Impact Summit 2023 : la performance ESG comme levier de croissance
Après une COP27 au bilan mitigé, entreprises et organisations ont pour mission d’agir et d’accélérer leur transition. Selon un rapport d’Accenture publié au début de la COP27, seuls 7% des entreprises ayant pris des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont aujourd'hui en mesure de les atteindre. Pourtant, la France et l’Europe sont à pied d'œuvre pour embarquer le tissu économique dans une métamorphose durable.
En parallèle de l’annonce de ces chiffres, le gouvernement français a promis une aide plafonnée allouée aux entreprises selon leur taille pour payer leurs factures d’énergie. Leur budget énergétique doit dépasser les 3% du CA pour être éligible. Une décision soutenue par le METI, qui préconise que des dispositifs et aides soient mis en place par le gouvernement pour faire face à la crise énergétique dès qu’une entreprise dépasse 50 millions d’€ de chiffre d’affaires ou 250 salariés.
Selon une étude conduite par KPMG, 74% des dirigeants dans le monde estiment que les investissements dans la stratégie ESG et la transformation numérique sont intimement liés. De plus, donnée encourageante, 96% des entreprises du G250 présentent un rapport sur la durabilité ou les questions ESG.
Des organisations à pied d’œuvre
Les entreprises élaborent peu à peu des stratégies de durabilité ambitieuses, intégrant notamment la performance ESG comme levier de croissance, la préservation des ressources et de la biodiversité, et, bien entendu, des objectifs de neutralité carbone à court, moyen et long terme. D’ici 2045, Forvia a, par exemple, un objectif net zéro avec une réduction de 90% des émissions et de la séquestration de CO2 à même les matériaux à hauteur de 10% avec des étapes intermédiaires.
Alléger son impact, c’est aussi alléger son empreinte numérique, un exercice qu’encadrent des acteurs comme Greenmetrics. La Société Générale, intervenante au Summit, limite les golden sources et a recours à des data lakes afin de ne pas dupliquer ses sets de données. Elle optimise aussi ses achats de données de marché et de données clients et maîtrisant la durée de conservation de ces données.
À l’ère de la sobriété
D’autres acteurs, comme l’Oréal, Carrefour, Petit Bateau, Monoprix ou encore Pernod Ricard, ont une autre approche de la décarbonation. Eux visent une sortie des ressources non renouvelables et une entrée dans l’ère de l’économie circulaire et de la sobriété. Sur scène, Petit Bateau a dénoté quelques étapes clés de sa “production vertueuse” :
- Produire moins, ou conformément aux besoins des clients (production de 69% de produits intemporels/essentiels).
- Produire mieux, parce qu’en allongeant la durée de vie d’un vêtement de 30%, on diminue son impact environnemental de 23%.
- Diminuer les stocks : rationaliser et diminuer le nombre de références de 30%, par exemple grâce aux produits “gender neutral”.
Embarquer les parties prenantes
Une autre tendance importante semble être l’accompagnement des clients dans leur propre transition. La Société Générale s’est en effet engagée à investir 300 milliards supplémentaires pour accompagner ses clients dans leurs finances durables d'ici à 2025. Le service Climate Resilience de Zurich Insurance projette l’empreinte industrielle de ses clients, puis les accompagne ensuite pour anticiper, s’adapter et effectuer les bonnes transitions.
En plus d’une transition environnementale, le groupe La Poste a souligné à l’occasion du Summit l’importance d’une transition sociétale pour l’inclusion sociale. IBM, aussi présent parmi les intervenants, s’engage à former plus de 30 millions de personnes d’ici 2030 afin d’éviter la fracture de compétence. L’acteur s’engage de plus à recruter davantage de femmes ; un sujet actuel qui touche également tout le secteur du numérique. En effet, selon les chiffres de la French Tech, les 800 000 emplois du secteur à l’échelle nationale sont occupés à 78% par des hommes.