Connectivité, Energie, Smart-City : nouvelle trinité de l'écosystème automotive ?
Nous évoluons aujourd’hui dans une logique d’écosystème. Il n’est plus possible d’évoquer la mobilité sans l’écologie. Le combat des constructeurs automobiles est d’abord énergétique.
Ces propos de Jean-Luc Brossard, Directeur R&D de PFA (maître d’œuvre du Salon de l’Auto) résume parfaitement les deux tendances principales soulevées lors de ce HUBTALK. Conscients de la volonté de leurs consommateurs de gagner en qualité de vie, les constructeurs automobiles entendent s’impliquer davantage dans le développement de l’électrique propre et intégrer la voiture dans les projets de smart-cities. Des projets que soutient PFA via ses travaux d’accompagnement.
Nous estimons que le parc hybrides et/ou tout électriques représentera 48% des véhicules en circulation en France d’ici 2020.
EZpro : Renault ambitionne de réconcilier les enjeux du e-commerce et de la smart-city
Premier cas concret de ce HUBTALK : EZpro, un véhicule de livraison qui ambitionne de réconcilier les besoins des retailers et les enjeux des municipalités de demain.
« D’ici 2030, 70% de la population européenne vivra en ville. Le e-commerce va continuer de se développer impliquant un besoin croissant de solutions de livraison. Parallèlement les administrations ne vont pas rester passives et tendre vers une réduction de la circulation automobile pour décongestionner leurs voies, regagner de l’espace, réduire la pollution… » - Taku Kamoshida, Advanced Strategy Manager rattaché à la division véhicules utilitaires de Renault.
Présentée à Hanovre puis au Salon de l’Auto, cette solution BtoB combine en réalité plusieurs véhicules électriques, autonomes et connectés. Donnant l’allure de trains routiers, il s’agit en réalité d’un « pod leader » devant un ou plusieurs « pods suiveurs ». Le premier « joue le rôle d’une conciergerie mobile dans laquelle un homme peut contrôler toutes les tâches administratives liées aux processus des entreprises de livraison. » Les véhicules "suiveurs" disposent d’un espace modulable pour acheminer diverses marchandises.
Le groupe automobile capitalise fortement sur la connectivité de son véhicule BtoB pour exploiter les données de circulation des smart-cities. Bien que plus nombreux les véhicules de livraison ainsi équipés devraient pouvoir éviter de participer à une quelconque congestion des voies.
Le courant passe entre villes et voitures avec Engie Ineo
Si l’avenir appartient aux véhicules électriques, reste encore à « développer un électrique propre » comme le rappelle Jean-Luc Brossard, Directeur R&D de PFA, mais aussi proposer un écosystème pratique aux conducteurs pour recharger et exploiter correctement cette énergie.
Pour répondre à ces impératifs, Ineo, filiale d’Engie dédiée au développement de trames électriques performantes dans et autour des bâtiments, travaille actuellement sur plusieurs projets concrets.
Système Smart'eo
Smart'eo est un EMS (pour Energy Management System) développé et mis en place sur un site expérimental à Toulouse. Opérationnel depuis déjà plusieurs années, cet outil est constamment perfectionné par Ineo qui entend en faire un logiciel capable de monitorer et gérer finement les réseaux électriques intelligents (ou smartgrid).
Prévision des niveaux de production / consommation (idéal lorsque l'on sait que les énergies renouvelables sont hautement intermittentes et dépendent des aléas météo), gestion du stockage énergétique dans des batteries prévues à cet effet, libération des réseaux, ou même exploitation des batteries des véhicules comme réserves énergétique supplémentaires, tous ces aspects font partie des promesses présentes et futures de Smart'eo.
Gestion optimisée des stationnements
Ineo travaille aussi à proposer des infrastructures connectées et capables d’alimenter en data des services optimisant la gestion d’espace de stationnement (anticiper la libération d’une place, améliorer la découverte d’une place de parking…)
« Dites-vous qu’à Paris seulement 20% des stationnements sont payés. Il y a là une occasion pour les villes de reprendre la main sur leurs recettes, d’améliorer la vie des conducteurs, de réduire la congestion des voies et l’emprunte carbone liées à la découverte des places de stationnement. »
Vers le bâtiment "platform as a service"
Conscient des tendances en matière de mobilité, Ineo ambitionne de « faire de nos bâtiments de véritables "platforms as a service" intégrant nombre de services à la mobilité (car sharing, autolibs, vélibs…) ainsi que des infrastructures de recharge électrique, des réserves de biogaz… »
A nouveaux arguments commerciaux, nouvelles stratégies marketing
Le futur ce n’est plus le produit, mais l’expérience.
- Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault
Le temps où les constructeurs automobiles ne valorisaient que les performances et le confort de leurs véhicules est révolu. Désormais les attentes du consommateur se sont complexifiées, et les acteurs de l’automobile se différencient avant tout par les services qu’ils intègrent à leurs offres (à l’instar de la solution AEX présentée par Renault lors du HUBFORUM) pour « altérer la perception du temps et de l’espace ».
Se pose alors une question, comment valoriser ces nouveaux arguments ? Pour Gilles Maillet, directeur de la division Auto, Commerce & Mobility chez Facebook, comprendre le besoin des consommateurs est une première étape qui doit être complétée par la maîtrise de leurs usages médias et de leur parcours d’achat.
« Désormais 97% des achats de véhicules commencent par une recherche en ligne. Le parcours s’achat d’un véhicule s’est considérablement réduit : seulement 4 marques considérées, moins de 2 visites chez le concessionnaire, pour une période de seulement 12 à 13 semaines. »
Les marques automobiles se doivent ainsi de miser sur un marketing plus digitalisé, et surtout reposant sur l’influence. « L’avis du concessionnaire professionnel compte désormais moins que celui des amis et de la famille. » Or quel meilleur canal que le réseau social pour exposer ses arguments et convaincre largement l’entourage des consommateurs ? C’est fort de cette position que Facebook propose aujourd’hui aux marques de les accompagner dans la valorisation de leurs nouveaux arguments de vente via les fonctionnalités à leur disposition.
La vidéo
« D’ici 2020 80% des contenus consommés seront vidéo. C’est le format le plus percutant. Encore faut-il pouvoir le décliner selon les intentions spécifiques des consommateurs cibles. »
Les stories
« Ce format adapté aux usages grandissants du mobile n’existait pas il y a 24 mois. Aujourd’hui il est utilisé quotidiennement par près de 400 millions de personnes par jour. »
Les messageries servicielles
Les applications telles que messenger sont aujourd’hui devenues bien plus intelligentes grâce à l’application de bots augmentés par l’IA. Ce type de service permet de proposer des services d’information ou d’achat 100% automatisés.
AR et VR
La réalité augmentée (AR) s’offre comme un nouveau moyen de développer de l’interactivité avec des contenus de vidéo marketing. « C’est d’autant plus accessible aux marques que désormais tous les smartphones modernes prennent en charge cette fonctionnalité. »
De son côté, la réalité virtuelle (VR) est encore en voie de développement, mais déjà elle offre l’opportunité de digitaliser les lieux de communication physiques comme les showrooms, afin de proposer des expériences novatrices et pourquoi pas réduire les frais d’installation de véhicules d’essayage.
La connectivité des véhicules, leur intégration aux smart-cities, et la recherche de nouvelles sources énergétiques sont certes des enjeux très importants, mais ils ne sont pas les seuls qui doivent être relevés par les constructeurs automobiles. Ce sont au total près de 5 tendances majeures qui ont été relevés par les experts du HUB Insitute lors du Mondial Tech 2018. Vous pouvez d'ores et déjà les retrouver sur le HUBREPORT dédié.