Le collaborateur, un levier à valeur stratégique
La semaine de 4 jours, bientôt sur la scène française ?
La semaine de travail de 4 jours offre une réduction du temps de travail, mais les modalités de déploiement peuvent varier d'une entreprise à l'autre. Pour les salariés qui ont les week-ends comme jours de repos, le dispositif consiste à passer de 5 à 4 jours de travail par semaine. Quant à ceux qui travaillent également le weekend, leur semaine est raccourcie d'un jour. Les heures de travail, cependant, sont déterminées par l'entreprise, qui peut choisir de maintenir les mêmes heures par jour ou de les réduire, sans diminuer les salaires.
La réponse du vieux continent
Bien que tous les pays du vieux continent n'aient pas encore adopté de loi en faveur de cette transition, des discussions sont en cours et des perspectives encourageantes se dessinent. Les nouvelles générations qui intègrent le marché du travail sont le moteur de cette accélération vers la réduction du temps de travail. Selon Nicolas Schmit, commissaire européen à l'emploi, cette mesure devrait particulièrement séduire les jeunes générations.
La Belgique a été pionnière en adoptant ce format dans le cadre de son deal pour l'emploi. Dévoilée en octobre 2022, c'est une loi contenant diverses dispositions relatives au travail. Deux objectifs parrainent ce deal : répondre aux nouveaux modes de travail apparus avec la pandémie et contribuer à la volonté du gouvernement de porter le taux d'emploi à 80% en 2030. Son adoption a été bien accueillie, comme en témoignent les retours positifs des entreprises comme des collaborateurs.
En France, l'idée est apparue pour la première fois en 1993 avec Antoine Riboud, le PDG de Danone. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises passent le cap ; même si au niveau du pays la transition n'a pas encore eu lieu. Je cite Mozoo, l’agence créative digitale, l’Urssaf Picardie, Acorus, spécialiste dans l'entretien, la rénovation et la réhabilitation des actifs immobiliers et Welcome to the Jungle pour n’en citer que quelques-unes.
Touché ou raté ?
De quoi témoignent les entreprises qui se sont prêtées au jeu ? Encore en phase de test pour beaucoup, certains points forts commencent à se faire sentir. Le point qui revient souvent est la productivité. Un jour de repos dans la semaine se traduit par une augmentation du taux de productivité : “En moyenne, nos 40 indicateurs de productivité sont en hausse de 20 à 25%”, précise Mathieu Rostamkolaei, PDG de Mozoo Group.
D'autres organisations ne se limitent pas à la semaine de 4 jours mais se lancent dans un format de travail 100% à distance. C'est le cas de Bizay, l'imprimerie en ligne, qui constate une réduction de 17% des jours ouvrés par an et de 7% des heures de travail. Aucun résultat n'a encore été communiqué, mais travailler une heure supplémentaire par jour, dans le confort de son foyer et pour le même salaire, peut facilement entraîner des répercussions positives pour le salarié avant tout, mais aussi pour l'entreprise, qui ne sera pas seulement capable d'optimiser sa productivité mais de réduire ses coûts.
La semaine de travail de 4 jours présente plusieurs avantages, notamment des réunions plus courtes et plus productives, ce qui permet une prise de décision plus rapide. Ce format rend également les entreprises plus attractives pour les chercheurs d'emploi. Cependant, couvrir les mêmes heures sur 4 jours au lieu de 5 peut entraîner une fatigue accrue en raison du rythme plus intense et condensé. Bien que les résultats à ce sujet soient encore limités, il est important de prendre en compte cet aspect en termes de qualité de vie au travail des employés.
Qu'en est-il de Welcome to the Jungle ? Lors du Forum & Meetings Work Experience qui aura lieu le jeudi 01 juin, cette startup française fera le bilan de son expérience. En 2019, elle a opté pour la semaine de travail de 4 jours. Durant une période de 4 mois, elle a testé ce nouveau rythme de travail avec l'accompagnement de deux cabinets de conseil spécialisés, l'un en performance et l'autre en bien-être au travail.
De l'onboarding à l'offboarding, quelle expérience collaborateur privilégier ?
Les entreprises accordent de plus en plus d'importance à l'expérience utilisateur et à l'expérience client, ce qui est devenu une priorité stratégique depuis un certain temps. À cela s'ajoute désormais l'expérience collaborateur, en particulier lors de l'intégration. Selon une récente étude de Mercer, plus de 90% des entreprises prévoient une augmentation de la concurrence pour attirer les talents.
L'expérience des employés joue un rôle crucial dans le succès d'une entreprise, ce qui rend essentiel de maîtriser chaque étape du processus. Une étude révèle que 62% des collaborateurs qui ont suivi un processus d'intégration ont réussi à atteindre leurs objectifs dans l'année, ce qui se traduit par de meilleures performances pour l'entreprise. Il est donc évident que la qualité de l'expérience lors de l'onboarding est étroitement liée à :
- l’engagement : soutenu par l'établissement de liens entre l'individu et l'organisation qui crée un sentiment d'appartenance à une communauté chez les nouveaux employés.
- la performance : développée par des opportunités de formation au profit de leur évolution au sein de l'entreprise.
- la fidélité : possible grâce à des valeurs et des objectifs clairs de l'entreprise auxquels s'alignent ceux des collaborateurs.
La phase d'intégration occupe notamment une place prépondérante du parcours professionnel des employés. Clotilde Onfray, responsable RH de PayFit estime 7 000 euros en moyenne, le coût d'une “intégration ratée” et précise que 50% des employés ont admis avoir songé à quitter leur entreprise actuelle lors de la période d'essai. Et la surprise ? Seules 51% des entreprises disposent d’une intégration suivie des nouveaux collaborateurs.
Chaque entreprise aborde le sujet à sa manière, mais s'appuie sur des moments clés pour parvenir à une expérience collaborateur favorable. Un sujet brûlant mais vaste sur lequel s'attarde Lumapps lors du Forum & Meetings Work Experience qui aura lieu, jeudi 01 juin au HUB Institute.
Les collaborateurs au coeur de la trilogie expérientielle
L'expérience collaborateur ne se limite pas à l'intégration, elle inclut également un accompagnement personnalisé. Cet accompagnement répond aux besoins identifiés par l'entreprise, qu'il s'agisse de l'ensemble des salariés, d'un groupe restreint ou même d'un seul collaborateur.
Les objectifs de cet accompagnement sont variés. Les salariés cherchent à acquérir de nouvelles connaissances, à renforcer leurs compétences et à s'épanouir dans leurs fonctions. Les managers souhaitent développer leurs compétences en leadership, en prise de parole en public et en animation d'équipes. Quant aux dirigeants, ils font appel aux services d'un coach en entreprise pour les accompagner dans leurs responsabilités.
96% des personnes ayant bénéficié d’un coaching déclarent vouloir renouveler l'expérience. C’est en effet l’opportunité de gagner en autonomie et en responsabilité pour les salariés. Quant aux managers, ça leur permet d’établir de meilleures relations au sein de l’entreprise, agissant sur la productivité et sur la performance collaborateur et commerciale par la suite.
Simundia, la plateforme de coaching professionnel présente lors du Forum & Meetings Work Experience, considère que “le coaching en entreprise joue un rôle crucial pour répondre aux défis actuels de bien-être, de transformation et de performance au sein des entreprises”. Il constitue un levier essentiel de la trilogie expérientielle, qui englobe l'expérience utilisateur, client et employé.