Le nouveau rôle des directions financières en 2024
Les priorités des directions financières en 2024
Les enjeux et les risques
Dans un contexte marqué sur tous les plans par de forts bouleversements, les entreprises ont des difficultés à développer une vision claire sur les prochains mois. En effet, les retombées des différents conflits géopolitiques brouillent les pistes, de même que l’instabilité du secteur économique, où domine l’augmentation de l’inflation et des taux. Enfin, les exigences réglementaires insufflées par l’Union européenne contraignent les directions financières à revoir leurs stratégies en prenant en considération de nouveaux critères ESG.
À ces circonstances extérieures viennent s’en ajouter d’autres, internes, qui sont tout aussi préoccupantes. Parmi elles, on compte notamment les risques liés à la cybersécurité et une difficulté croissante pour les entreprises à maîtriser la structure de leurs coûts. Enfin, la gestion du cash et des financements arrive en tête des préoccupations des directions financières (chiffres : étude PWC).
Les mesures à prendre
Face à une telle conjoncture, une nouvelle ligne de conduite s’impose, qui passe principalement par :
- Une plus grande prise en compte des impacts environnementaux et sociétaux des entreprises ;
- Une restructuration organisationnelle ainsi qu’une redéfinition des rôles et des responsabilités parmi les différents acteurs des directions financières ;
- Une attention particulière envers la formation des équipes, qu’il va falloir préparer aux divers changements à venir ;
- Une prise en main rapide des différents leviers technologiques disponibles.
Directeur financier : Poursuivre les efforts de transformation digitale et d’investissement dans les technologies
Renforcer l’agilité face aux changements
L’enjeu de transformation numérique reste plus que jamais essentiel. En effet, pour assimiler les différents changements en cours tout en restant résilient face à l’enchaînement des crises, les nouvelles technologiques constituent un renfort non négligeable pour les entreprises. Celles-ci poursuivent la dématérialisation de leurs processus afin de :
- Se conformer plus facilement aux contraintes réglementaires, notamment la facturation électronique ;
- Renforcer leur efficacité opérationnelle ;
- Faciliter leur prise de décision.
Si la transformation digitale est nécessaire pour les entreprises à bien des niveaux, elle est particulièrement profitable pour la fonction Finance, qui gagne en efficacité :
- Sur les processus transactionnels, dont une grande majorité peut être automatisée ;
- Sur les processus décisionnels, facilités par l’exploitation exhaustive de la data, riche d’enseignements sur les comportements des clients et sur les fluctuations des marchés.
Normaliser le recours au Cloud
Élément clé de la transformation digitale des entreprises, le Cloud révolutionne et simplifie l’accès aux données. En rendant la data accessible de façon unifiée, tout le temps et partout, le Cloud va dans le sens de l’automatisation des processus de transaction, comme :
- La comptabilité ;
- La gestion des factures ;
- La gestion des dépenses ;
- L’élaboration de plans budgétaires.
La mise à jour en temps réel des données favorise la collaboration des équipes et améliore la visibilité des entreprises sur les informations financières comme non financières. Le Cloud ouvre ainsi bon nombre d’opportunités en matière de pilotage financier.
Enfin la haute adaptabilité de la technologie du Cloud induit un meilleur ajustement des coûts IT. En effet, les offres de Cloud sont flexibles et il est facile d’augmenter ou de réduire les ressources allouées en fonction des besoins de l’entreprise.
Poursuivre sur la lancée de la blockchain
Si les technologies liées à la blockchain sont particulièrement en vogue dans les FinTechs, leur utilisation reste encore l’apanage de certains acteurs. Les possibilités offertes par la blockchain en font pourtant un outil particulièrement efficace permettant :
- L’authentification immédiate et infaillible d’une valeur ou d’un certificat, mais aussi de sa provenance ;
- La traçabilité de tous les éléments qui y sont inscrits ;
- Le transfert sûr d’actifs ;
- L’exécution automatique de contrats
Cet environnement autorégulé, inviolable et ouvert à tous représente une solution de confiance et peu coûteuse, garantissant des audits ou des exercices comptables exempts d’erreurs ou de manipulations frauduleuses. Pour ces raisons, la blockchain constitue un moyen fiable d’augmenter l’efficacité fiscale tout en réduisant les coûts de la collecte fiscale et en répondant aux enjeux de cybersécurité.
Prendre de l’avance grâce à l’IA générative
Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle technologie encore récente, dont les fonctionnalités n’ont pas encore été toutes explorées et adoptées, l’intelligence artificielle générative est riche de potentiel pour les directions financières. Cette innovation numérique représente un gain de temps sur différents niveaux et favorise :
- L’automatisation des tâches répétitives grâce à la RPA (Robotic Process Automation) ;
- L’analyse des données en masse (Data Analytics), la data faisant partie des ressources que les entreprises n’utilisent pas encore à leur plein potentiel ;
- La prévention des flux de trésorerie et des risques avec une plus grande précision.
La puissance prédictive de l’IA en fait un outil particulièrement puissant dont le secteur d’activité des banques et des assurances doit s’emparer. En effet, alors que les données à disposition n’ont jamais été aussi nombreuses et que la demande de prédiction est en hausse, l’intelligence artificielle représente l’opportunité d’augmenter les capacités prédictives tout en améliorant la fiabilité des scénarios projetés.
Daf financier : Comment moderniser les outils financiers avec l’Open Banking ?
Les évolutions du secteur de la banque, notamment l’adoption en 2015 de la Directive sur les Services de Paiement (DSP2) ont débouché récemment sur l’émergence du système de l’Open Banking. Grâce à des APIs standardisées, l’Open Banking, ou système bancaire ouvert, permet de partager les données bancaires des clients avec des services tiers.
Si l’Open Banking est présenté comme une somme d’avantages considérables pour les clients, qui ont désormais accès à des services personnalisés et plus efficaces par le biais des différentes APIs, il s’agit également d’un atout pour les entreprises. En effet, grâce à l’Open Banking, les fonctions finance disposent de nouveaux leviers technologiques, qui révolutionnent le paysage financier. Du partage des informations bancaires en temps réel naissent des opportunités nouvelles d’automatisation des processus financiers.
Automatisation de la comptabilité
En faisant la liaison entre les plateformes de comptabilité et les informations bancaires des clients, l’Open Banking permet de récupérer les données automatiquement, évacuant ainsi toute saisie manuelle des données.
Automatisation des paiements
Grâce aux APIs, les entreprises peuvent lancer les paiements directement depuis leur logiciel comptable ou leur système ERP. Les informations étant rendues disponibles, la transaction est plus rapide, mais toujours aussi sécurisée.
Automatisation de la réconciliation des factures
L’Open Banking permet de comparer systématiquement et sans erreur les factures avec les transactions bancaires qui leur correspondent. La lisibilité des comptes de l’entreprise en est grandement facilitée, tout en gagnant en précision.
De l’Open Banking à l’Open Finance
Alors que l’Open Banking s’installe dans le secteur bancaire et que ses usages sont progressivement adoptés, la Commission européenne souhaite accélérer le partage des données (source : Les Échos). La troisième Directive sur les Services de Paiement (DSP3), présentée le 28 juin 2023, propose ainsi d’élargir ainsi le partage des données bancaires à la sphère financière.
Cette mesure favorable à l’Open Finance représente une opportunité dont devront se saisir les directions financières désireuses d’intensifier leur transformation numérique et de se doter d’outils plus performants.
Enjeux RSE : comment intégrer la durabilité dans sa stratégie financière ?
Les critères ESG s’étendent pour toucher davantage d’entreprises
Dès 2024, la NFRD (Non Financial Reporting Directive) sera remplacée par la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), directive proposée par la Commission européenne qui élargit le nombre des entreprises tenues d’établir un reporting extra-financier détaillant leurs implications RSE. L’avenir proche du secteur financier se dessine donc en fonction de la durabilité et des critères ESG, incluant un volet réglementaire toujours plus important avec lequel les directions financières doivent apprendre à composer.
Face aux évolutions réglementaires, les entreprises sont tenues de fournir des informations détaillées sur leur impact environnemental et social. Elles doivent ainsi renseigner leur impact sur la société et sur l’environnement ainsi que les changements induits sur l’entreprise par les enjeux de durabilité. Il revient alors aux entreprises :
- D’intégrer des objectifs définis de développement durable dans leur stratégie ;
- D’assurer une remontée d’informations structurée et pertinente sur les actions mises en place en faveur de la durabilité, conformément aux indicateurs définis par la nouvelle réglementation.
Préparer le terrain en conciliant durabilité et performance globale
Si les conséquences de la CSRD se font pour l’instant davantage sentir dans la communication des entreprises que dans le pilotage global de la performance, les directions financières ont tout intérêt à accélérer le mouvement. Cela passe notamment par la production de données financières facilement exploitables du point de vue des critères de durabilité.
Les enjeux ESG sont appelés à faire très prochainement partie intégrante de la finance, dont ils redessinent déjà les contours. Les directions financières ont un rôle central à jouer dans cette progression et doivent s’y préparer dès aujourd’hui en conjuguant enjeux financiers et RSE au service de la performance globale de l’entreprise.
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Contrairement à ce que l’on pourrait estimer, associer les critères RSE à la stratégie financière d’une organisation ne doit pas se faire aux dépens de la performance, bien au contraire. C’est en revanche un processus qu’il faut mettre en place en maîtrisant les volets réglementaires et technologiques, ce qui passe par l’appropriation des outils numériques comme l’IA générative, la blockchain ou les APIs.
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