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Dark Stores : et si le futur du retail était déjà là ?

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Dark Stores : et si le futur du retail était déjà là ?

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Densité du trafic urbain, nouvelles attentes en termes de livraison, lutte contre la pollution… Ce sont autant de sujets qui impactent les supply chains des entreprises du monde entier. Si de nombreuses solutions sont étudiées, les acteurs du retail et de la grande distribution sont de plus en plus nombreux à adopter des "dark stores", ces centres logistiques urbains d’un nouveau genre. Retour sur ce phénomène.

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C’est un fait, la crise de la COVID-19 a profondément modifié les habitudes de consommation des citoyens. Si ces derniers se montrent plus exigeants quant aux produits qu’ils achètent, il en va de même concernant la manière de les acheter, en particulier dans le secteur de l’alimentaire. L’e-commerce alimentaire touche ainsi aujourd’hui près de 7,4 millions de consommateurs français, tandis que le domaine de la livraison à domicile a connu une croissance de 30% en 2020.

Pour faire face à ce pic de consommation, notamment en milieu urbain, et dans le but de proposer des services de livraison toujours plus efficaces et rapides, de nombreux acteurs du secteur déploient des "dark stores". Ces entrepôts logistiques, souvent organisés sous la forme de magasins fantômes de petite taille, permettent ainsi aux retailers et e-commerçants de rapprocher le centre névralgique des opérations du consommateur final.

Dark stores : une innovation portée par les startups…

Si le concept de dark stores n'est pas nouveau, il est aujourd'hui largement popularisé par les nouveaux acteurs du monde de la distribution. GoPuff, Gorillas, Cajoo, Kol… ces startups, parfois spécialisées sur une seule verticale produit, utilisent ces nouveaux hubs logistiques pour concurrencer les acteurs historiques de la grande distribution. À la clé : une supply chain plus agile et réactive, qui permet de livrer le consommateur en moins d'une heure, et parfois en dehors des horaires d'ouverture traditionnelle des points de vente physiques. Ces entreprises possèdent quelques points communs :

  • Des micros-entrepôts urbains de 100 à 300 mètres carrés, regroupant entre 1500 et 2000 références de produits et opérant sur une zone de chalandise restreinte (1 à 2 kilomètres en moyenne).
  • Une interface de commande simple et transparente, disponible sur mobile et qui permet aux consommateurs de suivre leur commande de sa préparation à sa livraison.
  • Une livraison assurée en un minimum de temps, moins d'une heure en moyenne, et menée par une flotte de livreurs à vélo. Les frais de livraisons avoisinent généralement les 2€.

À l'image des entreprises de VTC ou de livraison de repas, ces startups mènent une politique d'expansion agressive dans le but de conquérir au plus vite les marchés. Une situation qui les oblige à multiplier les dark stores dans le but de disposer d'un maillage urbain suffisant. Pour ce faire, elles peuvent notamment s'appuyer sur des levées de fonds conséquentes :  à la mi-mai 2021, les startups européennes spécialisées dans la livraison alimentaire ont levé près de 1,56 milliard de dollars, soit une augmentation de près de 127% par rapport à l'entièreté de l'année 2020. Autre piste privilégiée par certains de ces acteurs : la création de partenariats avec de grands acteurs de la distribution. C'est par exemple le cas de l'espagnol Glovo qui a noué différents accords avec des entreprises telles que Continente, Carrefour ou Kaufland.

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… Mais largement reprise par les acteurs de la grande distribution

Cependant, les acteurs historiques du monde de la grande distribution n'entendent pas se laisser faire, et de nombreuses entreprises ont déjà entamé le déploiement de leurs propres dark stores. Ces grandes enseignes, par leur présence au niveau national, peuvent non seulement s'appuyer sur une offre de produit plus conséquente, mais également sur un réseau de magasins existants afin d'accélérer leurs transformations. 

À lire également : "Manhattan Associates : quelle nouvelle réalité pour le retail ?"

Sur ce sujet, trois stratégies existent, en fonction des distributeurs et des marchés :

  • La transformation totale du magasin en dark store, comme ont pu le faire des enseignes telles que Bed Bath & Beyond (1/4 des magasins transformés) ou Dia (une douzaine de magasins transformés). D'autres acteurs tels que Franprix ou Amazon (Whole Foods) ont également temporairement entrepris des manœuvres similaires durant la période de la crise de la COVID-19, en transformant certains de leurs magasins particulièrement touchés par la crise en hub logistique dédié à l'e-commerce.
     
  • La cohabitation entre points de vente et dark store, avec par exemple l'implantation de mini entrepôts dédiés à l'e-commerce au sein même de leurs magasins. C'est le cas de Walmart qui devrait prochainement déployer une douzaine d'entrepôts automatisés dédiés à la livraison, au sein de ces magasins. Le Britannique Tesco a quant à lui décidé de fermer une majorité de ses magasins ouverts la nuit pour dédier cette plage horaire à la préparation des commandes e-commerce.
     
  • La création de dark store indépendant, comme l'a fait Carrefour en Belgique (en partenariat avec ID Logistic et Food-X) avec la création d'un centre logistique dédié à la livraison à domicile, mais également à la livraison des magasins proposant le click&collect. D'autres distributeurs, comme Waitrose en Grande-Bretagne, ont fait le choix de totalement externaliser la création et la gestion de leur darkstore. Opéré par Wincanton, le dark store de Waitrose a été déployé en seulement 8 mois et accueil 800 employés

Contrairement aux pure players cités précédemment, les surfaces déployées par les acteurs historiques s'avèrent bien plus importantes (jusqu'à 10 000 mètres carrés). Une situation qui pousse les entreprises concernées à recourir à la technologie dans le but de fluidifier l'ensemble du processus de commande, et en particulier pour l'organisation de l'entrepôt et le picking des produits.

Pour aller plus loin : "Data, IA, robotisation : ces innovations essentielles de la supply chain 4.0"

Ainsi, Carrefour fait appel à Exotec pour déployer, dans son centre de préparation de commande francilien, une flotte de robots autonomes capable d'évoluer en trois dimensions et de traiter de fortes densités de stockage. De son côté, Tesco a recours aux solutions de Matflo afin d'optimiser à la fois les dark stores mais également la gestion des commandes expédiées en magasin. Pour certains retailers et e-commerçants, tels que le britannique Ocado, l'engouement autour des dark stores est l'occasion de développer différentes solutions technologiques à destination d'autres distributeurs. Utilisée par Monoprix, la solution Ocado Zoom permet ainsi de réaliser un panier de 50 articles en moins de 6 minutes, le tout de manière entièrement automatisée.

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