca Comparini cite pêle-mêle 3 cas d’usages particulièrement prometteurs :

  • Branding, avec des applications qui permettent de renforcer le lien de confiance unissant l’entreprise et le consommateur. C’est notamment le cas dans le secteur de l’alimentation avec des applications liées à la traçabilité des produits.
  • Intensifier les relations avec les partenaires, et ainsi renforcer l’excellence opérationnelle. Luca Comparini prend en exemple la réalisation d’un inventaire, qui va non seulement concerner les équipes supply chain de l’entreprise, mais également celles dédiées au traitement des déchets.
  • L’authentification des produits de valeurs, avec par exemple la création d’un jumeau digital du produit afin de déterminer s’il s’agit ou non d’une contrefaçon.
N’ayez pas dès le départ l’ambition de fédérer l’ensemble de votre écosystème. Soyez pragmatiques et allez-y par étape. Par exemple, il peut être intéressant de cibler en priorité les leaders de votre écosystème, ou bien de commencer par les entreprises qui sont déjà prêtes à basculer.

- Luca Comparini, Partner, Blockchain Practice Leader Europe & France, IBM Services (IBM)

Blockchain & Supply Chain : turn information into action

Pour Yassine Essalih, l’usage de la blockchain appliquée au secteur de la supply chain permet de doter les acteurs de cette dernière d’une vision unifiée et partagée. "La blockchain ne remplacera pas pour autant les réseaux transactionnels traditionnels des entreprises. À l’instar de l’IA qui va augmenter les process, la blockchain va augmenter les échanges de données informatisées (EDI) », indique Yassine Essalih. Et ce dernier de relancer: « La blockchain va intervenir comme un média pour gérer la confiance et la donnée. Elle va faire abstraction des silos et va devenir le générateur d’insights à partir duquel les opérateurs pourront prendre des décisions". Au-delà de l’aspect insight, la blockchain doit se transformer en une véritable tour de contrôle, pour permettre à chacun de disposer des leviers d’actions nécessaires aux opérateurs.

Toutes les données n’ont pas vocation à être présentes dans la blockchain. La blockchain n’a pas à devenir une data warehouse, cette dernière est un système fédérateur et complémentaire. L’ERP doit rester le système maître, la blockchain va juste apporter plus de sens et de visibilité sur des choses que l’ERP ne sait pas faire.

- Luca Comparini, Partner, Blockchain Practice Leader Europe & France, IBM Services (IBM)

Cette tour de contrôle, de plus en plus plébiscitée par les supply chains manager, ne doit pas pour autant se contenter de données en temps réel. Elle doit prendre en compte une multitude de facteurs exogènes (météo, mouvements sociaux…) afin de garantir la résilience du système et d’anticiper la demande. "On voit bien qu’un petit changement au sein de la demande peut bouleverser l’entièreté de la supply chain", explique Yassine Essalih. Pour conclure, l’expert insiste sur 2 points :

  • La tour de contrôle doit se concentrer autour de certains secteurs de la supply chain, chaque métier étant unique et ayant des finalités différentes, les cas d’usages le seront eux aussi.
  • Les structures doivent apprendre des crises qu’elles traversent. Comme l’explique Yassine Essalih, trop souvent les supply chains s’adaptent pour résister à la crise et finalement revenir à l’organisation précédente.
Mon conseil : ne soyez pas trop technocentric ! Raisonner avant tout en termes d’irritants et de business : rapprochez les protagonistes de votre chaîne de valeurs pour prendre du recul sur les irritants qui impactent vraiment votre business. À partir de là, vous serez en mesure de définir les cas d’usages et voir si oui ou non l’usage de la blockchain est nécessaire.

- Yassine Essalih, IBM Sterling Supply Chain, CSCO Ambassador, Europe (IBM)

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