DSI, à vous de relever le défi de l’impact ! 6 critères pour savoir si les data centers qui hébergent vos données servent vos objectifs RSE
L’ONU s’est fixé, lors de la définition de son Agenda 2030 en septembre 2015, 17 objectifs de développement durable pour agir en faveur de l’humanité, de la planète et de la prospérité. En matière d’émissions de gaz à effet de serre, rien ne pourra se faire sans les entreprises, à la condition qu’elles soient capables de mesurer avec précision leurs émissions de GES et qu’elles s’engagent dans des programmes de réduction significatifs.
Alors que l’économie mondiale se digitalise et que les échanges de données explosent, +139% de croissance de la donnée par an, le numérique représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre, dont 1% pour les data centers. Objet d’une surveillance accrue, l’hébergement des infrastructures informatiques doit être passé au crible pour servir les objectifs de décarbonation des entreprises.
Dans ce contexte, les DSI ont besoin de transparence et d’identifier les opérateurs de data centers éco-responsables en mesure d’accompagner leurs objectifs RSE. Voici les six critères à prendre en compte pour faire le bon choix et réduire l’impact carbone de leurs activités numériques.
1. Héberger ses données dans des data centers efficients sur le plan énergétique
Le Green Deal défini par l’Union Européenne vise la neutralité carbone de notre continent en 2050 ; Dans ce contexte, certains opérateurs de cloud et de data centers se sont engagés sous l’égide du Climate Neutral Data Center Pact à atteindre des PUE (Power Usage Effectiveness) de 1.3 dès 2025 pour tous les nouveaux data centers, et dès 2030 pour les anciens. Des programmes de réduction et des investissements conséquents sont dès lors consentis par ces opérateurs, synonymes de performance et de gain énergétique en matière d’infrastructure.
2. Choisir des data centers alimentés en énergies renouvelables
Afin de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et sa dépendance énergétique, la France mise sur le nucléaire mais également sur le développement des énergies renouvelables. Le choix d’un data center doit se faire en fonction des engagements pris par l’opérateur en matière d’utilisation d’énergies renouvelables. Certains d’entre eux peuvent aujourd’hui assurer à leurs clients 100% d’énergie renouvelables produites en France pour la consommation de leurs serveurs dans le cadre des certificats Garantie d’Origine.
3. Vérifier la conception, la consommation en eau, ainsi que les certifications reconnues sur le marché
Si les problématiques d’éco-conception des bâtiments ne semblent pas impacter directement les DSI, ils peuvent cependant veiller au principe de conception modulaire et s’assurer du choix d’équipements d’infrastructure basse consommation. Le choix de bâtiments éco-conçus peut également être vérifié par le biais de certifications telles que Breeam ou Leed ; et l’indice de consommation d’eau de l’infrastructure devra également être observé : favoriser dans ce cas les systèmes de refroidissement d’eau en circuit fermé, synonyme d’une consommation moindre. Par ailleurs, les DSI pourront s’assurer que les data centers qu’ils choisissent répondent à deux normes environnementales : ISO14001 et ISO50001, et qu’ils respectent bien le Code de Conduite de l'Union Européenne axé sur l’efficience énergétique (Code of Conduct for Energy Efficiency in Data Centres).
4. Opter pour un data center ayant une feuille de route en matière de neutralité carbone
Dans le cadre du Green Deal Européen, les data centers doivent atteindre la neutralité climatique d’ici 2030. L’opérateur de data center doit donc disposer d’une stratégie de développement durable s’appuyant sur un programme de réduction de ses émissions carbone. Mais cela n’est pas suffisant : assurez-vous que sa politique de neutralité carbone ne s’appuie pas à 100% sur des principes de compensation, mais bel et bien sur l’effacement des émissions résiduelles suite à une politique d’efficience énergétique. A noter que certains opérateurs ont atteint d’ores et déjà atteint la neutralité carbone pour les scopes 1 et 2.
5. S’assurer de la transparence de votre opérateur de data center
Assurez-vous que votre opérateur soit en mesure de vous communiquer les valeurs carbone associées à vos équipements informatiques. Ces indicateurs de mesure sont clés pour mesurer votre progression. A ce titre, certains développent des outils de mesure de l’empreinte carbone, permettant aux DSI de comparer leur impact actuel et futur en fonction du choix de partenaire de data center. Un dernier élément : mesurez le niveau de transparence des indicateurs de l’opérateur en termes d’impact environnemental que vous devriez pouvoir facilement retrouver dans son rapport ESG.
6. Sourcer les dernières innovations éco-responsables
Les data centers recherchent de plus en plus à innover en matière de réduction d’empreinte carbone et d’optimisation des ressources. Des solutions existent comme la récupération et la redistribution de chaleur fatale dans une logique d’économie circulaire, l’utilisation de sources de refroidissement naturelles, ou encore l’usage de diesel de synthèse pour remplacer le fioul des groupes électrogènes. On notera parmi ces initiatives innovantes, la capacité de certains opérateurs à développer leur propre alimentation en énergie renouvelable pour alimenter leurs sites grâce à l’utilisation de ressources naturelles disponibles.
Pour reprendre un thème cher à Fabrice Bonnifet, les entreprises de demain devront concilier monde des affaires et limites planétaires. Les entreprises sont confrontées à un double défi : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030, sans oblitérer leur transformation digitale. Les DSI sont les mieux placés pour piloter les projets de diminution de l’empreinte carbone numérique, mais pour ce faire ils n’avancent pas seuls : en faisant le choix de partenaires engagés en matière environnementale, ils accélèrent leur capacité à faire face au défi du développement durable et de la neutralité carbone.