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La deeptech, vecteur de croissance pour les collectivités françaises

3/5/2024
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La deeptech, vecteur de croissance pour les collectivités françaises

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Lila Ricci
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En 2023, la French Tech a connu une baisse significative des levées de fonds, totalisant 8,3 milliards d'euros, soit une baisse de 38% par rapport à l'année record de 2022, où elles avaient atteint un impressionnant montant de 13,5 milliards d'euros. Cependant, l'année 2024 promet des perspectives optimistes, notamment grâce au Plan Deeptech, qui a remodelé le paysage de l'innovation en France en propulsant la création de start-ups deeptech.

Pourquoi cette chute significative des levées de fonds pour les startups de la French Tech, rapportée par le cabinet EY ?

Cette tendance à la baisse découle du resserrement des politiques monétaires et de la fin de l'ère de l'argent facile, qui avait auparavant alimenté les investissements dans les jeunes entreprises technologiques. Notamment, les grandes levées de fonds de plus de 100 millions d'euros ont particulièrement souffert, avec seulement 13 opérations enregistrées en 2023, contre 29 l'année précédente.

Toutefois, malgré ce repli notable, l'année 2024 s'annonce porteuse d'espoir, avec la perspective d'une éventuelle baisse des taux d'intérêt et plusieurs secteurs en position favorable, notamment la deeptech.

Le Plan Deeptech : cinq ans de révolution

Cinq ans après son lancement, le Plan Deeptech, financé conjointement par l’État français et Bpifrance, a profondément remodelé le paysage de l'innovation en France. 

Doté d'un budget initial de 3 milliards d'euros, ce plan ambitieux avait pour objectif de propulser la France au rang de leader mondial dans le domaine de l'innovation de rupture. Les résultats sont tout simplement remarquables : le nombre annuel de startups deeptech créées a doublé, les investissements ont quadruplé, et le plan a été à l'origine de la naissance de 1300 startups opérant dans des secteurs stratégiques pour la réindustrialisation du pays.

Ces startups, principalement actives dans les domaines de la greentech, de l'industrie et du numérique, ont renforcé les écosystèmes locaux et ont considérablement contribué à la compétitivité technologique de la France et de l'Europe. En outre, le plan a favorisé la collaboration fructueuse entre les universités et les acteurs industriels, a permis l'établissement de nouveaux sites de production, et a joué un rôle crucial dans l'émergence de nouveaux leaders industriels.

En 2023, le marché du capital-risque pour les startups deeptech a représenté à lui seul 50% du total, illustrant clairement la montée en puissance de l'écosystème deeptech non seulement en France, mais également à l'échelle européenne.

Made in Grenoble : un exemple à émuler

Qui dit deeptech française, dit Grenoble.

Avec une réputation internationale en tant que ville innovante, Grenoble se distingue par son impressionnant nombre de brevets déposés par habitant ainsi que par son dense réseau de recherche et d'industries, comptant pas moins de 25 000 chercheurs et abritant plusieurs institutions de renom telles que le CEA et le CNRS.

Cet écosystème dynamique bénéficie d'infrastructures de pointe telles que le synchrotron (ESRF) ainsi que de multiples pôles de compétitivité, qui apportent un soutien crucial aux entreprises innovantes. La région tire également profit d'un héritage industriel riche et d'une géographie propice aux échanges, favorisant ainsi l'épanouissement d'une culture d'innovation. En outre, de nombreux programmes d'accompagnement sont mis en place pour aider les start-ups à croître et à prospérer.

Les entreprises deeptech grenobloises se distinguent particulièrement dans des secteurs tels que la microélectronique, l'IoT, la transition énergétique, la smart city et la santé, reflétant ainsi l'expertise locale. Cette effervescence se traduit également par la création de près de 6000 emplois dans la région, témoignant de la vitalité et du dynamisme de cet écosystème innovant.

Verkor : batteries pour une mobilité électrique durable

Si elle est basée à Grenoble, c’est à Dunkerque que la société Verkor investit actuellement.

Sa gigafactory, dont le démarrage de la production est prévu pour l'été 2025, représente un pilier essentiel dans l'équipement des VE en batteries de haute performance. Avec pour objectif de contribuer activement à la réduction des émissions de CO2 et à l'essor de la mobilité électrique, Verkor annonce la création de 1200 emplois sur le site d'ici 2027, consolidant ainsi son engagement en faveur de l'emploi local et de l'industrie verte.

Le chantier avance à grands pas, nécessitant déjà 300 embauches cette année pour répondre à ses besoins croissants en main-d'œuvre. Une expansion impressionnante pour une entreprise qui, en seulement quatre ans, est passée de 6 à 450 salariés. Verkor prévoit de privilégier les recrutements locaux pour accompagner cette croissance fulgurante et ancrer davantage son ancrage dans la région.

"La zone va se remplir à vitesse grand V. On risque vite de monter à 3000 ou 4000 emplois dans les 5 années à venir", s'enthousiasmait le Maire de Bourbourg, située dans la Communauté urbaine de Dunkerque.

Verkor sécurise son projet d'usine de batteries à Dunkerque avec une grosse  commande de Renault

Aledia : technologies MicroLED 

Le PDG d'Aledia, Pierre Laboisse, a dévoilé en décembre les plans ambitieux de l'entreprise iséroise pour 2024 : une levée de fonds estimée entre 200 et 250 millions d'euros, dans le but d'accélérer sa trajectoire de croissance. Cette démarche stratégique coïncide avec l'installation imminente d'une nouvelle usine de 14 500 m2 à Champagnier, signe tangible de son expansion à grande échelle dans le domaine de la microélectronique.

Cette nouvelle injection de fonds, visant à compléter les 361 millions d'euros déjà levés, permettra à Aledia de franchir le cap de la maturité technologique. En ligne de mire également, une potentielle introduction en bourse prévue aux alentours de 2026-2027, signe de la confiance grandissante dans le potentiel de l'entreprise.

Dès 2024, la production devrait connaître une croissance significative, nécessitant une extension du site, pour laquelle Aledia bénéficie d'un accord de priorité avec la Métropole de Grenoble. En parallèle, les effectifs devraient connaître une croissance exponentielle, passant de 210 à 800 voire 1000 collaborateurs d'ici 2030, dans le sillage d'un objectif de chiffre d'affaires ambitieux, dépassant les 800 millions d'euros.

Le nouveau site d'ALEDIA à Champagnier livré - ELEGIA

Ailleurs sur notre territoire

Weenat : gestion de l'eau pour l'agriculture

La start-up Weenat, établie à Nantes, vient de conclure une levée de fonds significative de 8,5 millions d'euros. Cette initiative vise à soutenir les agriculteurs dans leur quête pour réduire la consommation d'eau, une problématique récemment mise en lumière par la CGT concernant la culture du muguet.

Weenat se distingue en tant que leader européen dans le suivi de la teneur en eau des sols agricoles, grâce à des solutions novatrices telles que des stations météo sans fil et des sondes d'irrigation connectées à une application mobile.

Ces innovations permettent une surveillance précise de l'état hydrique des sols, offrant aux agriculteurs une vision en temps réel de l'impact des précipitations et de l'irrigation. En 2023, l'utilisation de 10 000 sondes a permis de préserver 32 millions de mètres cubes d'eau, témoignant de l'efficacité des solutions de Weenat dans la gestion durable des ressources en eau.

Amolyt Pharma : traitement des maladies rares

AstraZeneca, le géant pharmaceutique suédo-britannique, a récemment annoncé son acquisition de la start-up française Amolyt Pharma, établie à Lyon. Fondée en 2019, Amolyt Pharma a rapidement attiré l'attention avec ses innovations dans un domaine de pointe. Cette transaction, d'une valeur pouvant atteindre 1,05 milliard de dollars, marque non seulement l'une des plus importantes opérations de l'histoire de la French Tech, mais met également en lumière le potentiel et l'innovation de la scène technologique française.

Outre son impact sur le marché des maladies rares, cette acquisition souligne la vitalité de l'écosystème des start-up en France. Avec ses 40 employés à Lyon et une dizaine à Boston, Amolyt Pharma a réalisé l'an dernier la plus importante levée de fonds de l'histoire de la biotechnologie en France, totalisant 130 millions d'euros. 

Une réussite remarquable, qui témoigne du potentiel d'innovation des entreprises françaises, et de leur croissance… au-delà de nos frontières.

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