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Digital Health : quelles innovations côté diagnostic ?

16/9/2020
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Digital Health : quelles innovations côté diagnostic ?

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Que ce soit par la généralisation du recours à la télémédecine, ou la collecte plus systématique de la donnée et une meilleure exploitation de celle-ci, les innovations technologiques contribuent à une meilleure prise en charge des patients. Dans un système de santé sous pression, la démocratisation de tels services apparaît comme une solution à bien des enjeux. Isabelle Cambreleng, Directrice des opérations, du marketing et de la communication de Mes Docteurs et Julien Rutard, Directeur du segment santé chez Capgemini Invent, partagent leurs récentes expériences sur le sujet.

Retour sur les interventions d'Isabelle Cambreleng (Mes Docteurs) et Julien Rutard (Capgemini Invent) à l’occasion du HUB Digital Health Forum.

2020, année de la télémédecine ?

MesDocteurs

Le recours à la télémédecine est de plus en plus fréquent depuis quelques années. Elle a connu une vraie accélération en 2020, avec la situation sanitaire qui a accéléré l'adoption de ce type de services. Isabelle Cambreleng, Directrice des opérations, du marketing et de la communication de Mes Docteurs, un des leaders de la télémédecine en France, explique en quoi la suite semble tout à fait prometteuse pour la pratique.

Mes Docteurs, start-up née en 2015, est une plateforme de télémédecine appartenant au Groupe VYV depuis 2 ans,et historiquement positionnée sur le secteur de la téléconsultation pour les mutuelles. Avec ses 25 millions d’utilisateurs, elle a vocation à permettre un accès aux soins pour tous et à permettre aux médecins de proximité de garder le lien avec leur patientèle.

Isabelle Cambreleng rappelle que la télémédecine est pratique qui s’appuie sur des briques technologiques pour mettre en relation les professionnels de santé et les patients. Innovation technologique récente, le concept n’est toutefois pas si jeune puisque la pratique débute il y a plus de 100 ans dans la marine marchande. Reconnue par l’OMS en 1997, il est finalement juridiquement défini en 5 actes par la Loi Bachelot de 2009 :

  • téléconsultation
  • téléexpertise
  • télésurveillance
  • téléassistance
  • régulation médicale / centre 15

10 ans d’expérimentation qui donnent enfin lieu, en 2018, à son entrée dans le droit français pour encadrer son remboursement par l’assurance maladie. En 2019, les pharmaciens sont également autorisés à pratiquer la téléconsultation. Et l’usage de la télémédecine ne cesse de s’élargir et de se structurer . 

La crise de la COVID-19 aura eu un véritable effet catalyseur sur la télémédecine. Le contexte a forcé les usages.

La téléconsultation est devenue quasi indispensable pour les patient et les médecins avec l'épidémie Elle a permis de rassurer, d’orienter et même faciliter la prise en charge de certains patients d’une part ,mais également de désengorger les urgences et de continuer à assurer le suivi des malades chroniques d’autre part.

Avec qui peut-on légalement téléconsulter aujourd'hui ? Il existe 2 interlocuteurs :

  • le médecin traitant ou médecin de proximité et depuis mars 2020 les professionnels du paramédical avec les infirmiers ou les kinés. C’est la naissance du télé soin.
  • la complémentaire santé car sans avance de frais ni reste à charge, la téléconsultation est un service additionnel à valeur ajoutée dans leurs garanties
  • quelques spécialistes via des plateformes spécifiques mais cela reste plus complexe

Selon Isabelle Cambreleng, la pédagogie sur les usages et l’accompagnement au changement est important pour que la tendance ne soit pas éphémère et s’ancre véritablement pour devenir une solution - partielle mais non-négligeable - aux déserts médicaux et à la sous-densité médicale de manière générale. Il n’y aura pas de retour à la case départ. Les faux-procès et préjugés autour de la télémédecine se dissipent peu à peu. L’usage permet de faire évoluer les mentalités et de s’éloigner des considérations "low-cost" de ce type de service. 

Comme un complément au parcours de soin classique, le plus gros enjeu est de faire que la téléconsultation viennent le simplifier dans les territoires. Le fort engagement des pouvoirs publics sur le sujet est d’ailleurs une très bonne nouvelle.

Les médecins ne sont plus dans le déni et les paramédicaux aident à pousser le sujet. Désormais, la suite vise à favoriser un recours plus fréquent à la télésurveillance pour permettre un suivi à distance du patient. Mais de nombreux défis sont encore à relever pour “déverrouiller” la pratique.

Mieux comprendre les besoins de santé pour mieux répondre aux crises

CapgeminiInvent

L'épidémie de Covid-19 a révélé les failles des systèmes de santé. Dès lors, comment construire des réponses plus efficaces ? Julien Rutard, Directeur du segment santé chez Capgemini Invent, propose une remise en perspective de la connaissance des besoins de santé pour prédire les menaces et mieux répondre aux crises sanitaires. 

  • Prendre en compte le patient : il existe encore une relation très paternaliste entre le patient et le médecin. Julien Rutard partage l’exemple du Projet Bauréals, à Lyon, qui prévoit la co-construction d’un tout nouvel hôpital en impliquant les patients et le personnel médical.
Il faut que le patient fasse partie des projets, nous devons basculer dans la décision partagée - étape ultime de l’engagement du patient.
  • Basculer vers la prévention : la mise en place de mesures barrières a été rapide et efficace pour la COVID 19, pourquoi ne pas le faire pour d’autres maladies. Ainsi, le Projet Ange gardien Raphaël, déployé à l'hôpital de Bordeaux, permet de prédire les épisodes inflammatoires chez les patients via la collecte de données et l’identification de signaux faibles.
Pour la prévention primaire et secondaire, la technologie apporte certaines réponses.
  • Déverrouiller la donnée : avec le Health Data Hub notamment mais pas seulement puisque les universités s’engagent dans la recherche, comme Paris Descartes et sa Chaire d’intelligence en santé. Le projet TrauMatrix vise par exemple à développer les premiers outils d’aide à la décision pour la gestion des patients atteints de traumatismes graves dans les 24 premières heures.
Nous sommes encore loin de la promesse d’une Intelligence Artificielle qui va révolutionner le monde.
  • Agir via l’action politique : le pouvoir est dans les mains des territoires. Julien Rutard met en garde contre les effets d’annonce et de communication de certaines collectivités. Strasbourg, Eurométropole de la santé est le bon élève avec sa trentaine de projets qui considèrent le système de santé dans son ensemble
Il ne faut pas perdre l’intérêt collectif de vue.

Enfin, selon Julien Rutard, il faut soutenir le Ségur de la santé publique car avec plus de 1900 hôpitaux en France, c’est un sujet d’une vaste complexité qui nécessite de grandes qualités d’orchestration.

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