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Hospitalisation 2.0 : quel parcours de soin dans l'hôpital de demain ?

16/9/2020
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Hospitalisation 2.0 : quel parcours de soin dans l'hôpital de demain ?

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L'hôpital doit aujourd'hui se recentrer sur le patient. Objectif : innover pour améliorer le parcours de soin et l'expérience patient. Data, IA, robotisation, services connectés, l'hôpital est le terrain de nombreuses innovations et de projets pour se renouveler et enclencher sa transformation digitale. Rudy Taïb, Directeur financier et responsable de l’innovation à l’HPNP, Cédric Giorgi spécialiste de la data, Deputy CEO & Partner de Kaduceo et Nicolas Halftermeyer, Communications & product branding Director chez Softbank, partagent leurs projets et initiatives concrètes.

Retour sur les interventions de Rudy Taïb (HPNP) Cédric Giorgi (Kaduceo) et Nicolas Halftermeyer (Softbank Robotics) à l’occasion du HUB Digital Health Forum.

Innover à l'hôpital, un défi à relever !

HPNP

De prime abord, "innovation" et "hôpital" ne semblent pas aller ensemble. Rudy Taïb, Directeur financier et responsable de l’innovation à l’Hôpital Privé Nord Parisien, en parle toutefois comme d’un terrain de jeu incroyable malgré une faiblesse des budgets liés à l’innovation. Il partage sa vision du futur pour le mammouth qu’est l’Hôpital en France.

Difficile de demander aux soignants d’être créatifs.

C’est avec ce constat qu’il nous fait part du paradoxe de ses fonctions a priori antinomiques de Directeur financier et Directeur innovation, incarnant à la fois l’idée et la contrainte de sa réalisation. 

Sa vision en 3 points :

  • À court terme - le développement de la e-santé : Portails patients, commandes d’ambulances, téléconsultation (encore elle)... pour lui, la concurrence est bonne et il ne voit pas de freins particuliers. À juste titre, Rudy Taïb rappelle que "L’hôpital est une entreprise et a les mêmes besoins de support - logistique, RH, etc. Elle a également un besoin de communication grandissant à l’heure des réseaux sociaux et de la sur-information, l’hôpital doit se saisir de ces outils et mieux communiquer, être plus présent et plus transparent."
  • À moyen terme - replacer le soignants au coeur du soin : Actuellement épuisé, il a trop de tâches à réaliser de planning, d’administratif ou encore de commande de matériel assorties d’une pression énorme sur le dossier patient. En effet, il doit veiller à tout retranscrire en détails pour se protéger juridiquement en cas de procès, ce qui devient de plus en plus fréquent. Rudy Taïb voit en l’automatisation de la saisie de certaines données et dans le dossier patient unique et partagé une solution efficace. Le problème aujourd’hui est qu’il n’y a pas d’interopérabilité entre les éditeurs, les constructeurs et l'administration générale. 
Il faudrait juridiquement contraindre la collecte et la structuration des données pour le partage ; et rendre gratuit l’accès à ces données pour l’utilisateur.
  • À long terme - démocratiser le recours aux technologies de pointe les plus innovantes telles que la robotisation, l’IA, l’impression 3D, etc. Certains peuvent le faire et d’autres non pour cause de budget. Ces technologies sont très challengées dans le secteur de la santé : encore beaucoup de faux positifs avec des IA, irresponsables juridiquement, qui peuvent conduire à de trop nombreuses erreurs, la préférence de l’humain au robot, la confiance accordée aux médecins les plus expérimentés…
L'hôpital 2.0 existe, mais veut-on déshumaniser le soin ? La réponse est non !

Selon lui, la révolution dans le secteur sera verte. L’Hôpital est un gros producteur de déchets, un gros consommateurs de matériels et doit désormais prendre à son compte la lutte contre les perturbateurs endocriniens, contre les nuisances sonores, etc.

Il conclut en citant le serment d’Hypocrate dans le texte Primum non nocere, deinde curare : "D’abord ne pas nuire, puis soigner".

Optimiser le parcours patient à l'hôpital grâce à la data et l'IA

Kaduceo

La parcours de soin évolue à grande vitesse à l’heure de la data et de l’intelligence artificielle. Cédric Giorgi spécialiste de la data, Deputy CEO & Partner de Kaduceo explique comment la collecte, l’analyse, l’identification et la modélisation des données peut améliorer l’expérience des professionnels de la santé, des soignants et des patients.

Fort de son expérience avec plus de 50 établissements de santé depuis 2014, il précise que Kaduceo investit dans le parcours de soin à la fois pour son intérêt clinique mais également pour aspect de gestion économique proche de celui des entreprises sans oublier d’intégrer la qualité de travail des personnels hospitaliers.

  • 1ère étape : la collecte des données. D’abord récupérée pour aider à gérer la tarification des prestation et les coûts associés, on essaie aujourd’hui de se recentrer sur son utilisation première : l’épidémiologie. Un frein toutefois, les logiciels métiers qui sont très silotés et rendent difficile cette activité. Selon Cédric Giorgi, la solution ne viendra pas du Health data HUB.
  • 2ème étape : l’analyse de ces données. L'objectif ici est d'aider les praticiens hospitaliers qui n’ont ni outil ni dashboard, à comprendre les parcours en fonction des causes pour faire évoluer la pratique. Il prend l’exemple du parcours de la PMA qui est très complexe en France. Cela permet également d’obtenir un éclairage sur le coût du parcours.
  • 3ème étape : l’identification des indicateurs-clés du parcours de soin via la datascience afin de comprendre comment les données se regroupent en fonction des actes et faire émerger des parcours “signaux faibles”. Cela permet également de mieux analyser les taux d’abandon et de fuite.
  • 4ème étape : développer des modèles prédictifs à l’échelle d’un patient pour anticiper les événement désirables ou indésirables et même à l’échelle d’un service ou d’un établissement de santé.

Cédric Giorgi conclut en identifiant les enjeux à venir :

  • La mise à disposition des données
  • L’éducation à l'intérêt des données et à la datascience
  • Le financement à l’épisode de soin passant notamment pas l’évolution de la T2A au global pour optimiser le parcours
  • La validation et l’appropriation des modèles d’IA, à savoir interpréter et expliquer pour comprendre ce qui amène à la prédiction
  • La collaboration public-privé pour valoriser en interne l’appel aux start-ups

La robotique pour aider le personnel soignant : retour d'expérience pendant la Covid-19

Softbank robotics

Pepper, le robot humanoïde et mignon de Softbank que nous voyons depuis quelques années sur de nombreux événements a trouvé une nouvelle fonction particulièrement utile avec l'épidémie de Covid-19. Nicolas Halftermeyer, Communications & product branding Director, raconte comment Pepper est devenu un atout pour l’hôpital de la Pitié Salpêtrière de Paris ces derniers mois.

Pepper est un robot made in France, création de la société Aldebaran depuis rachetée par Softbank ,acteur Telco japonais dont la R&D groupe est maintenue à Paris. Nicolas Halftermeyer précise que 16 pays ont déployé des robots durant la pandémie pour surveiller, livrer, etc… Ces expérimentations ne sont pas nouvelles puisqu’il y a 3 ans déjà, il avait été déployé en Belgique auprès d’enfants malades et à l’Hôpital d’Angers pour assister des procédures médicales autonomes. 

Pepper a sa place à l’hôpital, mais elle reste à construire.

Il faut en effet trouver le moment où la présence et l’assistance du robot est le plus utile. Utilisé pour rappeler les gestes barrières, détecter le port du masque sur un individu ou en téléprésence dans un service de réanimation pour rétablir la relation avec les proches dans un contexte d’isolation Pepper diversifie ses utilisations. 

Pour le futur, Nicolas Halftermeyer imagine le bien et le mieux vieillir avec le robot pour pallier la pénurie de soignants, soulignant que ce futur est proche car plusieurs expérimentations dans sont en cours, dans un ehpad et avec des malades alzheimer.

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